Sunday, April 22, 2007

Les racines du mal.



AUX DERNIÈRES NOUVELLES:

David Welsh : … Un retour à la normale est impensable au Liban avant le désarmement des milices armées. (le Hizbollah)

Nicolas Michel : …le recours au chapitre sept au conseil de sécurité est devenu indispensable pour l’imposition du tribunal international…

Ahmed Fatfat au 'Figaro' :…aujourd’hui le terrain est prêt…les Druzes continuent de s’entrainer, les Chrétiens des FL et du Général Aoun ( !?!), la milice Chiite d’Amal aussi, et je ne parle pas du Hizbollah…

Le roitelet Jordanien à 'Haaretz' : …la Jordanie ne considère pas le Hamas et le Hizbollah comme faisant partie de ses amis... – Au lieu de parler du droit de retour des refugiés Palestiniens, il serait plus seyant de parler plutôt de leur droit à une certaine compensation. Mais là aussi, le versement de cette compensation n’incombe pas uniquement aux Israéliens, mais aussi aux pays Arabes riches…

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En 1609, le roi James Premier d’Angleterre, souleva le couvercle de la boite de Pandore en découvrant la facilité déconcertante avec laquelle on peut semer la division parmi les rangs d’une population unie, rien qu’en attisant ses différends religieux. Le malheureux peuple Irlandais en fit la triste expérience durant quatre longs siècles de sang et de douleur.

Si jamais l’administration de George W Bush réussissait dans son dessein pour semer la division au sein du monde Islamique en attisant le conflit entre les Musulmans Sunnites et Chiites, la vieille tactique colonialiste qui consistait à diviser pour régner connaitra un nouvel essor, de même que les régimes autocratiques régionaux alliés aux Américains ainsi que les cartels internationaux de l’énergie.

L’alliance des régimes à dominance Sunnite, notamment l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban et l’Egypte avec Israël et le Fatah Palestinien, constitue le véhicule principal du dessein Américain. En deuxième temps, il n’est pas exclu de voir la Turquie et le Pakistan se joindre à ce front anti-Chiite.

L’objectif de cette attaque ne semble pas être uniquement l’Iran mais la totalité du ‘’croissant Chiite’’ selon le terme émis pour la première fois par Abdallah, le roitelet Jordanien, et qui inclut le Hizbollah Libanais et le régime Alaouite Syrien.

Paradoxalement, le régime Iraquien pourtant à dominance Chiite est généralement exclu de ce tableau, dû à son alliance avec les forces d’occupation Anglo-Americaines.

Une nouvelle rhétorique telle que « le raz-de-marée venu de l’est » et « la menace Persique » (terme cher à notre Walid bey) fit son apparition à travers les outils médiatiques de la région, mais reste cependant en contradiction flagrante avec la position du citoyen Arabe ordinaire qui ne considère pas l’Iran comme une source de menace. Un vaste sondage récent effectué par la Zogby International, en Egypte, Arabie Saoudite, Liban, Jordanie, Maroc et Emirats du Golfe montra que 81% des personnes enquêtées considéraient Israël et les Etats-Unis comme étant la source de menace principale pour le monde Arabe, contre 11% qui pensent que le Danger vient de l’Iran.

En réalité, l’objectif Américain est beaucoup plus important que la visée du ‘’croissant Chiite’’, le but final étant d’affaiblir l’Islam et de le détourner des intérêts réels des Etats-Unis dans la région pour l’embourber dans un conflit sectaire.

En 2020, les Etats-Unis seront réduits à la nécessité d’importer les 2/3 de leur consommation pétrolière. En considérant qu’à la même époque, et avec le déclin des autres sources mondiales, 70% de la réserve planétaire restante sera exclusivement située dans la région du Moyen Orient. Il n’est donc point nécessaire d’être un maitre stratège pour deviner le jeu des Etats-Unis, qui consiste à DIVISER pour CONQUERIR, et d’établir un contrôle stratégique sur les ressources d’énergie dans cette zone.

En outre, l’état de tension créé ainsi dans la région s’avère être une affaire énormément lucrative pour l’industrie d’armement Américaine puisque les contrats signés entre l’Arabie Saoudite, le Koweït, les Emirats du Golfe et Oman en 2006 pour l’achat d’armes et d’équipements militaires et s’étendant jusqu’à 2008 s’élèvent à la somme mirobolante de $. 60.000.000.000.

Poursuivant sa stratégie de diviser pour conquérir, l’administration de Bush n’hésite pas à soutenir les groupes extrémistes Sunnites qui épousent une vision violente et militante de l’Islam, et sont organiquement hostiles à l’Amérique et sympathisants envers Al-Qaeda.

L’expérience n’est pas nouvelle et le souvenir d’Al-Qaeda et des Taliban de l’Afghanistan est encore frais dans nos mémoires. Pour les stratèges Américains, la question se pose ainsi : Pourquoi changer une tactique qui s’avère toujours payante ?

Bien que la division entre Sunnites et Chiites remonte à 632, le fossé qui les sépare est bien moins profond que la propagande Américaine et ses instruments régionaux veulent le démontrer. En fait il est bien moins grave que les divergences existant entre les Chrétiens Catholiques et les Protestants et certainement anodin en comparaison du différend mortel entre Chrétiens et Juifs.

Les divisions réelles peuvent être minimes, mais les conflits à caractère religieux ont toujours étés un moyen pour véhiculer d’autres intentions. En Irlande, elle divisa les Catholiques natifs et les colons Protestants pour le profit de l’Angleterre. En Egypte, les Anglais (toujours eux…) manipulèrent les Chrétiens Coptes contre les Musulmans, en Chypre les Chrétiens Grecs contre les Musulmans Turcs et aux Indes les Musulmans contre les Hindous.

Les Irlandais découvrirent beaucoup plus tard, à leur grande déconfiture, combien des questions somme toute futiles, d’ordre religieux et ésotérique, peuvent engendrer lorsqu’ils sont exploités politiquement, un feu mortel qui peut ruiner des siècles de coexistence pacifique.

Une fois le brasier allumé, personne n’est en mesure d’en évaluer l'étendue ou le nombre de victimes.

Ces jours-ci, les Libanais sont en pleine ligne de mire.

En sont-ils conscients?

Ibrahim Tyan.

Wednesday, April 18, 2007

Situation sans issue.



Si seulement Fouad Sanioura, dans un geste positif d’homme d’état courageux et responsable, démissionnait de ses fonctions, ouvrant ainsi la route pour la formation d’un nouveau cabinet ministériel d’entente Nationale (que rien d’ailleurs n’empêche qu’il en soit à nouveau premier ministre), un pas de géant serait franchi en vue du déblocage de la situation inextricable qui étrangle Le Liban aujourd'hui.

Mais il reste là, avec son cabinet fantoche et amoindri, qui représente tout ce que vous voulez sauf l’entente Nationale, obstinément incrusté au pouvoir tel un caillot qui bouche une artère, avec toutes les retombées fatales résultantes de cette attitude de défiance insensée qui s’avère de plus en plus destructrice pour les fondements mêmes de la nation.

