Tuesday, December 1, 2009

بيروتيّ لا ريب فيه



ضيعانك يا بيروت

يا مناظر عالشاشة يا خداعة وغشاشة
يا عروس بخشخاشة يا مصمودي بالتابوت
يا ضيعانك يا بيروت

الخواطر مكسورة والنفوس مقهورة
والحرية مقبورة والكلام للنبوت
يا ضيعانك يا بيروت

الجهال حاكمين والارذال عايمين
والانذال عايشين والاوادم عما تموت
يا ضيعانك يا بيروت

الخاين حامل نيشان والسافل الو قدر وشان
والجاهل شبعان رويان والعالم لايب عالقوت
يا ضيعانك يا بيروت

ما في هيبة ولا وقار بالاحكام استهتار
وين ما مشيت لعب قمار في النوادي والبيوت
يا ضيعانك يا بيروت

الغريب بيتمخطر والقريب بيتمرمر
واللي بيفوت ما بيضهر واللي بيضهر ما بيفوت
يا ضيعانك يابيروت

عمر ألزعنّي
1961-1898



منطقة ألزيتونة أيام عمر ألزعنّي

و
قتها كانت بيروت مش عاجبتو, متل ما بأيامنا ما كانت عاجبتنا

أبراهيم تيّان

Thursday, November 12, 2009

Dans le vent de l'Histoire.





On raconte que vers les débuts des années 60’ du siècle dernier, la première chose qu’exigea Charles De Gaulle lors de son arrivée pour l’inauguration du bal annuel des artistes, fut d’être présenté à Brigitte Bardot !

L’on vit alors la belle toute pâmée se faire gratifier par l’illustre personnage du plus cérémonieux des baisemains, et d’un hommage aussi magnifique que solennel tenu à peu près en ces termes : ‘’Madame, vous pouvez me considérer parmi vos fervents admirateurs.

A un Michel Debré qui pince-sans-rire aurait par la suite demandé au général combien de films de B.B. ce dernier a-t-il bien pu voir, le grand imperturbable aurait répliqué : AUCUN ! Mais quiconque capable de faire rentrer annuellement au trésor Français plus de devises que les usines Renault, à certainement droit à mon admiration’’.

Tout comme le célèbre Veni Vidi Vinci prêté à Jules César, ou l’état, c’est moi attribué à Louis XIV, l’historicité de cette anecdote sur le Grand Charles est finalement de peu d’importance, compte tenu de l’exactitude avec laquelle la quintessence même du personnage y est reproduite, avec toute la versatilité et la finauderie d’une nature aussi pragmatique que complexe, bien que dissimulée sous un voile mystificateur de rigueur monolithique.

Aujourd’hui, après l’éclatement de l’empire Soviétique et l’entrée active sur la scène Européenne de ses anciens satellites, mais aussi avec la réunification - au grand dam de ses ‘’alliés’’ Occidentaux - d’une Allemagne qui n’a plus besoin d’eux pour justifier sa légalité face à sa contrefaçon Est-allemande, plus grand-chose ne subsiste des Hypothèses et des rêves Gaulliens ; et la France qui n’a point la force requise pour organiser à elle seule un nouvel équilibre Européen, n’a guère d’autre choix que celui d’un partenariat difficile avec les Etats-Unis, ne fut-ce que pour la sauvegarde de sa politique de coopération Franco-allemande.

Paradoxalement, c’est aux dernières réminiscences toujours adhérentes à l’inconscient universel d’une cinquième république auréolée du rayonnement Gaullien, que la France doit aujourd’hui de pouvoir encore donner le change – fut-il d’ordre purement lyrique - d’une puissance agissante au sein d’un monde régi par un ‘’nouvel ordre’’ dont le leadership quasi absolu a été fermement et arbitrairement accaparé par les Etats-Unis.

Montréal 1967 ; du haut du balcon de l’hôtel-de-ville, l’imposant vieillard venu du vieux continent avec la ferme intention d’empoigner le processus historique à bras-le corps, frappa devant les masses des Québécois en délire, un des coups les plus retentissants de son extraordinaire carrière en proclamant du plus fort de ses cordes vocales éraillées par l’âge et usées par des décennies d'usage intensif de Caporal ordinaire: Vive le Québec libre !

