Sunday, December 23, 2012

AVANT QUE JE N'OUBLIE.

Une petite contrariété technique promptement résolue, et ce clip est maintenant accessible à tout le monde.
La bonne année à tous et à toutes.

Cordialement,
Ibrahim Tyan.

Wednesday, November 7, 2012

PAPA VENIT PAPA RELIQUIT



Le Pape est venu et le Pape est reparti ; non sans nous avoir au préalable, institués dépositaires exécutifs de la nouvelle exhortation apostolique méticuleusement ciselée et dûment validée de l’auguste paraphe trois fois saint ; sublime consécration dont les Libanais (Chrétiens, en premier lieu,) s’empressèrent de s’en torcher éperdument sitôt verrouillées les portes de l’airbus sur la frêle silhouette partante ; tout juste comme ils le firent autrefois avec les préceptes de son illustre prédécesseur, qui trimballa en 1997 sa vieille carcasse moribonde jusqu’à chez nous pour galvauder la semence Divine en terre stérile.

 Mais en substance, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; et les Ecritures ne se trompent jamais quand il s’agit de prédéfinir un mauvais augure.

 Ceci dit, c’est dans la magnitude de l’accueil triomphal que les Libanais (Chrétiens en premier lieu) ont toujours réservé aux épigones de Simon Pierre, que réside l’aporie.


Mais n’est-ce point ainsi que les Israelites accueillirent jadis le fils de charpentier venu de Nazareth, croyant voir en lui un nouveau roi David ; Jusqu’au jour où la citation fatidique : Mon royaume n’est pas de ce monde, ne vint semer le schisme parmi eux jusqu’à la fin des temps ?

 Toujours est-il que les Chrétiens du Liban vécurent sur un nuage d’extase thébaïque tant que durèrent les 72 heures de la visite Pontificale. Ils se voyaient déjà redevenus maîtres incontestés de ce Liban qu’ils édifièrent au prix de mille sacrifices pour leur servir de fief et de havre, et les bannières de la sainte croix flottaient de nouveau sur les cimes enneigées du pays du cèdre. Dieu les avait enfin exaucés et le monde leur souriait.

 Mais le soleil du quatrième jour vint dissiper sans ménagement les veloutes illusoires des paradis artificiels.


Le pape ? C’est combien de divisions ?
C’est sur la foi d’un témoignage de Winston Churchill que cette boutade célèbre fut exprimée en 1935 par Staline, en réponse au Premier ministre Français Pierre Laval alors en visite à Moscou, et qui aurait demandé au dirigeant Soviétique d’avoir un geste de bonne volonté envers le Vatican.

Assis sur mon banc de pierre face à la sérénité infinie du bleu Méditerranéen, je m’évertuais à repousser les pensées futiles qui venaient troubler ma quiétude telles des mouches importunes.

Depuis longtemps, j’ai renoncé à définir l’esprit de ce peuple qui ne peut rien produire qui ne soit fraude et supercherie. Ces minables bovins pour qui, l’ignorance, la férocité, le passe-droit, l’autolâtrie, l’agression, la ségrégation et le fanatisme, constituent un code de vie transmis de père en fils.

Mais n’est-ce point ainsi que les Ecritures ont défini l’essence même de l’Homme depuis les premiers temps de la Genèse ?

Alors pourquoi tant d’hypocrisie ?

Après que la démocratie en ce monde s’est avérée être une mystification et le capitalisme un gouffre sans fond, le communisme une utopie et la justice une parodie, la charte des droits de l’homme un leurre et la religion un stupéfiant, une seule et unique idéologie souvent camouflée par une ou plusieurs des doctrines déjà citées semble passer l’épreuve du temps avec une remarquable aisance.

 Et pourquoi ne le ferait-elle pas puisqu’elle est née avec l’homme et ne cessera qu’avec lui.