Est-ce la pression des Etats-Unis qui le fait agir de la sorte ou le fait d’être l’agent exécutif de visées pour la domination sectaire et clanique sur le pays, ou tout simplement par arrogance et vanité personnelle ?

Probablement un mélange des trois facteurs qui ne rivalisent que par leur criminelle irresponsabilité

L’ancienne constitution Libanaise de 1929, dérivée directement de celle de la IIIème République Française et de la constitution Belge, ainsi que les modifications et ajouts inspirés de la constitution de la Vème République Française qui vinrent plus tard l’enrichir, assurait au Liban – malgré ses lacunes - un régime démocratique Présidentiel avec les mécanismes de sécurité nécessaires pour faire face à une situation telle que l’actuelle présente.

Le pacte de Taëf de 1990 vint fonder au Liban un nouveau régime hybride où le pays ne peut désormais être gouverné que par une large coalition, chaque communauté disposant d’un droit de veto en vertu de la règle de la représentation proportionnelle, imposant ainsi une nouvelle réalité constitutionnelle et démocratique consensuelle où les décisions importantes ne peuvent plus être prises à la majorité simple, mais uniquement par le consensus et l’unanimité.


En de termes plus simples, c’est là une constitution qui nécessite pour fonctionner une telle évolution morale, éthique et civique de la part du peuple, jointes à une telle érudition, intégrité et excellence de la part du gouvernement qu’elle donnerait fil à retordre, même à une communauté telle que celle de la Suisse ou de la Scandinavie.

Au Liban, le premier acte qu’entreprit la coalition du 14 Mars dès sa prise du pouvoir, fut celui de disrupter et de faire disparaître complètement le conseil constitutionnel, rendu par les accords de Taëf, seul organisme ayant le pouvoir de questionner, juger et condamner un gouvernement.

Dans l’état présent S.E. Fouad Sanioura, soulagé de la seule autorité qui pouvait l’entraver dans ses desseins, ne peut plus être délogé de sa position actuelle que par un coup d’état, une révolution armée, ou une loi naturelle à laquelle nous sommes tous sujets.

Inutile de se fatiguer les méninges, il n’existe pas d’autre solution.

Entretemps, la clique du 14 Mars, pourtant en état d’infériorité numérique et populaire, et non contente de prêter sourde oreille aux revendications légitimes du peuple, se livre au contraire à des actes de provocation délibérée envers l’opposition, comme si elle obéissait à des directives précises venues d’un ailleurs que nous connaissons tous, en vue de l’exécution d’un plan dont nous commençons juste à entrevoir les prémices.

Au début de l’année 2006, il m’est arrivé souvent de rester perplexe devant le comportement arrogant, défiant, et irrationnellement provocateur affiché par la clique Hariri, Joumblatt & Cie. envers la majorité écrasante de son peuple.

Maintes fois je me suis demandé à quoi donc espéraient-ils en venir en adoptant cette voie sans issue !

L’agression Israélienne qui s’en suivit durant la même année et les preuves irréfutables de leur connivence flagrante avec l’ennemi vinrent vite répondre à mes doutes et mes questions.

Aujourd’hui, RIEN ne peut justifier l’accrochement âpre au pouvoir, l’intransigeance totale et le refus complet de tout dialogue qu’affiche le gouvernement vis-à-vis de l’opposition. RIEN n’explique aussi l’acharnement qu'à cette autorité chancelante et fabriquée de toute pièce à lancer touts azimuts des défis qu’elle ne peut pas relever.

Ce durcissement venu après une période de flottement dans leurs rangs rappelle singulièrement leur attitude de l’année dernière.

Seraient-ils déjà au courant d’un nouveau cyclone qui se prépare encore une fois à décimer leur peuple et ravager leur pays ?

Ibrahim Tyan.

Saturday, April 14, 2007

Marché de dupes.



Lors de l’entreprise d’une transaction à caractère foncier, il est fréquent d’avoir recours aux services d’un courtier expérimenté qui mènerait l’opération à bon port pour la satisfaction des deux partis, moyennant une commission adéquate et convenue à l’avance.

Dans certains cas et pour diverses raisons, le parti vendeur n’offre point de commission mais fixe le montant de la somme qu’il désire recevoir en contrepartie de la vente de son bien, laissant au courtier la liberté de vendre au prix qu’il peut et d’en garder la différence pour lui-même.

Ce sont à mon avis les termes même du marché mirobolant conclu entre les Etats-Unis et les chefs Libanais du courant Al-Mustaqbal, en l’occurrence, le cheikh Saad el Hariri et Walid bey Joumblatt. L’enjeu du marché : Le Liban.

Que personne ne s’y trompe, car la clause principale de ce marché demeure la même inchangée depuis les années 1970 : la naturalisation des réfugiés palestiniens se trouvant sur le sol Libanais et dont le nombre estimé à quelque 400.000 est très inferieur je le crains au chiffre véritable.

Avec l’ascension spectaculaire du Hizbollah sur la scène Libanaise et régionale depuis les années 1980 et l’amplification de son rôle jusqu’aux proportions qu’on connaît aujourd’hui, son démantèlement total est devenu un appendice impérieux et obligatoire pour l’accomplissement de la clause ci-haut mentionnée.

Le bénéficiaire principal de ces deux conditions étant l’état d’Israël, la reconnaissance en bonne et due forme de l’état Hébreu constitue la clause suivante du marché.

Une fois la ‘’paix’’ conclue, le marché libanais deviendra grand ouvert pour l’investisseur Israélo-Américain qui ne requiert pas plus d’une décennie pour achever une hégémonie totale sur le secteur boursier et bancaire qui constitue la dernière bastion des forces vives du Liban. Le pompage de l’argent du Golfe se fera alors via les institutions ‘’Libanaises’’ mais à destination d’Israël ; avec au début un petit pourcentage pour les complices Libanais ; je dis bien au début car après…

Finalement, le Liban servira de plate forme pour la déstabilisation du régime Syrien actuel en fournissant la couverture légale nécessaire à l’intervention de la ‘’communauté Internationale’’ (en l’occurrence de la volonté Américano-Sioniste), pour punir cet « état voyou » d’une longue liste de crimes. Qu’il les ait virtuellement commis ou pas est ici affaire de peu d'importance.

En récompense pour la collaboration totale et inconditionnelle de la clique du 14 Février (ex-Mars), en l’occurrence, l’eunuque de Quraytem (Hérode), et le Vampire du Chouf (Iscariote), il leur sera donné de gouverner le Liban dans les premiers temps comme bon leur semble avec appui et couverture Internationale. Je dis bien dans les premiers temps car après…

Quant à Caïn (alias le fou de Bcharré) qui se croit petit malin, il découvrira (ô stupeur) qu’il n’a pas de place sur l’échiquier final et fera connaissance avec le sort de l’écorce du citron pressé.