Etait-ce là une action préméditée avec des motivations historiques définies comme l’affirment certains, ou tout simplement ‘’un acte de folie gratuite’’ comme l’écrivit plus tard un Georges Pompidou ?

Qui sait !

Beyrouth 2006 ; debout derrière l’écran pare-balles au milieu de la Place des Martyrs, l’Emir de la Montagne déploya sa longiligne carcasse Nosferatienne avant de s’engager tête baissée dans un drôle de sentier dont les issues problématiques s’avérèrent par la suite tout aussi inconnues de lui que du reste des hordes troglodytes déversées par charretées entières sur la place en ce jour-là, dans le seul but de la remplir, et d’acclamer le Bey sans entendre ni comprendre.

Cloué devant mon écran TV, j’observais avec un mélange d’hilarité mêlée de stupeur, le crescendo du délire qui montait frénétiquement jusqu’au dépassement des lignes du non-retour.

يا بيروت بدنا ألتار
من لحّود ومن بشّار


''Vengeance, vengeance ô Beyrouth.
De Lahoud (le PR. Libanais) et de Bachar (le PR. Syrien)''.

A en croire que l’Histoire avait jeté son dévolu sur notre place des Martyrs en ce 14 Brumaire 2006 pour se répéter comme une farce selon la célèbre citation du prophète du matérialisme dont la pensée fut emmurée dans les souterrains du Kremlin juste en-dessous du mausolée de la ‘’momie rouge’’ de Vladimir Ilitch !

Il demeure qu’il existe de par le monde, avec des fluctuations variant d’un régime à l’autre, une force omniprésente et omnipotente devant laquelle la toute-puissance même de Dieu  s'avère inopérante. .

Beaucoup plus formidable que la grossière parodie de Sparte qu’est le parti khomeyniste d'Allah, plus hermétique que la Franc-maçonnerie Ecossaise et plus soudée que la Cosa Nostra Sicilienne, elle se présente au Liban sous l'aspect d’une ligue de gros Banquiers, Importateurs et Entrepreneurs autour de laquelle gravite traditionnellement une pléiade des politiciens courtisans et de véreux dignitaires religieux.

Une oligarchie absolue qui garantit impunité et sanctuaire à tout scélérat soumis à son autorité et exécutant de ses desseins.

Mais pour en revenir à notre rabâchage ; pourquoi ne pas saisir l’occasion de la formation du nouveau cabinet pour aller au-devant du processus historique en organisant au palais royal (en l’occurrence le palais ministériel) un bal des artistes Libanais sous l’égide bienveillante de son altesse le prince héritier, puisque c’est d’une véritable dynastie royale que le Liban est désormais affublé ; ce qui représente finalement une bonne chose puisqu’il cessera ainsi de faire figure de brebis noire au milieu de ses frères et sœurs régionaux. (et n’allez surtout pas me contredire en me racontant que l’Egypte, la Syrie, la Lybie ou la Tunisie ne sont pas des royautés ; cela me vexerait.)

L’on verrait alors son altesse dans un geste de bonté royale, présenter ses hommages à Madame Haïfa Wehbé, et ouvrir avec elle le bal par un charmant menuet sur l’air de Bouss-El-Wawa, entamé par l’orchestre du palais sur un tempo d’allegro ma non troppo.




Cliquez pour participer au bal royal.

Ibrahim Tyan.

Friday, October 2, 2009

L'ÉTÉ MEURTRIER *











Je ne sais plus si c’est le réchauffement planétaire, ou bien des ans l’irréparable outrage**, ou une combinaison des deux éléments réunis qui finit par avoir raison de ma grande carcasse fatiguée, et de me rendre invivable ce qui me fut un jour source de félicité et de bonheur renouvelé.