 Le petit montage audiovisuel qui suit et que j’ai pris grand plaisir à réaliser, concerne une de ses manifestations les plus ostensibles dans l’histoire ; le tout est scandé par la vigoureuse ritournelle Wenn Die Soldaten entamée par la sulfureuse Marlène et reprise par le chœur des Schutzstaffel.

Avis aux (nombreux) sympathisants.
Quant à la minorité qui continue à croire que la vie n’est pas avant tout une affaire de crocs pointus et de serres acérées, et qu’il n’y a vraiment pas de quoi se considérer comme étant le plus méritant, ils seront toujours les bienvenus sur ma terrasse pour siroter avec moi un expresso bien corsé, fumer un bon cigare, et ouvrir les yeux sur le paradis oublié qui nous entoure.

Ibrahim Tyan.

Friday, September 7, 2012

The Unremembered Symphony.




En remettant un peu d’ordre dans les archives de mon PC, je suis tombé sur un dossier contenant des photos du ciel que j’avais prises à une époque où je disposais d’un peu plus de temps libre, et que j’avais depuis quelque peu négligé.

J’en ai choisi au hasard quelques prises effectuées au cours des années précédentes du haut de ma vaine tour de verre et d’acier, et les ais rassemblés en un petit slide-show avec pour titre : ‘’The Unremembered Symphony’’.

Parallèlement à son progrès technologique vertigineux, le monde d’aujourd’hui éprouve une déperdition accrue des valeurs humaines fondamentales ; tellement, que les gens trop absorbés par ce qui se passe ici-bas, ont presque tous oublié de lever le regard vers le haut…  

Le choix de la ballade Western ‘’Ride Away’’ pour accompagner les images du clip, est purement instinctuel.

Ibrahim Tyan.

Friday, August 31, 2012



LE SANG DES BÊTES

(Georges Franju, 1949.)



A-t-il jamais été question dans les annales de la mythologie populaire, d’un vampire qui aurait consenti à lâcher sa proie à l’amiable ?

Partant de là, l’obstination aveugle du régime Syrien à ne s’en aller que par lambeaux sanglants, relève autant de l’obtuse barbarie inhérente à sa nature, que de l’implacable inhumanité de ses maîtres protecteurs.

Lovée dans le giron de l’ours Sibérien, la chauve-souris Baasiste n’en reste pas moins vulnérable au pointage systématique de l’oncle Sam qui a rarement été à pareille fête.    

Sans précipitation inutile, le Yankee mène son affaire avec une économie de moyens exemplaire, jaugeant l’usure progressive des antagonistes impliqués de près ou de loin dans le bourbier Syrien, avec la calme assurance de celui qui se sait gagnant à tous les coups.   

Derrière lui, toute une pléiade de ténors du monde civilisé (ou pas), allant de Saoud El Faysal jusqu’à James Cameron, d’Ehud Barak à Hamad bin Jassem, et d’Ahmet Davutoğlu à Ayman El Zawahiri, lui font écho, condamnant les atrocités du régime Syrien avec la dernière des énergies.

Qu’Allah bénisse l’entente mondiale !

Et combien malchanceux fut le peuple Libanais qui ne bénéficia guère de cette généreuse attention au cours du siècle dernier, lorsque l’ancien reptile Baasiste écrasa en toute impunité les zones chrétiennes rebelles de Beyrouth sous un déluge de fer et de feu.
Mais il faut dire qu’à cette époque-là, l’existence du monstre faisait les affaires d’un Occident cynique et pragmatiste dont l’unique réaction aux appels de détresse des Libanais, fut de leur proposer le transfert immédiat vers la quiétude des steppes Canadiennes où, parait-il, un territoire spécial leur avait été déjà assigné.    

Longtemps je me suis imaginé, le cul fouetté par la cruelle bise du nord Canadien, debout au milieu d’une longue file de réfugiés, tenant d’une main un baquet et de l’autre une gamelle.

Mais laissons les morts enterrer leurs morts, et retournons au présent.                        