Le nom du Dr. Ghattas Khoury est toujours en tète de liste à Washington et à Tel-Aviv.

Quant à Jacques Chirac, (Je dis bien Chirac et non la France éternelle envers laquelle je voue une admiration sans bornes), j’avoue ne pas trop comprendre les raisons pour lesquelles il s’est abaissé jusqu'à s'impliquer en de sordides magouilles avec une simple famille Libanaise rien que pour de l’argent.

La France n’y a rien récolté (elle était dejà hors-jeu dès les premiers temps), sauf l’éloignement de la dernière parcelle de Libanais qui croyaient encore en elle.

Mais il y aura toujours des Libanais avec des motivations diverses pour démoniser ou ridiculiser Michel Aoun et Hassan Nasrallah. Pour eux, Sanioura le guignol, toujours costumé, cravaté et bien rasé représente "les gentils ", " les dèmocrates " et les " civilisés " - pas comme ces rustres hirsutes et mal fagotés du Hizbollah - surtout lorsqu’il se fait photographier ( et il le fait souvent ), trimballant d'épais dossiers sous le bras, histoire de rappeler aux Libanais " qu’il peine pour eux ".

Ou bien le vampire du Chouf avec ses faux airs d’intello de gauche des années 1960 et que certains Libanais considèrent comme étant un homme de grande culture parce qu’il a un abonnement annuel au " National Inquirer ".

Toz !

Du plus grand au plus petit, tous ces salopards ont defilé la nuque basse devant l'abreuvoir du thé de Marjeyoun.

Enfin pour ceux qui se demandent pourquoi j’ai fini deux paragraphes de ce texte par l’expression amputée de « car après… », J’explique que ceux qui croient aujourd’hui qu’ils ont assuré leur avenir et leur part du magot en trahissant leur pays et leurs compatriotes vont à l'encontre de deux vérités fondamentales :

1) Malheur aux faibles qui s'associent aux forts.
2) Israël et le Tagoth International NE PARTAGENT PAS !


Ibrahim Tyan.

Ps. Ceci dit, et la vie étant hélas trop courte, le panneau rouge qui couronne fièrement cet article stipule exactement ce qui me reste à faire et qui ait encore quelque signification.

I.T.

Thursday, April 12, 2007

Prêts à repartir.



Un grand salut a tous les amis et visiteurs de ‘’ Lettres du Liban ‘’.

Ca y est, le long jour de ménage sur ce blog est terminé.
Le voila donc dépoussiéré, épuré et réorganisé on ne peut mieux.

Moment du nouveau départ ?
A tout moment à partir de cet instant.

Tout dépend désormais des manifestations de Dame Muse.

Amitiés,

Ibrahim.

Wednesday, April 11, 2007

Réflexions moroses.



Que j’aime mon pays ou non est une affaire personnelle qui ne regarde que mon pays et moi !
Je n’ai rien à expliquer sur cette question là, ni rien à prouver.

Mais surtout, je n’ai rien à marchander à ce sujet ; rien à acheter ni rien à vendre.

Je ne brigue ni gain matériel, ni popularité électorale, ni la bénédiction de mon « chef religieux » de laquelle (et duquel) je m’en torche éperdument.
Le patriotisme sectaire n’est pas mon truc à moi, le bigotisme non plus.

Être Libanais demeure pour moi une appartenance incontournable, une identité unique, une passion et non une profession.

Une passion qui me fait aimer tout Libanais de quelle région soit-il issu ou à quelle religion, secte ou croyance appartiendrait-il.

En vérité je vous le dis, adorerait-il le diable cornu et fourchu et profanerait-il dans le secret de son alcôve les livres et symboles saints, que cela ne revêtirait aucune importance pour moi, tant qu’il se conduirait en bon Libanais et n’accepterait jamais de participer à quoique ce soit qui puisse porter nuisance à son pays ou à ses concitoyens.

Mieux, il peut compter sur mon soutien inconditionnel !

A mes yeux, il vaut mieux que tous ces adeptes du bénitier ou du tapis de prière qui ont usé les parvis des mosquées et des églises de leurs pèlerinages mensongers, alors qu’ils ont depuis longtemps troqué dans leur secret, ce Dieu qu’ils prétendent ouvertement adorer, pour le remplacer par ses concurrents les plus forts : L’argent et le pouvoir.

Qui donc croient-ils leurrer, ces Bananiers ? (Relatif à république bananière).

Et ce petit laquais de mercenaire, ce pelé, ce galeux (cher La Fontaine), ce kalb de l’information qui, chaque jour que le bon Dieu crée, distille en toute conscience professionnelle sa dose quotidienne de venin médiatique destiné à entretenir la haine, la division et la discorde parmi ses compatriotes ; quand donc cesserait-il ?

Quand cesseront les versements mensuels en dessous-de-table pardi !

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Une ‘’ Dame’’ Libanaise de ‘’ la haute’’ (en l’occurrence, dont le mari s’est amassé un joli magot dans le Golfe à force de proxénétisme et de lèche-cul) se lamentait l’autre jour de la prolifération anormale des mouches et moustiques dans sa demeure située dans un quartier chic à l’est de Beyrouth.

‘’ C’est surement dû à la proximité de ces gueux qui occupent le centre-ville et qui l’ont transformé en une véritable porcherie ‘’ me dit-elle.

A cela je lui répondis que la première chose qui me frappa dans son appartement cossu était la forte odeur de pipi de chien qui y régnait, et la crotte canine qui m’accueillit, malgré le zèle de ses boniches Asiatiques, sur son tapis d’entrée, et que j’évitais de justesse à la dernière seconde.

Devant sa mine ahurie, je continuais en lui affirmant que j’éprouve (sincèrement) beaucoup d’affection et de respect pour la gente canine, mais que les trois horribles petites boules à japper, pomponnées, poudrées et manucurées qui régnaient en maîtres absolus sur sa demeure, étaient les responsables véritables de l’invasion de la vermine volante et rampante dont elle se plaignait, et non les admirables jeunes filles et garçons qui bravent l’intolérance et l’orgueil du TAGHOT mondial ainsi que les intempéries climatiques dans le centre-ville pour lui assurer avec son morpion de mari et leur triste progéniture, une meilleure chance dans un Liban meilleur.

Mais soyons justes et équitables ; comment en vouloir à cette petite poufiasse, lorsque je vois de mes propres yeux et entends de mes propres oreilles, une des plus hautes autorités religieuses du pays (sinon la plus haute) déclarer dans une apparition télévisée rarissime, qu’il avait ouï dire que les manifestants qui occupent le centre ville encaissaient la somme journalière de $.50 par tête et que ce n’était pas là une bonne chose… !!!!!

Et il se fait appeler Saint, et accepte de se faire baiser la main.

La lignée de Caïphe est longue et sans fin.

Qu'importe ; ils ont leur Dieu et j'ai le mien.