Ou serait-ce le sacrilège insensé perpétré par les carrières de la voracité qui grignotèrent les cimes éternelles du Mont-Liban et de L’Anti-Liban, ouvrant dans le formidable rempart naturel, d’immenses brèches par lesquelles s’engouffre désormais l’haleine sulfureuse de la géhenne Arabique ; là où le marteau d’Ibliss bat l’enclume de Satan, par une température moyenne de 50° Celsius !

A moins que cela ne soit la déforestation intensive qui réduisit à 8%, les espaces verts qui recouvraient il y a encore a peine un demi-siècle, quelque 38% du territoire national.








Il demeure que je fuis désormais comme la peste, l’étuve inusitée de l’été Beyrouthin ; le même dont j’attendais jadis les prémices radieuses, plus qu’un veilleur ne guette l’aurore***

L’amertume d’un passé désastreux, l’humiliation d’un présent dégradant et la rage impuissante devant un avenir nébuleux, constituent un cumul fait pour dénaturer les caractères les mieux trempés. N’échappent à cette fatalité que les sans-consciences et les inconscients.

Il fut pourtant une époque où j’avais rêvé d’un état digne de la terre qu’il reçut en héritage. D’un régime capable de faire ériger face à la mer d’Aïn-el-Mraïsseh, une Synagogue, une cathédrale, une mosquée, et un panthéon dédié à la libre-pensée.

Quatre merveilles architecturales à la gloire de la sagesse, de la tolérance et de l’esprit, qui brilleraient telles diamants au soleil, face au lapis-lazuli Méditerranéen.

Et comme aux temps d’Athènes, de Syracuse ou d’Alexandrie, la Mère ancestrale viendrait sanctifier de ses ondes lustrales le marbre immaculé des nouveaux parvis de Beyrouth l’unique, au su et au vu d’un monde admiratif et envieux.

Foutaises que tout cela ! Mégalomanie primaire, et niaiseries de jeunesse…

Homo homini lupus. Il n’est que cela de vrai !

Aussi vrai que l’usage qu’en firent les petit-bourgeois d’Achrafieh de leur libre-arbitre électoral fraîchement (et point par leurs bons soins) recouvré, reconfirmant sans le savoir, le bien-fondé du discours Platonicien sur l’Homme, pire ennemi de lui-même.









Mais c’est le phénomène navrant de l’exploitation sans vergogne des morts, et de leur exhumation intensive et routinière, notamment par les nécromanciens de la ‘’culture de la vie’, dans le but de se les asservir comme candidats parallèles et Zombis, qui me ramène incessamment vers l’univers macabre de George Romero.









S’étant rendus compte de la bêtise monumentale qu’était la remise en vigueur d’une loi électorale archaïque et inappropriée dont ils furent ironiquement les premiers à en faire les frais, le nouveau discours de leur obscurantissime ânerie se rabat aujourd’hui sur une nouvelle alternative qu’ils savent (!?!) hors de leur portée, et qui consiste tout bêtement en un système électoral basé sur le principe de la majorité relative.

Sur cela je n’ai rien à redire, puisque je sais que de toute façon, ce n’est là que verbiage inutile et poudre aux yeux.

Mais a entendre les pitoyables nullités qui n’ont pas étés foutus passer une misérable loi autorisant le mariage civil (facultatif), pontifier aujourd’hui sur les mérites d’une formule dont les vicissitudes faillirent en 2002, porter le fascisme au pouvoir dans une des démocraties les plus prestigieuses de l’histoire, je sens un irrésistible ricanement sardonique m’envahir.

Avec tout de même le regret sincère de n’entrevoir aucune possibilité (mais alors aucune) pour se délecter, ne fut-il dans un avenir lointain, du spectacle inénarrable d’Abou Roukoz et d’Umm Hussein aux prises avec un système électoral à majorité relative associé aux circonscriptions électorales à siège unique et au scrutin majoritaire uninominal.