Son numéro cousu fil blanc accompli, Kaffir Annan de la ligue des baratineurs unis, pas mécontent de de retrouver la quiétude de ses pantoufles Ghanéennes après les empoisonnements de l’imbroglio Syrien, passe le relais à Sid Lakhdar Brahimi, charognard Onusien de son état, et fossoyeur patenté des causes les plus diverses.

Quelles nouvelles misères tramées par tes Sid Otaniens, nous rapportes-tu encore dans ton bec, ô vieux corbeau issu de la terre du Yasmine, du Tajine, et des beurettes coquines ?  

Selon toi, combien de manières existe-t-il, pour expliquer le cas de tout un peuple, dressé comme un seul homme contre une dictature usurpatrice et criminelle qui n’a plus pour elle que le noyau dur d’une armée sectaire et fanatisée qui massacre ses concitoyens avec la sauvagerie aveugle de ceux qui se savent perdus quoique il advienne !      

La réponse se trouve peut-être dans les nouveaux cafés toc de Beyrouth où les spéculations toc-toc vont bon train et où l’on y discute ferme de l’axe Tartous-Vladivostok, d’Alep nouveau Stalingrad, et de la Syrie-Corée dont la partition inaugurerait une nouvelle ère de guerre froide universelle…

Mais il me semble que l’on néglige quelque peu de rappeler que les porte-flambeaux du communisme d’antan ont déjà basculé depuis belle lurette dans la forme la plus odieuse du capitalisme, et que de tout temps, les guerres entre capitalistes n’ont jamais étés froides !

Quand et comment finira le conflit Syrien ?

C’est là une question qui hante l’existence des Libanais de tout bord ; de l’infime limaçon plébéien jusqu’au gros cafard à merde politique, ils sont tous dans l’attente de l’issue finale de la bataille pour la Syrie, afin de s’entresauter illico à la jugulaire.

Le plus drôle dans l’affaire c’est que personne ne peut savoir au juste si cette issue est une question de Temps ou de Timing ; d’où la perspective de voir le brasier Syrien durer des décennies, ou cesser demain.

Idem pour le Liban qui aurait bien pu s'éviter cette duplication funeste, avec un brin de mémoire, un bout de jugeote, et un minimum de patriotisme.

Sacrés Libanais ! Je les imaginais quand même, un peu plus futés que ça !

J’ai eu tort.

Ibrahim Tyan.

Dans une petite ruelle adjacente à Aïn-el-Mraisseh, j’ai pris avec mon portable la photo d’un faire-part accroché à une vieille porte fermée depuis si longtemps que les méchantes herbes y ont envahi l’entrée.



Tuesday, June 12, 2012

TOPOL.



Pas plus tard que la semaine dernière, la sérénité immémoriale de la nuit Méditerranéenne fut transgressée par le passage à basse altitude d’un Topol balistique Russe dont l’aura maléfique fut relevé d’Istanbul à Téhéran et de Beyrouth à Tel-Aviv.

Expérience réussie, essai raté, ou intimidation délibérée ?

Là-dessus, nul ne peut vraiment se prononcer, les trois hypothèses ci-haut mentionnées étant toutes plausibles, concevables et raisonnablement soutenables.

 Il demeure que le passage de l’oiseau de mort au-dessus de ma tête me rappela brutalement que je vis dans une des régions les plus incertaines de la planète, et que dans le cas d’un conflit généralisé, la seule alternative qui me resterait serait celle de suivre l’exemple du Roi Etéocle qui choisit d’aller au-devant de sa mort plutôt que d’attendre à ce qu’elle ne vienne le cueillir de chez lui.

Mais il est aussi une conviction idiote de laquelle je ne peux m’en débarrasser ; celle qui m'assure qu’avant que l’heure de la fin des temps n’ait sonné, tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au malheur du Liban, auraient déjà payé de leur chair et de leur âme, en expiation de ce que leurs mains ont commis.