Ibrahim Tyan.

Shalom Aleichem.




Alors que je naviguais sans but précis sur le Net, je suis tombé sur un site Libanais Francophone dont la personne responsable déclarait sans ambiguïté qu’elle n’éprouvait aucun sentiment d’animosité envers Israël qui, selon elle, est dans son plein droit de se défendre et qu’elle visite souvent les blogs Israéliens où elle n’y a trouvé que « bonté et pacifisme » et qu’elle espère enfin en un jour où, nos enfants et les leurs « enfin délivrés de l’emprise terroriste » joueraient ensemble au soleil dans la joie et la fraternité ‘

Inch’Allah !

Du haut de son nuage en crème chantilly, le Créateur, entouré de ses Chérubins en pâte de guimauve grattant de petites lyres de sucre candi, sentit une larme d’attendrissement sirupeuse couler de son œil en nougat aux amandes pour aller se perdre le long de l’immense barbe à papa recouvrant sa face rayonnante glacée au fondant rose.

Cette larme de béatitude Divine faillit se mêler à la mienne que je retins de justesse car c’aurait été larme d’amertume et de dépit tant ce discours issu d’une personne sensée appartenir malgré tout à une certaine 'élite' Libanaise instruite ou du moins, lettrée, reproduisait presque point par point, les paroles que Dan Guillerman prononça au conseil de sécurité durant la dernière agression Israélienne sur le Liban, lorsqu’il ne fit qu’une bouchée de la pitoyable baudruche Libanaise dénommée Tarek Mitri, visiblement dépassé ( et dépecé ), dans la plus pure tradition du loup et de l’agneau ( consentant ).

Cette personne responsable d’un blog ‘ Libanais ‘ , n’a-t-elle donc pas vu sur son écran TV dans une des bases de « Hal Haavir », les images qui ont fait le tour du monde et qui représentaient des enfants Israéliens faisant la queue devant les bombes et missiles aéroportés pour les dédicacer au feutre rouge de slogans tels : ‘’ Cadeau des enfants d’Israël pour les enfants du Liban ‘’ ?

N’a-t-elle donc jamais eu vent des grenades anti personnel estimées à 1.500.000 déversées par l’aviation Israélienne sur nos champs et forêts dans un but de meurtre pur et simple ?
Et que pense-t-elle de ces jouets piégés dont les enfants du Sud ont fait la cuisante expérience et que l’aviation Israélienne continue à nous distribuer systématiquement dans un acte de criminalité flagrante contre l’humanité ?

M’est avis qu’elle fait partie de ces jolis cœurs de Libanais dont la béate obtusion les empêche de voir ou même de soupçonner vers où les évènements historiques que nous vivons vont nous mener.

Ces mêmes Libanais qui font semblant d’oublier que nos actuels ‘’dirigeants’’ qui clament aujourd’hui à cor et à cri au scandale de l’occupation du centre ville par la masse du peuple en colère, sont les mêmes escrocs qui ont pillé et confisqué cette terre à ses propriétaires légitimes dans une des plus vastes opérations d’extorsion et de piraterie légalisée que la région ait jamais connu.

Et que dire des maisons et biens des dizaines de milliers de familles détruits, pillés et encore interdits dans le Chouf, alors que son Baron se pavane de capitale en capitale, offrant ses services mercenaires et les restes du pays à la puissance étrangère qui lui garantirait sauvegarde et continuité pour son fief ?

Pillage généralisé, corruption rampante, amoralité, et un système criminel qui réduit les jeunes à l’émigration pour échapper à la mort lente par inanition.

Jusqu’où peut aller leur bassesse ?

Jusqu’à marchander avec le lait des nourrissons envoyé en aide Internationale aux réfugiés du Sud.

Le lait des nourrissons !

Tfeh’ !

Ibrahim Tyan.

Tuesday, April 10, 2007

Passation de pouvoirs.



Cet article à été publié pour la première fois sur « Lettres du Liban » le Samedi 31 Mars 2007.
I.T.


L’élément le plus marquant pour l’observateur de ce dernier sommet Arabe à Riyad, est la consécration de l’Arabie Saoudite comme seul et unique meneur politique au Moyen Orient.

A peine les portes du palais des congrès franchis, les chefs des délégations Arabes et étrangères furent littéralement sidérés par l’opulence et le luxe inouï étalés devant leurs yeux émerveillés. Du marbre pur d’Italie aux installations sanitaires des salles de bain en or massif ; des immenses et innombrables lustres en cristal éclairant halls et couloirs jusqu’à la salle principale aux proportions inimaginables ; des plateaux et couverts également en or et frappés des armes du Royaume, jusqu’à l’Armada de milliers de véhicules flambants neufs mis à la disposition des invités que des délégués officiels du ministère de l’information Saoudienne escortaient cérémonieusement jusqu’à la salle des congrès.

Les centaines de journalistes et correspondants venus des quatre coins du globe pour couvrir l’évènement furent littéralement stupéfaits devant le luxe du centre de presse mis à leur disposition ; des gardes en tenue blanche avec des épées dorées étaient postés aux quatre coins de chaque salle de réunions.

Cette démonstration de force Saoudienne est le point culminant d’un procédé récemment entamé par les USA, dont la ligne politique d’appui inconditionnel pour Israël ainsi que les démarches brutales en vue d’imposer de force « la démocratie » dans la région à partir de la désastreuse expérience Irakienne, n’ont finalement abouti qu’à l’affaiblissement de leur rôle de médiateurs dans un monde Arabe rendu désormais exacerbé et méfiant à leur égard.

Voila pourquoi les USA décidèrent de se faire plus discrets, en chargeant le Saoudiens du rôle de médiateurs entre la volonté Américaine et les états Arabes.

Le sommet de Riyad consacra définitivement l’Arabie Saoudite comme une superpuissance régionale acceptée de tous et seule intitulée à traiter du dossier épineux du processus de la paix au proche Orient.

Comme résultats immédiats de ce nouvel état de choses, le Président Syrien exprima sa requête de voir son pays inclus dans le processus Saoudien pour la paix dans la région, le président Libanais remit entre les mains du Roi Abdallah toutes les données en sa possession pour aider le Liban à sortir de son état d’instabilité actuelle, tandis que le président Soudanais se remettait au roi Saoudien pour l’assister à trouver une solution pour la tragédie du Darfour.

En outre, les dirigeants Saoudiens entamèrent des discussions sérieuses avec le ministre des affaires étrangères Iranien, Manouchahr Mouttaki, arrivé à Riyad en dernière minute, en vue de trouver une issue acceptable concernant le programme nucléaire Iranien.