A moins que l’intarissable génie Libanais ne vienne une fois de plus me frustrer de ma part de rêve, en y extirpant une version consensuelle…

Mais la navrante déchéance intellectuelle et morale de mes compatriotes, leurs haïssables certitudes politiques et religieuses ainsi que l’ensemble de leurs égarements aussi graves soient-ils, demeurent des peccadilles vénielles devant le sacrilège impardonnable d’avoir ébréché de leurs propres mains la splendeur unique de leur terroir, dilapidé a tout vent les grâces innombrables dont la nature a comblé leur domaine, et altéré organiquement et irréversiblement leur patrimoine physique et collectif ; leur espace vital et lebensraum.

* * * *

Au mépris d’Octobre, l’astre infernal demeure immuable au zénith du firmament comme au jour de Gabaôn, lorsque l’Eternel livra les Amorites entre les mains de Josué.








A défaut de l’ancien champ de carnage (et dans l’attente d’un nouveau), ses traits cruels balaient aujourd’hui les montagnes chauves et les collines déboisées ; les sources taries et les rivières usées du pays de lait et de miel.

Et la mer polluée, dégarnie de sa faune et flore, revient inlassablement vers les longues plages jadis dorées, raclées jusqu'à la roche et converties en dépotoirs à ordures.

Heureusement que l’éternité n’est pas de ce monde, et qu’après Octobre viendra Novembre suivi de près par Décembre puis Janvier, et que rien ni personne ici-bas ne pourra altérer ou modifier cet ordre des choses ; et c’est bien ainsi.

Vivement l’hiver, la nuit, et l’oubli.











Cliquez sur la barre de son et délectez-vous du cafard urbain et stylisé de Leonard Cohen.

Ibrahim Tyan.

* Jean Becker, (1983).
** Racine, (Athalie, acte II, Scène V).
*** David, (De Profundis, psaume 130 [129]).

Wednesday, August 12, 2009

EVASION.


LETTRES DU LIBAN, qui part en vacances jusqu’aux débuts d'Octobre, souhaite à tous ses amis et lecteurs une radieuse et sereine fin d’été.

Ibrahim Tyan.

Friday, July 31, 2009

L'Eden, du Golfe a l'Océan.
















Vers la fin des années 80 du siècle dernier, je me retrouvais à bord d’un appareil de la Cyprus Airways en partance de Koweït city a destination de la ville insulaire de Larnaka où m’attendait le paquebot qui me rallierait a la petite commune inhospitalière de Jounieh et de sa modeste crique pour esquifs a Sultan Ibrahim*, que les conjonctures fortuites de la guerre métamorphosèrent en un florissant port stratégique et commercial, sans pour cela altérer l’obtuse xénophobie de ses autochtones.

Avec les hasards mortels qui jalonnaient en ce temps-là le trajet menant vers l’unique aéroport civil du pays, je me trouvais a l’instar de quantité de mes compatriotes, condamné à perpétrer en un inlassable aller-retour, cette onéreuse et lamentable odyssée aéro-maritime, en vue de se préserver un minimum d’activité professionnelle, mais aussi pour garder un faux-semblant d’existence normale au sein d’un pays livré de fond en comble a l’absurdité de la guerre civile.

Dédaignant donc l’insipide collation d’usage que me proposait l’hôtesse de l’air Chypriote, je n’en conservais qu’un caoua noir que je sirotais pensivement, entouré des veloutes aromatiques d’un excellent tabac doré de Virginie (Le sacré temps, où un fumeur n’était pas encore relégué au ban des pestiférés), tout en détaillant d’un œil discrètement scrutateur mes compagnons de voyage.

une ribambelle turbulente de Libanais rentrant au bercail constituait l’essentiel des passagers dans l’appareil à moitié vide , le reste étant presque entièrement composé de placides Occidentaux plongés pour la plupart dans la lecture, une activité quasiment inconnue de l’Homo Arabicus représenté à bord par de rares bédouins clairsemés, dont une femme caparaçonnée de la tête aux pieds du voile intégral (Burqua), qui traversa l’allée vers les toilettes situées à l’arrière de l’appareil, trimbalant une grande sacoche en plastique jaune et laissant derrière elle un fort relent de musc.

