Tuesday, April 10, 2007

Les carnets du Beyrouthin ( III ).



( Extrait de l’article original intitulé : ‘’Le Saint-Sépulcre, Abou Ragheb et la bataille de Fontenoy’’ , publié sur ‘’lettres du Liban’’ en date du 7 Fevrier 2007).


A BÂTONS ROMPUS AVEC LE HAJJ.


Assis sur mon banc favori face à la mer d’Aïn el Mraïsseh après une séance de jogging épuisante, je me laissais bercer par la torpeur délicieuse de la récupération physique après l’effort tout en savourant les doux ultras violets du soleil de Février et la revigorante caféine d’un expresso bien corsé.

A la question : - Crois-tu que Rafic Hariri, de là où il est, approuve de ce qui se passe actuellement au Liban ? Que me posa Hajj Abou Ragheb mon cafetier préféré et néanmoins ami, je répondis assez facétieusement qu’en date du 14 février 2005 et très exactement à 12 :55 PM, Rafic Hariri changea définitivement d’entité pour se transformer en une sorte d’onde vibratoire qui partit en s’amplifiant à la vitesse de la lumière pour se perdre à jamais dans les profondeurs de l’hyper espace et que donc et par conséquent, il doit à l’heure actuelle s’en foutre sidéralement et extra-galactiquement de tout.

- (Qu’Allah te pardonne et moi-même pour t’avoir entendu). C’est Ibliss (le mille fois damné) qui te susurres encore des pensées blasphématoires, rétorqua Abou Ragheb, mais laissons Hariri (qu’Allah lui soit miséricordieux) et parlons d’autre chose.

- Depuis une éternité, me dit-il, je déplore la perte de Gamal Abdel Nasser (Mille et une miséricordes Divines soient sur son âme pure). Ça c’était un mec, un vrai, avec une sacrée paire dans le pantalon ; pas comme ces eunuques (Damnation soit sur eux) qui dirigent le monde Musulman d'aujourd’hui ; mais heureusement qu’Allah (Que sa miséricorde soit louée), nous as dédommagés avec la venue de Sayyed Hassan Nasrallah, (qu’Allah lui accorde longue vie et le préserve de ses ennemis).

Voulant le taquiner gentiment, je lui répondis : - D’accord pour Nasser, il ne se laissait point marcher sur les pieds celui-là, mais je ne comprends pas comment un monument comme Sayyed Hassan se laisse malmener et railler de la sorte par de minables minus sans réagir alors que s’il l’avait voulu il les aurait bouffés tous crus.

- Bien dit l’ami, (qu’Allah t’accorde longue vie), s’exclama le Hajj, enfin tu parles juste !

Ici le Hajj prit le ton docte du maître s’adressant au néophyte.

- Eh bien saches que l’Imam Ali (qu’Allah honore sa face rayonnante) à écrit dans son livre que les portes de la patience et de la clémence sont au nombre de SEPT et que Sayed Hassan est en train de les épuiser toutes avant que la parole ne revienne à l’épée, (bientôt Inch’Allah).

Evidement je me gardais bien de lui dire que je n’ai lu cela nulle part dans le 'Nahj-El-Balagha' de l'Imam Ali qui est un de mes livres de chevet favoris, et préférais lui dire : - En fin de compte et si je t’ai bien compris, Sayyed Hassan est en train de faire comme cet ancien chef militaire qui laissa les Anglais tirer les premiers.
- Et ensuite ?
- Ensuite il se retourna contre eux et les battit à plate couture.
- Ah le brave homme (Que le salut d’Allah soit sur lui), et comment déjà se nommait-il ?
- Le Maréchal Maurice de Saxe.

Ici, Abou Ragheb me toisa de sa moue dubitative,

-Drôle de nom pour un Musulman !?!

Ibrahim Tyan.

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