Seuls les représentants Egyptiens arboraient à ce sommet des faces blêmes. Leur humiliation et leur déception de se voir délogés de leur position de ‘’leaders’’ traditionnels du monde Arabe au profit des Saoudiens était claire et visible. Les temps ont changé ! Désormais, les décisions importantes concernant le Moyen Orient et l’Afrique se prendront à la cour du Roi Abdallah ben Abdelaziz

Pour ses premières résolutions , la nouvelle autorité Saoudienne ne trouva pas mieux que de déterrer de la naphtaline le même plan de paix déjà annoncé lors du sommet Arabe tenu à Beyrouth en 2002 et connu depuis sous le nom de ‘’l’initiative Saoudienne’’.

Cette initiative consiste notamment à la reconnaissance de l’état d’Israël et à la cessation de l’état de belligérance entre les pays Arabes et l’état Hébreu , contre la restitution par ce dernier d’infimes territoires Syriens et Libanais encore occupés et l’institution d’un état Palestinien avec droit de retour aux refugiés.

A l’époque, Ariel Sharon ne daigna même pas commenter sur cette requête et y répondit presque au même jour, par la réoccupation militaire de la Cisjordanie et de Gaza.

Aujourd’hui, la réponse du gouvernement d’Olmert fusa, cinglante, après quelques heures seulement de la publication des résolutions du sommet Arabe de 2007 : Le retour des refugiés Palestiniens sur leur terre d’origine était pour Israël une issue non envisageable et absolument hors de question.

Aux journalistes qui lui demandaient sur les mesures que l’Arabie Saoudite pourrait prendre envers Israël au cas où ce dernier refuserait de donner suite à son initiative, le ministre Saoudien des affaires étrangères, Saoud el Faissal répondit avec un fatalisme candide : Dans ce cas, nous n’aurons plus qu’à nous remettre au destin !

Encore un sage !!!

Quant aux problèmes pressants concernant le siège inhumain exercé par les autorités Israéliennes avec l'appui des puissances Occidentales sur les lambeaux de l’état Palestinien en famine ou bien de la tragédie sanglante et quotidienne du Darfour, les résolutions du sommet de Riyad se limitèrent en de doctes conseils et espérances pieuses.

Mais c’est surtout concernant le Liban que sa majesté Abdallah brilla par son éloquence en déclarant dans son discours final qu’il craignait beaucoup pour ce cher pays, du monstre de la discorde qui commence déjà à y montrer les dents.

Nous aussi majesté, figurez-vous !!

Et puisqu’il est question de dents, c’est les Saoudiens qui risquent fort de se casser les leurs dans ce Liban étonnamment coriace. Surtout depuis que les Américains on décidé d’adopter un profil bas dans cette affaire et de confier aux Saoudiens le soin d’exécuter l’odieux plan à leur place.

Celui qui à vu à la télévision le facies congestionné de Fouad Siniora durant la conférence de presse tenue l’occasion de la visite de Ban Ki-Moon ( Encore un coco à la solde des Américains auquel il faut s’habituer ), ses gestes désordonnés et son discours erratique ( A deux reprises, il s’est adressé à Ki-Moon en l’appelant Mr. Anan ), ses trous de mémoire et l’absence de sa verve habituelle, déduirait que notre petit Machiavel national n’est plus du tout rassuré sur la tournure que pourraient prendre les évènements à venir.

Même chose pour les déclarations énervées et les allers - retours frénétiques et apparemment injustifiés qu’accomplit Samir Geagea ces jours-ci entre ses acolytes du 14 Mars et Bkerké.

Il demeure que j’attends avec curiosité la réaction de Walid Bey qui se fait attendre, mais que je vous parie oscillera invariablement entre deux pôles : le meilleur et le pire (Le pire pour la nation, et le meilleur pour lui-même).

En assumant (bon gré, mal gré) leur nouvelle fonction de meneurs de jeux au Moyen-Orient pour le compte de leurs tuteurs Américains, les Saoudiens vont au-devant d’un diabolique casse-tête aussi antique que chronique.

Rien qu’au Liban, les Wahhabites auront tôt fait de réaliser dans quel vicieux guêpier ils sont allés se fourrer, ainsi que par le manque total d’éthiques et de scrupules qui caractérise le peuple Libanais, tant parmi les rangs de leurs détracteurs, que parmi ceux qu’ils considèrent aujourd'hui comme étant leurs alliés les plus sûrs au pays du cèdre.

Ibrahim Tyan.

Les carnets du Beyrouthin ( I ).



A REGARDER LA MER.

Négligeant le sage conseil de ma femme de ne point trop me hasarder ces jours-ci en dehors de ma zone Chrétienne à l’Est de la capitale, me revoilà à Beyrouth-Ouest assis sur mon banc public préféré en plein cœur du fief Musulman Sunnite d’Aïn-el-Mraïsseh, sirotant rêveusement mon café face à la Méditerranée.

Je m’empresse de vous expliquer que je suis un adepte impénitent de la marche et que chaque fois ma séance de deux heures, invariablement achevée avec l’atteinte de la mer, il m’est devenu rituel de m’arrêter devant le modeste kiosque de Hajj Abou Ragheb avec lequel on est devenus les meilleurs amis du monde, pour m’acheter moyennant la somme modique de LL. 1500, un gobelet d’Espresso et un litre d’eau minérale glacée ; chose qui me fait toujours ricaner quand je pense qu’il m’arrive de payer jusqu’à vingt fois cette somme, (pourboire non compris), pour obtenir exactement la même chose dans certains établissements huppés de Beyrouth dont l’air climatisé charrie invariablement les mêmes relents de beurre rance, de cigare refroidi, et de pute de luxe.

Essayer d’empêcher le Beyrouthin invétéré de savourer à sa guise SA ville, SA mer, SON soleil SES rues et SES gens, et de L’obliger à se cantonner dans son enclave sectaire comme un cancrelat dans son trou, équivaut à essayer de capter de sa main une poignée de vent.

Il demeure que les Libanais sont des ânes !

Je ne sais plus à qui est due la parabole qui raconte qu’après avoir créé le Liban, le bon Dieu trouva qu’il avait si bien fignolé la chose que le petit patelin terrestre finit par ressembler point par point à son Paradis ; ce qui n’était point admissible vu que l’existence d’une réplique exacte ici-bas ôterait toute son unicité à l’original.

Le détruire serait tout aussi impensable puisque ce serait admettre sa bévue de la part du Créateur.

Alors Dieu créa les Libanais !

Bien le pardon Messire l’âne pour avoir injustement comparé votre aimable Seigneurie aux Libanais ; vous dont l’instinct sûr et la mémoire infaillible vous évitent de tomber à deux reprises dans la même fosse.

Mais pas les Libanais !

Avec eux, ça marche à tous les coups.

Ibrahim Tyan.

Les carnets du Beyrouthin ( II ).



OMBRES ET VISAGES.


Hier encore, l’opinion était unanime que la guerre au Vietnam qui dura de 1959 à 1975 s’était soldée par une défaite cuisante des Etats-Unis.

Aujourd’hui, cette vérité à ses contestataires qui affirment, preuves à l’appui, que le but principal des USA à été largement atteint en estropiant quasi définitivement non seulement le Vietnam mais également le Laos, le Cambodge et d’une certaine manière la Thaïlande les rendant ainsi incapables de se joindre au puissant élan des autres « Tigres » Asiatiques, que l’économie Américaine redoute tant.