Mais de cela je m’en fous comme de ma première culotte puisque de toute façon, MON Liban à moi, est à jamais perdu.

 Alors je m’efforce (autant que possible) de passer le peu de temps qui me reste sur terre dans tout ce qui m’est utile ou agréable ; tel le petit clip qui clôt ce papier et que j’ai monté (toujours avec les modestes moyens de bord) sur un sujet qui m’est particulièrement cher.

 Arrivé à ce point, une petite explication s’impose.

 Etant généralement peu féru de civilisation Yankee, il m’est cependant impossible de passer outre certaines contributions majeures apportées par l’Amérique à la culture universelle, dont notamment : le Jazz, le Western et le Classique Film Noir dont j’ai essayé tant bien que mal d’en reproduire l’esprit avec ce petit clip, dans l’espoir de piquer la curiosité de certains de mes lecteurs, soit trop jeunes, soit non-avertis sur le chapitre.

Quant aux cinéphiles véritables, je sais d’ores et déjà qu’ils s’en régaleront.

PS. La présence presque constante dans ce clip de la légendaire Marilyn en compagnie de certains des machos les plus notoires d’Hollywood, pourrait porter a penser qu’ils y ont tous passé.
Nuance ! C’est ELLE qui les as tous eus.

Ibrahim Tyan.

Friday, May 25, 2012

L'ÉTERNEL RETOUR.

Ce texte fut publié pour la première fois vers la fin de 2006 sur mon ancien blog chez Wordpress avant d’être repris en 2007 sur Lettres du Liban puis en 2008 sur Les Carnets du Beyrouthin. Les raisons de sa remise en évidence aujourd’hui sont aussi transparentes que le texte lui-même. I.T.

Ce texte fut publié pour la première fois vers la fin de 2006 sur mon ancien blog chez Wordpress avant d’être repris en 2007 sur Lettres du Liban puis en 2008 sur Les Carnets du Beyrouthin.

Les raisons de sa remise en évidence aujourd’hui sont aussi transparentes que le texte lui-même.

I.T.  

A REGARDER LA MER      



 Négligeant le sage conseil de ma femme de ne point trop me hasarder ces jours-ci en dehors de ma zone Chrétienne à l’Est de la capitale, me revoilà à Beyrouth-Ouest assis sur mon banc public préféré en plein cœur du fief Musulman Sunnite d’Aïn-el-Mraïsseh, sirotant rêveusement mon café face à la Méditerranée.

Je m’empresse de vous expliquer que je suis un adepte impénitent de la marche et que chaque fois ma séance de deux heures, invariablement achevée avec l’atteinte de la mer, il m’est devenu rituel de m’arrêter devant le modeste kiosque de Hajj Abou Ragheb avec lequel on est devenus les meilleurs amis du monde, pour m’acheter moyennant la somme modique de LL. 1500, un gobelet d’Espresso et un litre d’eau minérale glacée ; chose qui me fait toujours ricaner quand je pense qu’il m’arrive de payer jusqu’à vingt fois cette somme, (pourboire non compris), pour obtenir exactement la même chose dans certains établissements huppés de Beyrouth dont l’air climatisé charrie invariablement les mêmes relents de beurre rance, de cigare refroidi, et de pute de luxe.

Essayer d’empêcher le Beyrouthin invétéré de savourer à sa guise SA ville, SA mer, SON soleil SES rues et SES gens, et de L’obliger à se cantonner dans son enclave sectaire comme un cancrelat dans son trou, équivaut à essayer de capter à main nue une poignée de vent.

Il demeure que les Libanais sont des ânes !

Je ne sais plus à qui est due la parabole qui raconte qu’après avoir créé le Liban, le bon Dieu trouva qu’il avait si bien fignolé la chose que le petit patelin terrestre finit par ressembler point par point à son Paradis ; ce qui n’était point admissible vu que l’existence d’une réplique exacte ici-bas ôterait toute son unicité à l’original.