Le grésillement soudain des haut-parleurs suivi du discours invariablement inintelligible du commandant de bord (pourquoi diable n’oblige-t-on pas ces gens-là à suivre des cours de diction?), marmonnant somnambuliquement d’ultimes directives avant l’amorçage de la descente vers Larnaka, me rappela que la fille du désert tant musquée que masquée n’était point revenue de son périple ablutoire.

Passablement intrigué, je me retournais pour scruter la région arrière de l’appareil, lorsque du fond de l’allée surgit une apparition qu’un quart de siècle pourtant riche en rebondissements n’a pu m’effacer de la mémoire.

Ce fut le grand sac jaune que je reconnus d’emblée, mais point la créature qui le tenait, et qui s’avançait du fond du couloir en se déhanchant lentement d’un pas langoureux de danseuse du ventre.

un corps splendide d’odalisque brune dont la gorge magnifique ne demandait qu’a prendre son essor du petit bustier rose réduit a sa plus simple expression, et qui laissait le ventre entièrement a découvert jusqu'à la lisière d’un jean bleu ultra serré dont la taille basse recouvrait a peine la région pubienne mais point les hanches insolemment somptueuses ; de mignons petits baskets roses complétaient l’accoutrement de cette incroyable Aphrodite des sables aux lèvres charnues violement carminées, et dont les immenses yeux noirs lourdement soulignés au Kohl, encadrés de grandes boucles d’oreille en cerceau a l’espagnole et surmontés d’une tignasse crépue d’un noir de jais coupée en casque dans la plus pure tradition Afro-Américaine des années 1970, balayaient l’assemblée d’un double faisceau froidement effronté.

A son passage, je reçus en plein dans l’œil l’éclat de son nombril serti d’une pierre qui scintillait de mille feux tel un diamant.


Click & Enjoy.

* * * *

Un ami Egyptien, gynécologue de sa profession et membre éminent de l’ABO+G (American Board of Obstetrics and Gynecology), me raconta que durant ses premières années de service a l’hôpital ''Kasr-el-Aïni'' au Caire, lui fut emmenée une Fellaha (paysanne) qui avait déjà donné naissance a sept enfants vigoureux et parfaitement sains mais qui ne parvenait plus a en concevoir un huitième ; ce qui lui attirait les foudres de son mari et les railleries méprisantes de ses beaux-parents qui lui reprochaient sa stérilité.

Ayant procédé a un premier check-up de routine sur la matrone que mon ami (qui a toujours été petit et chétif) me décrivit comme étant ‘’grande, large et forte comme un buffle’’, il réussit après mille subterfuge, a la convaincre de prendre une posture plus adéquate pour un examen gynécologique complet.

Mal lui en prit, puisque la dernière chose qu’il entendit lorsqu’il se pencha entre les jambes imposantes fut le hurlement strident de la créature qui se mit à barrir :
يا لهوي يا لهوي يا لهوي ** avant que les deux colonnes massives de muscle et de chair ferme ne viennent se refermer avec une violence inouïe sur la tête du malheureux qui se mit à se débattre avec l’énergie du désespoir tel un moineau pris entre les tenailles d’un piège a loup.

Il ne dut son salut qu’a l’intervention énergique de deux robustes infirmiers qui parvinrent in extremis à l’extraire plus mort que vif de l’étreinte du formidable étau.

Depuis ce jour-là, mon excellent ami et digne descendant de la race des Pharaons sait exactement ce que ressentit son illustre ancêtre lorsque les murailles d’eau de la Mer rouge dûment scindée par Yahvé le tout-puissant, se refermèrent brusquement sur sa tronche et celles de ses suivants.


Click & Enjoy.

* * * *

Assis sur mon banc de pierre face à la Méditerranée, je méditais sur les temps oubliés où Le tracé d’un homme sur cette terre était régi par un seul et unique serment, prêté en connaissance de cause, pour le meilleur et pour le pire.

Mais l'ère d'Amenhotep IV dit Akhenaton fils d’Aton-Ra et seigneur des deux terres est a jamais rèvolue,remplacée par celle de SM. Abdallah bin AbdelAziz, protecteur de la croyance et serviteur des deux ''saints des saints''.