En juillet 2006, Israël déclara sans ambiguïté son intention de faire basculer le Liban de vingt ans en arrière. S’en suivit une campagne militaire meurtrière dans laquelle l’armée de l’air Israélienne s’acharna sans pitié sur le pays, causant des pertes effroyables allant de l’infrastructure aux habitations et vies civiles ; mais surtout, en laissant derrière elle un million de sans abris et au bas mot, un million de grenades anti personnel qui parsèment champs et forêts du Sud et du Centre du pays les rendant ainsi littéralement inutilisables.

Devant un tel palmarès, la résistance pourtant héroïque du Hizbollah qui mit en échec toutes les tentatives Israéliennes de percée terrestre dans le Sud, se trouva réduite à l’état d’un Bravado au prix exorbitant ; surtout après le dénigrement criminel de certains Libanais pour cette action d’éclat dont les remous continuent à secouer les fondements mêmes de l’état Hébreu jusqu’à ce jour.

Il est d’amères victoires !

Encore plus amères étaient mes pensées en traversant ce matin même au petit trot la lisière du centre de Beyrouth appelé jadis uniformément Place des Canons ou Place des Martyrs.

Il demeure qu’avant la guerre civile, cette vaste superficie était divisée en deux places historiques bien distinctes ; la première étant la Place Debbas, que l’avènement de SOLIDERE fit complètement disparaître depuis, et qui débouchait directement sur la Place des Martyrs elle-même rebaptisée officieusement du titre pompeux de ‘ Place de la Liberté ‘ par la clique du 14 Mars et que j’appelle personnellement depuis quelque temps, la Place du Saint-Sépulcre.

Que voulez-vous, je suis un iconoclaste incorrigible !

Elle était pourtant bien belle ma Place des Martyrs d’avant guerre avec ses palmiers centenaires, son horloge parlante fleurie, ses beaux édifices historiques et la grande bâtisse blanche de style colonial qui abritait les anciens bureaux de la sûreté générale, et qui cachait derrière sa masse imposante les ruelles ‘ chaudes ‘ de la ville bardées de maisons closes dans le plus pur style d’Amsterdam, où, vu leur proximité avec mon collège, j’eus la chance inouïe d'y faire mes premières armes à un age très précoce avec des filles de grand cœur qui valaient de loin moult bourgeoise respectable que je connus depuis.

Comme cette belle et plantureuse « Sabah » qui, une fois sur deux m’accordait ses faveurs ‘ à l’œil ‘ ; sans doute pour avoir éveillé en elle un vague sentiment maternel. Ce qui ne l’empêcha pas de me refiler un beau jour les morpions, ce qui m’empoisonna l’existence jusqu’à ce qu’un clément dermatologue m’en débarrasse.

Mais la merveille des merveilles était à l’Ouest de la place où par des bouches sombres et d’escaliers de vieilles pierres on accédait à toute une ville souterraine faite d’interminables labyrinthes de couloirs centenaires éclairés de jour par des bulbes électriques jaunâtres : Les Souks.

Tour à tour dans ces dédales se succédaient les marchés de poissons, volailles, fromages, confiseries, épices, encens, soieries et parfums ; mais surtout le Souk de l’or et des bijoutiers, véritable caverne d’Ali Baba protégé après l’heure de fermeture par d’immenses portails séculaires de bronze.

Avec l’avènement de Rafic Hariri en 1992 et les milliards ne manquant pas, j’avais espéré en une restauration amoureuse et patiente qui redonnerait tout son cachet et sa splendeur à ma belle vieille ville, comme c’aurait été le cas chez toute nation qui se respecte. Mais dans ma candeur, j’avais compté sans la cupidité et la rapacité des hommes d’argent qui, pour gonfler leur pécule, saccagèrent et vandalisèrent ma ville pire que les mercenaires d’antan, rasant au bulldozer mon patrimoine, ma jeunesse et ma mémoire, dans la plus vaste opération d’escroquerie, d’usurpation et de piraterie légale que le pays ait jamais vu.

Apres cela, il n’est plus difficile de comprendre pourquoi je n’éprouve envers SOLIDERE aucun sentiment de solidarité.

Heureusement qu’il me reste mon ciel, mon soleil et ma mer.

Assis sur mon banc favori face à la Méditerranée qui venait lécher langoureusement la côte de Aïn-el-Mraïsseh, je devisais tranquillement avec mon cafetier préféré et néanmoins ami, Hajj Abou Ragheb qui avait aujourd’hui un peu de temps libre pour moi.

Tu m’affirmes (Dieu te pardonne) que le Paradis n’existe pas, me dit le Hajj ; Mais je sens que tu es un homme de Bien, cependant Ibliss (le mille fois damné) t’a embrouillé les idées. Mais lorsque tu te présenteras (après longue vie) devant Allah et son Prophète, tu seras tellement saisi de repentir devant leur splendeur, leur sagesse et leur clémence infinies que tu te convertiras immédiatement à l’Islam et entreras au Paradis.

Cher Abou Ragheb, dans le fond, tu ne sais pas combien tu me ressembles.

Toi aussi à ta façon, tu es un irréductible !

Ibrahim Tyan.

Les carnets du Beyrouthin ( III ).



( Extrait de l’article original intitulé : ‘’Le Saint-Sépulcre, Abou Ragheb et la bataille de Fontenoy’’ , publié sur ‘’lettres du Liban’’ en date du 7 Fevrier 2007).


A BÂTONS ROMPUS AVEC LE HAJJ.


Assis sur mon banc favori face à la mer d’Aïn el Mraïsseh après une séance de jogging épuisante, je me laissais bercer par la torpeur délicieuse de la récupération physique après l’effort tout en savourant les doux ultras violets du soleil de Février et la revigorante caféine d’un expresso bien corsé.

A la question : - Crois-tu que Rafic Hariri, de là où il est, approuve de ce qui se passe actuellement au Liban ? Que me posa Hajj Abou Ragheb mon cafetier préféré et néanmoins ami, je répondis assez facétieusement qu’en date du 14 février 2005 et très exactement à 12 :55 PM, Rafic Hariri changea définitivement d’entité pour se transformer en une sorte d’onde vibratoire qui partit en s’amplifiant à la vitesse de la lumière pour se perdre à jamais dans les profondeurs de l’hyper espace et que donc et par conséquent, il doit à l’heure actuelle s’en foutre sidéralement et extra-galactiquement de tout.

- (Qu’Allah te pardonne et moi-même pour t’avoir entendu). C’est Ibliss (le mille fois damné) qui te susurres encore des pensées blasphématoires, rétorqua Abou Ragheb, mais laissons Hariri (qu’Allah lui soit miséricordieux) et parlons d’autre chose.