Le détruire serait tout aussi impensable puisque ce serait admettre sa bévue de la part du Créateur.

Alors Dieu créa les Libanais !

Bien le pardon Messire l’âne pour avoir injustement comparé votre aimable Seigneurie aux Libanais ; vous dont l’instinct sûr et la mémoire infaillible vous évitent de tomber à deux reprises dans la même fosse.

Mais pas les Libanais !

Avec eux, ça marche à tous les coups.

Ibrahim Tyan.

Saturday, May 19, 2012

La Mère Éternelle.


Deux cents ans d’histoire, d’architecture et de civilisation étaient résumés à travers les immeubles, les édifices et même les pavés de cette place où chaque recoin recelait ses propres contes et souvenirs. Mais c’était surtout la Méditerranée, invisible mais omniprésente qui conférait à cet endroit un aura imperceptible, telle une vibration subtile et indétectable dont la magie intoxicante se reflétait sur les êtres et les choses.

Les carnets du Beyrouthin – Paradise Café

L’essentiel de ce billet est encore un clip maison, dont le thème est la mer de Beyrouth, avec pour fond musical, le lyrisme passionné d’Edvard Grieg.

BONUS SPECIAL
D’autre part, le dernier fruit de l’imagination inculte des pasticheurs de Solidere fut de doter le littoral de ce qui était jadis le quartier historique de Zeitouneh, d’un boardwalk à l’Américaine qui serpente jusqu’aux confins de la magnifique baie de Saint Georges, rebaptisée pour l’occasion du nom de Zaitunay bay comme pour ménager la pieuse susceptibilité de certains visiteurs.
Ibrahim Tyan.

Thursday, May 10, 2012

A SKETCH IN BLACK.


A la mémoire de Fritz LANG, Friedrich Wilhelm MURNAU, ainsi que tous les autres grands-prêtres de l’Expressionisme Allemand.

****
Après avoir récemment entendu les ténors du 14 Mars (y compris l’éternel yo-yo migrateur), nous menacer ouvertement du retour de la guerre civile en cas de l’apport du moindre changement à l’archaïque et inéquitable loi électorale qui leurs a permis de séquestrer jusqu’à ce jour, la volonté de l’électeur Libanais, j’ai imaginé ce petit clip en souvenir d’un des épisodes les plus effroyables du long calvaire Libanais, celui de la ‘’Guerre de la Montagne 1982-1984’’ dont nous garderons à jamais les stigmates indélébiles.

Ibrahim Tyan.

Saturday, May 5, 2012

خَرطوشْ فَردَكْ





L’inénarrable photo publiée récemment à la une du journal As-Safir  (le seul quotidien Libanais que je consulte encore plus ou moins régulièrement), m’a irrésistiblement incité à la reproduire sur ce blog, avec le concours musical de feu Abdel-Halim, le ténèbreux rossignol des belles années.

Y’a pas à dire ; rien ne vaut une bonne marrade. 

Ibrahim Tyan. 

Monday, April 30, 2012

Autant en emporte le vent.



Avec les moyens de bord, Lettres du Liban a monté une petite vidéo dédiée à tous les amis de ce modeste blog.

Mais le volume du dossier s’étant avéré supérieur à la capacité de téléchargement direct disponible sur Blogger, ce clip fut d’abord publié sur You tube afin de rendre possible son incorporation sur ce blog.

Pour en profiter pleinement, il serait préférable de visionner cette vidéo en mode ‘’Full Screen’’ ; pour cela, il suffit de cliquer sur le petit carré situé à l’extrémité droite de la barre de son en bas de l’image.

Have fun.

Ibrahim Tyan.     

Monday, March 26, 2012



LE DERNIER DES HOMMES.








Charbel NAHAS.

