Monday, March 24, 2008

l'éternelle Histoire.


Lorsque Caïn, fils ainé d’Adam et d’Eve tua son frère Abel, la Genèse nous rapporte que l’acte fratricide fut motivé par l’acceptation par Yahvé de l’offrande d’Abel et de son rejet pour celle de Caïn, entrainant ainsi l’amertume de ce dernier et son dépit envers son frère cadet.

Il demeure que la Bible ne relate pas clairement les causes du favoritisme de Yahvé, chose qui confère à l’acte de Caïn un sens purement implicatif et non explicatif.

Cependant, il serait judicieux et hautement informatif de considérer le point de vue de nos ‘’cousins’’ Hébraïques qui sont après tout à l’ origine de cette fable.

Ainsi donc le ‘’Midrash’’ aussi bien que d’autres anciennes écritures Juives Exégètes de la ‘’Tora’ rapportent que les deux frères possédaient en réalité deux sœurs jumelles qui leurs étaient destinées en mariage. Etant tombé amoureux de la ‘’promise’’ d’Abel qui était la plus belle, Caïn tua son frère afin d’avoir le champ libre pour prendre la femme qu’il convoitait.

Ramenée à des dimensions plus prosaïques, (une vulgaire histoire de fesse) l’explication Juive gagne en plausibilité, sinon en compréhensibilité ; cependant l’église rejette dédaigneusement l’interprétation par trop terre à terre de ceux qui en sont pourtant les auteurs véritables, pour se cantonner dans une version nébuleuse et obscure propre à entretenir l’imbroglio superstitieux dans l’esprit du peuple, mais surtout l’appréhension devant l’indéchiffrable et l’inconnu.

* * * *

La pensée manichéenne de la majorité écrasante des Libanais est à l’origine de leurs plus grands maux ; depuis l’époque où le Cheikh Pierre Gemayel (Le Fondateur) clamait : ‘’ tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous’’ jusqu'à nos jours présents où le Sayyed affuble de trahison tous ceux qui ne partagent pas ses visées (déclarées) de guerre totale contre les Etats-Unis et le Sionisme :
ألموت لاْمريكا ألموت لاْسرائيل
…et nous promet de couper ‘’bras, langue et cou’’ a tout Libanais qui oserait lui réclamer de déposer les armes au profit d’un état central, souverain et non-aligné. .

Pour les Libanais, un daltonisme navrant entrave la santé de leur vision faussée par la lentille déformante des passions et des impulsions primaires exacerbées. De toute la gamme de l’arc-en-ciel, leur optique détériorée ne perçoit plus désormais que le Noir ou le Blanc, qui par ailleurs selon l’échelle des couleurs ne le sont point.

Dans la période allant de 1994 jusqu'à 2004, l’occupant Syrien pompa au trésor Libanais la somme invraisemblable de $ 200 Milliards pour les réinjecter dans le gouffre insatiable de son économie défaillante.

Durant la même période, l’absorbation de l’état Libanais au sein de la ‘’Grande Syrie’’ avait déjà accompli d’importantes étapes ; les institutions nationales, l’armée et la classe politique avaient déjà subi d’importantes mutations, et l’Arabisation du système éducationnel Libanais (qui faisait pourtant dans son unicité éclectique la distinction du Liban), et son rattachement a l’enseignement archaïque Syrien, avait déjà ses nombreux défenseurs au sein de la nouvelle classe dirigeante Libanaise créée de toute pièce par les forces de l’occupant.

Lentement mais inexorablement la dissolution de l’identité Libanaise dans l’océan Baassiste ‘’fraternel s’accomplissait sous l’œil indifférent du reste du monde.

Mais le plus grand drame du Liban réside dans la file interminable des martyrs comprenant la fine fleur de ses penseurs, politiciens, autorités religieuses et autres valeurs nationales irremplaçables, systématiquement ‘’éliminés’’ depuis 1975 par un régime Bassiste qui a élevé le terrorisme et l’assassinat politique au rang de doctrine d'état.

Il est un dicton populaire Libanais tout en fine espièglerie :
أللي طلّع الحمار على راس ألمادنة هوّي وحدو بيعرف ينزّلو
En Français : ‘’Ne peut faire descendre l’âne du haut du minaret que celui qui l’y a haussé.’’

Ainsi donc les Libanais virent la Syrie qui n’aurait jamais OSÉ sans le feu vert Américain et l’endos de l’état Hébreu occuper leur pays, y déguerpir au triple galop avec la queue entre les jambes après 30 ans d’occupation assujettissante, suite à la menace ferme et intransigeante de l’ultimatum Américain.