- Depuis une éternité, me dit-il, je déplore la perte de Gamal Abdel Nasser (Mille et une miséricordes Divines soient sur son âme pure). Ça c’était un mec, un vrai, avec une sacrée paire dans le pantalon ; pas comme ces eunuques (Damnation soit sur eux) qui dirigent le monde Musulman d'aujourd’hui ; mais heureusement qu’Allah (Que sa miséricorde soit louée), nous as dédommagés avec la venue de Sayyed Hassan Nasrallah, (qu’Allah lui accorde longue vie et le préserve de ses ennemis).

Voulant le taquiner gentiment, je lui répondis : - D’accord pour Nasser, il ne se laissait point marcher sur les pieds celui-là, mais je ne comprends pas comment un monument comme Sayyed Hassan se laisse malmener et railler de la sorte par de minables minus sans réagir alors que s’il l’avait voulu il les aurait bouffés tous crus.

- Bien dit l’ami, (qu’Allah t’accorde longue vie), s’exclama le Hajj, enfin tu parles juste !

Ici le Hajj prit le ton docte du maître s’adressant au néophyte.

- Eh bien saches que l’Imam Ali (qu’Allah honore sa face rayonnante) à écrit dans son livre que les portes de la patience et de la clémence sont au nombre de SEPT et que Sayed Hassan est en train de les épuiser toutes avant que la parole ne revienne à l’épée, (bientôt Inch’Allah).

Evidement je me gardais bien de lui dire que je n’ai lu cela nulle part dans le 'Nahj-El-Balagha' de l'Imam Ali qui est un de mes livres de chevet favoris, et préférais lui dire : - En fin de compte et si je t’ai bien compris, Sayyed Hassan est en train de faire comme cet ancien chef militaire qui laissa les Anglais tirer les premiers.
- Et ensuite ?
- Ensuite il se retourna contre eux et les battit à plate couture.
- Ah le brave homme (Que le salut d’Allah soit sur lui), et comment déjà se nommait-il ?
- Le Maréchal Maurice de Saxe.

Ici, Abou Ragheb me toisa de sa moue dubitative,

-Drôle de nom pour un Musulman !?!

Ibrahim Tyan.

Les carnets du Beyrouthin ( IV ).



EN ATTEDANT L’ORAGE.


Hier soir, j’ai regardé Ghassan Tueini à la télévision et le sommeil me gagnait au fur et à mesure que l’émission se déroulait.

Pourtant l’heure n’était point tardive, cependant, les assurances apaisantes et les propos lénifiants du vénérable patriarche de la presse Libanaise eurent finalement raison de mon intérêt ; mais point de mon inquiétude.

C’est aussi depuis un bon bout de temps mon attitude vis-à-vis de son journal ‘An-Nahar ’ qui se vit pour des raisons de gratitude morale (Ghassan Tueini dixit) , envers le Grand Homme dont les restes reposent en paix au Saint-Sépulcre de la Place des Martyrs, échanger son symbole de coq de combat redoutable et intransigeant contre celui d’un grassouillet chapon domestique et dûment châtré.

Mais tout cela n’est que balivernes, c’est l’abîme vers lequel nous nous acheminons inexorablement qui me glace ; et si je ne m’y engage plus en analyses politiques et autres spéculations, c’est que les choses sont désormais rendues dans leur crudité la plus brutale de sorte qu’un aveugle y verrait clair et qu’un sourd entendrait.

Et puisque pour la mémoire, le temps et l’espace n’existent pas, la mienne clémente me ramena doucement en un délicieux voyage à rebours, loin, très loin, comme pour me faire oublier, ne fut-ce que l’espace d’un moment, ce présent minable sans espoir ni lendemain - La voix fatiguée de Ghassan Tueini s’estompa donc graduellement et je me retrouvais à l’aube d’un matin depuis longtemps évanoui dans la nuit des temps. L’époque : les années 1960, la place : le café trottoir 'La Dolce Vita' à Raouché, l’heure : 04 à l’aube.

Un petit joyau de café avec des nappes et parasols bleus et un expresso dont je n’ai dégusté de pareil depuis, ni à Turin, ni à Milan, ni chez Florian.

La fin de la nuit s’annoncait tiède et langoureuse comme seules les nuits de Beyrouth savent l’être et le frangipanier avoisinant me renvoyait le parfum doux et capiteux de ses branches fleuries. Un calme et une sérénité presque irréelle inondaient la place. Apres une soirée endiablée comme seuls les jeunes savent improviser, j’étais là, vidé mais heureux, dans un état de paix profonde avec le monde et avec moi-même. Du coin de l’œil, j’observais discrètement Nizar Kabbani assis à une table voisine ; il était là tout seul, sans gonzesse pour une fois, ni crayon ni calepin, juste un café et un paquet de clopes.

Une limousine parqua devant le trottoir, deux hommes et une femme en descendirent et se mirent à une table voisine ; quelques minutes plus tard, j’entendis la femme rire aux éclats ; la regardant avec un peu plus d’attention, je reconnus Dalida.

En ces temps là, l’humble petit paradis, niché au creux de la douce Méditerranée, sommeillait voluptueusement aux premières lueurs de l’aube, merveilleuse promesse d’un nouveau matin bleu serein et sans soucis.

Du temps de l’ancienne Rome, il était coutume lorsque César paradait sur son chariot inspectant ses légions victorieuses et la foule en délire, d’avoir toujours debout derrière lui un esclave pour lui chuchoter à l’oreille : N’oublie jamais César que toute gloire est éphémère.

Ibrahim Tyan.

Monday, April 9, 2007

Le repos du guerrier.



(Version revue, corrigée et enrichie de l’ancien texte).

Rien ne vaut l'exercice et l'effort physique intense pour combattre le stress. Courir jusqu’ à en perdre haleine, ralentir pour récupérer, et puis repartir de plus belle. Pousser sa machine jusqu’à l’extrême pour s’arracher des tréfonds mêmes de ses cellules, ne fut-ce que l’espace d’un moment, le souvenir déchirant d’être né au Liban et d’en être tombé irrémédiablement amoureux.

Il est un instant merveilleux que je connais bien ; celui du dépassement de ce qu’on croyait être le seuil ultime de ses capacités physiques ; lorsque la fatigue, la nausée et la douleur musculaire s’estompent comme par magie, pour faire place à une sorte de béatitude sereine et vaporeuse.

Et l’on se sent soudain comme lovés à l’intérieur d’une bulle translucide et ouatée qui nous isole du monde, tandis que nos sens deviennent paradoxalement mille fois plus acérés.

Et l’on sent le doux ultra violet bienfaiteur du soleil de Mars se frayer langoureusement un passage sous sa peau, et l’enivrante senteur tenace de la mer envahir tout notre être de ses relents iodés faits d’algues et de lichens mêlés à du souffre et du sel ; ce sensuel parfum marin incrusté dans la mémoire millénaire de nos gènes et qui fut à l’aube d’un jour perdu dans la nuit des temps, l’odeur même des entrailles océanes, berceau de nos origines premières.