EDUCATION:

1974-1976
Ecole Polytechnique, Paris - Option Economie
1976 - 1978
Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Paris - Option Transport et Infrastructures
1977 - 1979
Université de Paris -1, Diplôme d’Etudes Approfondies d’Economie du Développement.
1978 - 1980
Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris - Doctorat de 3ème cycle en Anthropologie Sociale.

_Auteur de nombreux livres, études et articles, Charbel NAHAS est actuellement consultant auprès d’organisations internationales, dans les domaines de l’économie, de la finance, de l’urbanisme et de la sociologie. Il intervient également dans des débats sur les relations régionales, les fonctions socioéconomiques de l’État, le fonctionnement institutionnel de l'État, la symbolique et légitimité des pouvoirs, ainsi que sur l’histoire sociale.
Source : Wikipédia Français.

Ce n’est là qu’un bref aperçu de l’homme dont le statut de ministre n’en modifia guère l’esprit plébéien, ni l’habitude de conduire lui-même sa modeste voiture usagée, dédaignant les nombreux privilèges conférés par sa position, notamment la sacro-sainte escorte de grosses cylindrées aux vitres fumées sans laquelle tout  ouistiti public Libanais se sentirait outragé dans son orgueil national.   

Qu’est-ce finalement Charbel Nahas sinon une valeur technocratique pareille à toutes celles qui constituent habituellement l’échine dorsale de l’administration dans n’importe quelle nation développée.

Mais de là à se figurer qu’une individuelle potentialité isolée puisse à elle seule apporter le moindre changement dans un système aussi constitutionnellement vermoulu qu’organiquement corrompu que le nôtre, équivaut à la sainte espérance en la reconversion de Sodome et Gomorrhe par la vertu d’un homme solitaire face à toute une nation pétrie d’iniquité et de perversité.

C’est les Ecritures et rien de moins, qui rapportent que Yahvé l’infaillible, désespéré de la vermine incorrigible qu’il a créé, décida d’en faire table rase pour tout reprendre à zéro. En d’autres termes : he nuked the hell of the goddamn motherfucking bastards, ceci dit selon le jargon des nouveaux maîtres de la planète, sans le consentement desquels rien ne va plus sur le tapis de la scène mondiale  ; chose qui vous sera confirmée quand vous le voudrez, tant par François (Hollande) of France, que par notre Tovarich national Charbel Nahas alors ministre des télécommunications, qui découvrit à ses dépens qu’oser toucher à un seul cheveu d’un fonctionnaire saboteur et véreux qui mérite au bas mot le Goulag à perpétuité, risque de provoquer un séisme généralisé dont les remous se répercuteront  de Washington jusqu’à la Mecque.  

…Il demeure qu’il existe de par le monde, avec des fluctuations variant d’un régime à l’autre, une force omnipotente et omniprésente contre laquelle la toute-puissance même de Dieu, s'avère inopérante.

Beaucoup plus formidable que la grossière parodie de Sparte qu’est le parti khomeyniste d’Allah, plus hermétique que la Franc-maçonnerie Ecossaise et plus soudée que la Cosa Nostra Sicilienne, elle se présente au Liban sous l’aspect d’une ligue de gros Banquiers, Importateurs et Entrepreneurs, autour desquels gravitent traditionnellement une pléiade de politiciens courtisans et de véreux dignitaires religieux.

Une oligarchie absolue qui garantit impunité et sanctuaire à tout KALB soumis à son autorité et prêt à exécuter ses desseins.

Dans le vent de l’histoire.
Lettres du Liban, le 12 Novembre 2009.

Et c’est justement à cette formidable nébuleuse que Charbel Nahas, promu ministre du travail, se trouva directement confronté.