N’en déplaise à certaines âmes candides qui croient encore que ce sont les châles multicolores et les slogans enflammés du grand carnaval du 14 mars qui ont arraché le Liban aux serres du rapace Syrien.

Faut-il pour cela en remercier les Etats-Unis ?

Pas obligatoire ; puisque ce sont finalement les vents des intérêts Américains qui mènent la frégate Américaine ; mais de là a prendre les Etats-Unis en hostilité et de leur déclarer franchement la guerre relève de l’idiotie politique la plus totale, sinon de la criminalité la plus pure vis-à-vis de son peuple et de sa nation.

Surtout lorsqu’il s’avère (du moins on nous le raconte) que tout ce soulèvement ‘’Divin’’ qui menace d’emporter avec lui la nation entière est fait dans le seul but d’un sordide petit partage TRIBAL qui se limite a un ministre par ci, et deux ministères par là.

Pas plus que pour la logique bêtifiante de certains ‘’sages’’ qui prennent en exemple les relations idéales d’aujourd’hui entre la France et l’Allemagne pour nous endoctriner que ‘’la Syrie étant rentrée en Syrie, rien n’empêche la reprise des relations les plus cordiales entre les deux états-frères’
Aurait-il été possible pour un Charles De Gaulle d’entamer son rapprochement spectaculaire avec l’Allemagne après les affres de WWII, si a la place de l’égide sage et modérée d’un Conrad Adenauer, il se serait trouvé face a un régime néo-nazi ?

De même pour ces Sunnites qu’au lieu d’encourager pour s’être finalement découverts des âmes de patriotes après des décennies d’allégeance fanatique et sectaire envers mainte influence étrangère, ‘’on’’ les taxe aujourd’hui de traitrise et de servilisme envers l’ennemi Américano-Sioniste.

De mémoire visiblement défaillante, ces mêmes ‘’on’’ oublient (ou font semblant) le jour mémorable où Cheikh Bachir Gemayel leur leader iconique, arriva au palais de Baabda juché sur la tourelle d’un Mirkava Israélien.

Faut dire qu’à cette époque-là, Israël faisait pour ses mêmes détracteurs d’aujourd’hui figure d’ange salvateur…

Le renard passe passe.
A chacun a son tour.


Rien ne vaut le cœur et la limpidité d’une âme d’enfant ; voila pourquoi je clos le présent billet avec cette charmante ritournelle puisée du monde féerique de l’enfance.

Ibrahim Tyan.

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Sunday, March 16, 2008

Sin City.


Et la nuit peu à peu
Et le temps arrêté
Et mon cheval boueux
Et mon corps fatigué
Et la nuit bleu à bleu
Et l'eau d'une fontaine
Et quelques cris de haine

Jacques Brel (La ville s’endormait).

Le glorieux soleil du matin entame son parcours triomphal a travers la splendeur du ciel du levant, effleurant de ses tendres caresses vermeilles mon vieux Beyrouth adoré et son Sanctum Sanctorum désormais profané par les huttes de l’obscurantisme érigées sur ses remparts du Sud, et le bivouac des insensés déshonorant ses frontières du côté de l’Est.

Ô soleil, toi dont la lumière a éclairé ces lieux dans un autrefois dont il ne reste pas de souvenir, puissent les égarés d’aujourd’hui apprendre qu’il n’y aura pas plus de mémoire d’eux pour l’avenir.

Les jours se succèdent aux jours et les nuits aux nuits, et la place qui était encore vibrante dans un passé tout proche voit décliner et se racornir sa vitalité a peine retrouvée, pour renouer avec les nuits sans lune d’antan, et le vent glacial de Mars qui hulule a la mort l’emprise des barbares sur le cœur battant de la ville des villes, du joyau de l’Orient et de la perle de la Méditerranée.

Au loin, la flamme agonisante d’un brasero de fortune vacille silencieusement dans le noir, semblable à la lueur fantomatique d’un feu follet dansant sur la face pétrifiée d’une eau morte.

Phénix un temps ressuscité, Beyrouth reprend à pas somnambulesques le chemin du sépulcre à la lumière blafarde des torches des fanatiques Ostrogoth issus des ténèbres de l’ignorantisme et qui craignent la lumière, ainsi que des reliquats des croisés devenus mercenaires a suivre les chimères désastreuses de leur mestre acéphale, sur les sentiers de la désespérance et de l’absurde.

Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous habillés en brebis, mais en dedans, ils sont des loups rapaces. C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ! (Mathieu 7.15-16).

L’aspect inquiétant du fiasco libanais réside surtout dans sa longévité. Non seulement parce qu’elle trahit la gravité du différend qui sépare les Libanais, mais surtout parce qu’elle menace de mener le reste du monde a un désintéressement progressif envers une nation incurablement malade ; ou encore plus cruellement de décider de sa partition, a l’instar des grands requins de la finance qui s’approprient a un prix dérisoire une société en difficulté pour ensuite la démembrer et en revendre avec profit les lambeaux aux plus payants.

Arrivés a ce stade, les Libanais, notamment ceux qui répondent a l’appel de :
يا شعب لبنان ألعظيم
Ou encore a celui de :
يا أكرم ألنّاس وأطهر ألنّاس وأشرف ألنّاس
Découvriront l’inefficacité incantatoire de ces invocations lorsque la sorcellerie se retournera contre les malheureux abusés qui payeront au prix cher pour s’être laissé posséder par les mystifications des imposteurs, mais aussi contre le reste du peuple Libanais sacrifié sur l’autel sanguinaire de la voracité Zoroastrienne, ou celui de l’ambition paranoïaque de la mégalomanie suicidaire.

Aujourd’hui, les causes de l’attitude déconfite affichée par Bernard Kouchner au terme de sa reprise des pourparlers avec les Libanais après la conférence de Saint-Cloud, commencent déjà à être livrées au grand jour.

Des sources sûres rapportent que la nouvelle autorité a l’Elysée, qui fut d’un côté favorablement impressionnée par le rapport de leur émissaire au Liban Jean-Claude Cousseran après ses multiples entretiens avec le Général et le Hizballah, et de l’autre désirant effacer l’image populaire possiblement exagérée d’une certaine connivence d’ordre mercantile qui aurait existé entre Rafic el Hariri et l’autorité Française précédente, dépêcha son ministre des affaires étrangères au Liban avec un message explicite spécifiant clairement que la France serait favorable pour l’élection de Michel Aoun pour la présidence, et la ferme promesse d’exercer tout son pouvoir au sein de l’Union Européenne pour la réhabilitation de l’image du Hizb, dans le cadre d’une solution globale et radicale de la crise Libanaise.

Quel fut l’embarras, que dis-je : le désarroi le plus complet des Français, lorsqu’ils s’aperçurent que la violente contestation qui étouffa leur initiative dans l’œuf vint des rangs de l’opposition Libanaise et non de la majorité gouvernante comme a l'attendu !

_ …toi aussi Brutus ? Alors que meure César !

Suite a sa mésaventure Libanaise, la politique de détente et de rapprochement entamée par la France vis-à-vis du régime Syrien, mua en une froideur totale, voire hostile…

Malgré les affirmations rassurantes de quelques analystes optimistes, les éléments de la guerre civile s’amassent dans le ciel Libanais comme des rapaces au-dessus d’une charogne.

De la haine et la discorde divisant un peuple aux émotions primaires chauffées a blanc, jusqu’à l’écroulement des institutions nationales dont la présidence de la république, la chambre des députés paralysée et un gouvernement amoindri et impuissant ne sont pas les moindres, en passant par les livraisons massives d’armes qui continuent a parvenir de tous les côtés a tous les partis antagonistes du Liban.

Et pourtant ces éminents rêve-bleuîtes affirment qu’une condition nécessaire pour l’embrasement de la guerre civile demeure l’appui d’une ou plusieurs puissances étrangères ; chose qui n’est pas disponible jusqu'à ce moment.

C’est mal connaître le régime Baassiste de notre ‘’sœur ainée’’, et les manifestations de bonne volonté fallacieuses de l’état plus totalitaire que jamais des Ayatollah.

En vérité, c’est la PEUR de retoucher a une entreprise dont ils gardent encore les stigmates horribles sur leurs esprits, leurs biens et leur chair qui constitue le dernier barrage entre les Libanais et les flots dévastateurs du déluge.

Tiendra-t-il ?

Ibrahim Tyan.

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Monday, March 10, 2008

Taratatata...C'est fini !