C’est en ces moments magiques que m’apparaît la vérité crue dans toute sa cruelle nudité, et le péché impardonnable qu’est celui de dilapider cette essence précieuse et éphémère qu’est la vie, en de navrantes imbécillités futiles et sans issue.

Combiens stupides me paraissent alors des questions comme 19+10+1 contre 19+11, et combiens lointaines et absurdes deviennent les machinations désespérées d’un Walid Joumblatt, les analyses alambiquées d’un Seymour Hersh, les admonestations cyniques de Condoleeza la vilaine et les menaces de Zipora (Tzippi) Livni.

Ceci dit, et malgré le fossé éthique et idéologique incommensurable qui nous sépare, je ne peux toujours pas m’empêcher de ressentir de délicieux picotements me courir le long de l’échine à chaque fois que la maturité blonde et glorieuse de la pulpeuse Zipora fait son apparition sur mon écran TV ; preuve irréfutable d’une solide nature qui refuse de laisser mes opinions politiques influencer ma libido.

Quel beau pays stupidement dilapidé et que de braves gens sauvagement sacrifiés !

Les Libanais sont bons, positifs, intelligents et généreux ; j’en suis des moindres…

Alors pourquoi se laissent-ils mener comme des moutons vers l’abattoir par des criminels sans scrupules ,et comment faire pour que cela cesse à tout jamais ?

« ÉCRASONS L’INFÂME », répétait inlassablement Voltaire en parlant de la religion.

Ô grand homme, respect et vénération pour ta pensée et ta mémoire.

****

Le soleil a mis son pyjama (comme disait mon cher et regretté Léo Ferré).

Quel beau pays qui est le mien, et quel coucher de soleil grandiose sur cette Méditerranée ancestrale, berceau des civilisations qui ont donné à l’esprit Humain ses lettres de noblesse.

Notre Liban a été béni d’amont en aval par un littoral magnifique qui fait de lui une longue plage merveilleuse qui n’a point de pareil. Qu’en serait-il advenu si, dès le début, des dirigeants éclairés avaient décrété l’interdiction formelle de bâtir quoique ce soit sur la bande côtière pour en faire la plage la plus longue et la plus belle au monde ?

Au lieu de cela, nous voyons aujourd’hui n’importe quel imbécile, appuyé par un quelconque Akhou Charmouta lui-même soutenu par quelque gros Kalb, bâtir illégalement sur un espace côtier qui ne lui appartient pas, une quelconque bouge ou gargote qui nous cache la mer et rivalise en vulgarité et hideur avec les bâtisses avoisinantes érigées par d’autres imbéciles par le truchement de procédés semblables.

Et je vois quotidiennement nos ‘responsables’ sauter comme des cabris et couiner inlassablement sur tous les canaux médiatiques : Le Tourisme…Le Tourisme…, alors que tout est mis en chantier pour défigurer le Liban et le dépouiller de ses derniers attributs touristiques et culturels.

Car c’est à un autre genre de tourisme que nos dirigeants visent, le tourisme du sexe, genre Bangkok ; mais en version de luxe pour hommes du désert assoiffés de chair fraiche et cousus d’or, et dont la conception du tourisme se borne aux quelques mots suivants : Hôtel – Restaurant – Cabaret – Entremetteur – Pute.

Hurriya. Siyada. Istiklal…

Mais c’est le plus grand bordel du Levant que je vois venir, si jamais ‘’ils’’ réussissent à avoir le dernier mot.

****

Je t’aime mon Liban, je t’aime et je crains pour toi.

Tu es dans mon cœur.

Ibrahim Tyan.

Sunday, April 8, 2007

Hymne à la liberté.



( Version revue, corrigée et enrichie de l'ancien texte ).


Liberté implique Responsabilité. C'est pourquoi la plupart des hommes la redoutent.
- George Bernard Shaw.

Pour que le peuple affamé soit enfin rassasié.
Pour que les opprimés soient enfin libérés.
Pour que les chômeurs soient enfin embauchés.
Pour que les sans logis soient enfin hébergés.
Pour que les illettrés soient enfin éduqués.
Pour que les malades pauvres soient hospitalisés.
Et tous les vieux et vieilles, dûment sécurisés.


Pour que cesse l’Iran de nous endoctriner.
Et le régime Syrien de nous saboter.
Et les Israéliens de nous exterminer.
Et les Américains de nous menacer.
Et les Européens de les imiter.
Et les frères Arabes, des leçons nous donner.
Et nos politiciens de nous sodomiser.


Pour rebâtir enfin nos villages rasés.
Planter et rafraîchir nos terres brûlées.
Et trouver solution pour nos dettes empilées.
Et nos institutions jusqu’à terre écroulées.
Notre pays qui va, dans le chaos sombrer.


Ouvrez donc les yeux et regardez le monde qui vous entoure ; c’est pour que vivent les autres que vous vous entre tuez. Les dindons de la farce c’est VOUS TOUS et rien que vous !

A part le choix de son père, sa mère et son lieu de naissance, l’homme possède la liberté de faire de sa vie ce que bon lui semble. Une vie trop courte et trop précieuse pour être dilapidée en d’absurdes balivernes, stupides et destructrices.

Quittez donc vos Eglises et vos Mosquées, vos partis et vos organisations, vos sectes et vos tribus, vos peurs et vos superstitions. Sortez donc des dédales de ce labyrinthe sombre et inextricable dans lequel des criminels sans conscience ni scrupules vous ont enfermés ; soulevez les dalles de vos catacombes et respirez sans peur pour la première fois, une véritable bouffée de liberté authentique.

Et pour la première fois, levez donc la tête et admirez la splendeur de la voûte étoilée, puis regardez vous les uns les autres droit dans les yeux et vous serez surpris de constater combien vous vous ressemblez.

Et faites serment solennel de ne plus jamais idolâtrer ni de permettre à des mortels qui ne diffèrent de vous que par leur ego monstrueux, leur méchanceté paranoïaque et leur cupidité sans bornes, de disposer de votre sort comme bon leur semble.

Et si à ce moment là, unis et lucides, vous trouverez qu’il est nécessaire de prendre les armes une dernière fois, prenez les donc et balayez de la surface de la terre, l’immonde vermine qui a transformé vos rêves en de vils excréments.

Eparpillez-les comme poussière au vent et piétinez-les comme la boue des rues.

Et puis main dans la main, dites vos adieux aux armes,
aux guerres, aux malheurs, au sang et puis aux larmes,
de vos lances acérées faites des poteaux pour la vigne,
et vos épées des faucilles, pour moissonner les blés.

Laissez donc les morts enterrer leurs morts, et pour l’amour de Dieu, du Diable ou du Cul d'Irma la douce, qu’importe ; l’essentiel c’est le message : Ne vous laissez plus mener !

Vous m’entendez bande de cons ?

NE VOUS LAISSEZ JAMAIS PLUS MENER !