Pour l’histoire, on retiendra pour notre plus grande honte (et la risée du reste du Monde), l’infamie des syndicats ouvriers subornés qui se rangèrent du côté des patrons et chefs d’entreprises contre l’intérêt de leurs propres syndiqués, allant même jusqu’à menacer de porter plainte auprès de l’OIT (Organisation Internationale de Travail), contre ce ministre du travail qui ne revendiquait pour les travailleurs que leurs droits légitimes les plus élémentaires ; lesdits droits étant demeurés ignorés durant des décennies par les négriers du système exploiteur (et comme pour confirmer le prophète du matérialisme à la barbe fleurie), qui n’ont jamais accordé à l’ouvrier que le strict minimum pour le maintenir en état de trimer, mais point de vivre.  

Sur qui ou quoi comptait donc le ministre militant pour partir ainsi en guerre contre les moulins à vent ?

Serait-ce sur un peuple Zombi qui ne réagit qu’au tam-tam du Vaudou de l’électoralisme sectaire ?

Ou sur les promesses d’appui inconditionnel de celui dont le trajet est pavé d’engagements non tenus, et de braves soldats, hauts officiers et fidèles partisans, abandonnés à leur sort dès 1990, jusqu’au vieux compagnon de lutte et d’exil, le vénérable général Issam Abou-Jamra qui sacrifia pour la cause famille et carrière, avant de se retrouver aujourd’hui mis gentiment à la porte, tel un petit chat qui dérange !

General Aoun,

Insensé est celui qui prétends connaitre le fond de la pensée des autres.

Mais être motivé ou non par les meilleures intentions est une chose, et Laisser en pâture aux chiens, celui qui a cru en votre parole, en est une autre.

Tout en ne vous rapportant strictement RIEN, le sacrifice de Charbel Nahas ne vous portera pas bonheur.

En espérant que la lecture du passage qui suit vous aidera à recouvrer quelque peu de raison.

Beaucoup plus qu’un Hassan Nasrallah ou un Michel Aoun qui ne seront jamais que des importuns sur la scène politique Libanaise, c’est les Istiz Nabih, les Walid Bey, les Cheikh Boutros, le Baron Abou-Elias de Bteghrine, l’Ingegneri Nassib, et leurs semblables qui constituent le prolongement naturel de la lignée accaparatrice et opportuniste qui a composé depuis toujours la flore quintessentielle du régime Libanais.

Un accord tacite sur le partage de la tunique du crucifié (le citoyen), semble unir cette Cosa Nostra du défaitisme et de la corruption en une puissante Franc-maçonnerie datant d’avant la première république…

Position intenable et dilemme Cornélien.
Lettres du Liban, le 22 Avril 2009.

Las de servir des perles aux pourceaux, le ministre du travail balança donc sa démission à la hure de qui de droit, et s’en retourna vers d’autres lieux où il est apprécié à sa juste valeur.

Outre la satisfaction quotidiennement renouvelée tant que dura sa présence au sein du gouvernement, je dois au ministre sortant, au moins deux délicieux moments que je ne suis pas prêt à oublier de sitôt.

1_ Au beau milieu d’une des dernières sessions du cabinet défunt de Saad el Hariri, lorsque ce dernier, excédé de ne pouvoir mettre le grappin sur les quelque US$ : 1 Milliard stockés dans la trésorerie du ministère des télécommunications, (montant qui correspondait comme par hasard au chiffre du déficit dans les finances personnelles du dyslexique), ce dernier perdit complètement les pédales pour cracher sa rancœur impuissante au visage d’un Charbel Nahas imperturbable : الله لا يخلّيني أذا بخلّيك يا شربل نحّاس  
Traduction approximative : (Qu’Allah me confonde si je ne te brise, ô Charbel Nahas.)

2_ Récemment, lorsque dans la conférence de presse télévisée qui suivit sa démission, Charbel Nahas qualifia le pouvoir au Liban de Régime Fasciste.

En entendant cette rhétorique quelque peu oubliée, un léger sourire me vint aux lèvres et ma mémoire vagabonda loin, très loin, jusqu’aux confins d’une époque à jamais révolue.

Celle du temps perdu de l’innocence.



Ibrahim Tyan,