Avec le déclenchement en 1989 d’une campagne désastreuse baptisée pompeusement de ‘’Guerre de Libération’’contre des troupes Syriennes infiniment supérieures et bénéficiant de l’appui tacite Arabo-Israélo-Américain, le Généralissimo/Présidente, nanti du seul soutien intéressé d’un Saddam Hussein déjà relégué au ban mondial et des théories mystico-Ashtarotiennes d’un antique et déliquescent Saïd Akl, engouffra envers et contre le monde entier les Chrétiens exsangues et les reliquats d’une armée Libanaise diminuée, dans une entreprise suicidaire et sans lendemain.

Contraint à un cessez-le feu humiliant après six mois d’un massacre inutile, notre petit ‘’Duche’’ forcené ne prit guère le temps de souffler ni de laisser à ses coreligionnaires meurtris le temps de le faire, avant de se retourner d’emblée contre les milices Chrétiennes dans l’intention de les désarmer au nom d’une vision nationale exaltée qui se clame ‘’au dessus des sordidités confessionnelles’’.

Démagogie bassement populiste dissimulant une avidité maladive du pouvoir, ou raisonnement niaisement idyllique indiquant une incroyable imbécillité ?

QU’IMPORTE ; puisque les effets de l’horrible carnage fratricide et de la destruction effroyable de la zone Chrétienne suite à la décision démente du Commandatore psychosé, consacra définitivement le déséquilibre national dont les Chrétiens continuent à en subir les tristes conséquences jusqu’à ce jour.

Pleinement conscient de son incapacité d’accomplir son projet de ‘’désarmement national’’ au sein du camp adverse (notamment pour la milice armée du Hizballah), le décoré mégalomane ne réussit finalement qu’a immoler les dernières forces vives des Chrétiens, les plaçant ainsi dans une situation minoritaire dangereuse qui poussa un nombre impressionnant d’entre eux vers un exode forcé duquel beaucoup ne retourneront plus.

Les Chrétiens ont payé très cher la démagogie national-frénétique du pioupiou névrotique ; à la fin de l’année 1990, les zones principales Chrétiennes peuplées par plus d’un million d’individus ne comptaient plus que quelque 100.000 habitants.

* * * *

Beaucoup d’eau a coulé depuis sous les ponts jusqu’au jour du retour triomphal du Général a sa terre natale après de longues années d’exil forcé.

L’oubli étant une des plus grandes grâces dont Mère-Nature gratifia l’homme, je fus favorablement impressionné par le maintien strict et cassant de l’homme devant la meute de journalistes qui l’attendaient lors de son arrivée a l’aéroport de Beyrouth.
L’attitude d’un celui dont le dernier souci était de soigner sa popularité était une véritable. Première au Liban !

Rejoignant à la place des Martyrs les centaines de milliers d’oublieux, venus comme moi en un festival grandiose lui souhaiter la bienvenue, son discours d’entrée sobre et fort contre le féodalisme et l’argent politique acheva de me reconquérir.

Son long séjour dans la ville-lumière semblant avoir conféré au général une maturité et une lucidité nouvelles ; jointes à la comparaison avec la nullité navrante de la faune politique locale, et me revoilà sous l’emprise de ce que s’avéra hélas avec le temps, n’être que la même démagogie destructrice d’antan savamment fardée.

Aujourd’hui, le temps des comptes est venu mon général.

Que font donc dans ‘’nos’’ rangs les Wiam Wahhab, les Nasser Kandil, les Abdel Rahim Mourad, les Ali Qanso, les Gebran Areiji, Les Marwan Fares, les Zaher el Khatib et tant d’autres reptiles qui participèrent pendant des décennies au festin du vampire Syrien, les crocs implantés dans nos carotides ?

Que font dans ton état-major suprême un Souleiman Frangié allié inconditionnel (et fier de l’être) de la Syrie de Bachar, ou un Michel El Murr dont la veste s’est depuis longtemps usée à force de retournements ?

Comment se fait-il que je me retrouve aujourd’hui pour t’avoir suivi et cru en toi, en conflit direct avec la majorité de mes concitoyens et de leurs plus hautes autorités culturelles, politiques et religieuses ?
De même qu'avec mon entourage régional et la quasi-totalité de la nation Arabe ?
Mais aussi avec l’Europe, les Etats-Unis, le Nations Unies et le reste des institutions et symboles du monde civilisé !!!

Tout cela pour gagner l’amitié de la Syrie, la reconnaissance de l’Iran et la sympathie d’Hugo Chavez ?

Mais c’est surtout pour m’avoir leurré avec votre discours réformateur et libéral afin de m’utiliser comme couverture Chrétienne pour le pire totalitarisme médiéval et sectaire que le pays ait jamais connu, d’avoir en mon nom innocenté la Syrie du sang Libanais qu’elle continue a verser jusqu’à ce jour, et de me m’avoir entrainé dans sillage des Ayatollah et de la Wilayat al Fakih, avec la destruction imminente, l’holocauste nucléaire et la venue du Mahdi attendu au bout, que je ne marche plus mon général.

Pour ne point revoir encore une fois les Chrétiens s’entredéchirer entre eux et le pays que j’aime sombrer dans l’obscurantisme barbare d’une dictature criminelle et sanguinaire, allez-vous-en mon général et laissez cette nation VIVRE.

Et c’est vous qui seriez gagnant au change, car les rouages de la machine infernale dans lesquels vous vous êtes laissé emprisonner auront tôt fait de vous rejeter comme une ordure ratatinée après vous en avoir extrait la dernière goutte de votre jus.

Mais pas du mien.

Ibrahim Tyan.

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Monday, March 3, 2008

Récap, et ajustement de cap.


Ce fut le clan de Béchara el Khoury, notamment les tristement célèbres ‘’Cheikh Khalil’’ et le ‘’Sultan Salim’’ (respectivement le fils aîné et son oncle), qui inaugurèrent avec une coterie d’opportunistes le cycle de la corruption dans le Liban de la postindépendance, en s’appropriant sans vergogne des institutions lucratives du pays ainsi que de ses ressources nationales, ne lâchant que des rognures à l’intention de leurs sbires personnels et laquais de service.
Même que la ‘’Première Dame’’ s’en mêla ; et sa mainmise sur une part substantielle des revenus du port de Beyrouth inspira en son temps au regretté satiriste Beyrouthin Omar Zéenni, un pamphlet célèbre qui débutait avec ces vers :
ستّ لور
نزلت عالبور
ورجعت معها أور

(De l’or).

Ce couplet rentra d’emblée dans le répertoire populaire, et notre Omar du même coup derrière les barreaux des ‘’Sablons’’ ( حبس الرمل ) où il eût tout le loisir de méditer sur le sort des humoristes et autres libre penseurs dans un régime qui ne tolérait les uns ni les autres.

* * * *

Dans une rare interview télévisée accordée par Ziad Rahbani en début des années 1990 à une Gisèle Khoury hostile et visiblement dépassée, Ziad en pleine verve exprima avec sa férocité coutumière ses vues concernant ses concitoyens Libanais, et dont voici quelques extraits d’après mémoire :

* Sur les causes de la ‘’déprime’’ des Chrétiens :

_ Parce que c’est Rafic el Hariri qui dévalise aujourd’hui les Libanais à la place du Cheikh Amine.

* Sur la meilleure solution pour renforcer l’union nationale :

_ Trouver de toute urgence un Staline Local, capable d’envoyer quelque 10.000 Libanais toutes confessions confondues au peloton d’exécution.

* Sur la société Libanaise en général :

_ Comment faire pour expliquer le sens du terme ‘’Mondialisation’’ à quelqu’un dont le petit déjeuner se compose d’un كشك مع القلقاس ?!?

* * * *

Si devant un baquet d’eau et d’une botte de foin, l’âne de Buridan s’est perdu, son malheureux frère Libanais se trouve aujourd’hui devant un dilemme autrement plus cruel.

Soit d’accepter les affres d’un régime sectaire et corrompu asservi aux intérêts Sionistes, au sein duquel Végètent quelques fantoches réduits à l’état de connétables.
Ou se rendre à l’obscurantisme d’un raz-de-marée absurde et suicidaire rattaché aux cupidités Syriennes et à l’aliénation Iranienne et générateur d’un totalitarisme pétri d’archaïsme et de violence.

Tel est le choix laissé au citoyen par les olifants des deux camps qui ne doivent leur survie qu’aux centaines de milliers de quadrupèdes toujours prêts à investir les places en soutien à leurs vues et justification de leur dialectique.

Mais surtout, que reste-il dans ce pays pour un citoyen qui n’éprouve nul désir d’adhérer à aucun des deux camps, ni à n’importe quel camp du tout ?

Ce grand silencieux porteur d’une pensée éclectique et séculaire qui vénère trop son existence et celle de l’autre pour les dilapider sur les stériles sentiers de l’ignorance et de la futilité ?

Ce lui-même, par lui-même avec lui-même au milieu de l’hétéroclisie démente et généralisée qui l’entoure….

Ibrahim Tyan.

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