Dans la splendeur du soleil couchant, je ris tout seul à l’évocation de la raclure politique Libanaise et de leur capacité inouïe à expliquer, tromper, violer, renier, lâcher, abuser, accuser, mentir, décevoir, berner, déserter, dénaturer, déformer et se cocufier les uns les autres.

Et le vent du crépuscule emporta mes chimères jusqu'au doux ressac qui les berça avec une tendresse que je mépris pour de l’approbation

Ibrahim Tyan.

* Sultan Ibrahim : Nom donné par les Libanais à tout poisson de la famille des Rougets.

** يا لهوي : Expression populaire Egyptienne pour exprimer des sentiments tels la honte, l’outrage, la consternation, etc.

Friday, July 10, 2009

Ine Megalos O' Kaïmos*




*Immense est la souffrance.

La plage s’étire,
en de longues vagues.
Immense est la douleur de la nostalgie ;
plus marquant que la honte, le regret des chances perdues.

Comme un fleuve d’amertume au fond de moi,
coule le sang de tes blessures.
Mais plus amer que le sang
est ton baiser sur mes lèvres.

Tu ne connais point le froid glacial,
ni l’angoisse des nuits sans lune;
et de ne savoir à quel moment,
sur toi fondra le malheur.

Comme un fleuve d’amertume au fond de moi,
coule le sang de tes blessures.
Mais plus amer que le sang,
est ton baiser sur mes lèvres.

Dimitris Christodoulou / Mikis Theodorakis.


Musique de Mikis Theodorakis.

Interprète: Vicky Leandros.









Maria Farantouri et Mikis Theodorakis.

* * * *











La demeure d’Ibrahim Sursok a Achrafieh, un des ultimes vestiges…

Ibrahim Tyan.

Saturday, June 27, 2009

Comment qu'elle est ?

















Elle est comme ça.

De la vicieuse offensive politico-médiatique tout azimuts lancée par Le Caire en Avril dernier contre le Hizballah, jusqu’a la croisade quasiment mondiale (?!?) contre le général Aoun, ainsi que des menaces a peine voilées proférées par Tel-Aviv et certains membres de l’Otan a l’égard du Liban en cas du succès des forces de l’opposition aux législatives, le tout couronné par la réunion des leaders de la ‘’majorité’’ dans la coquette demeure de Sitt Nayla (Mouawad) a Hazmieh sous l’égide du vice-président des Etats-Unis in person.

A cela viennent S’ajouter les quelque $ : 750.000.000 (plus d’un milliard selon d’autres sources), et le vaste contre-exode National notamment Sunnite, effectué a coups de ponts aériens et de charters en direction du pays natal, ainsi que de la complicité inavouée de la Syrie (qui en récolte déjà les primeurs Internationales), et tout cela pour la réinstauration sous la voûte parlementaire d’Ammar Houri de Farid Mkari et d’Ahmed Fatfat ainsi que de quelques nouveaux venus dont Madmouzèle Nayla (Tueini) et notre ‘’aigle des mots’’ et Bossuet domestique Oukab Sakr, dans un ridicule simulacre d’élections démocratiques comme le pays (qui en a pourtant vu d’autres) n’en a jamais connu !!!

Entretemps, le brasier déclaré dans les rues de Téhéran, tel un feu chimique, n’en finit pas de ressusciter, tandis que Nicolas Sarkozy, dans un coup de pied de l’âne aussi brusque qu’inexplicable, menace des pires représailles les porteuses du voile intégral de l’Islam.

* * * *

D’une manière ou d’une autre, les éléments hétéroclites composant le petit constat ci-haut évoqué semblent cependant (et en quelque sorte), découler indéfiniment d’un seul et unique générateur.

Et cela schlingue la maison Shalom à plein naze.

* * * *

EN TOUTE SIMPLICITÉ :

Il est quelque 500.000 refugiés Palestiniens sur le sol Libanais résultants notamment des exodes de 1948 et de 1971 et dont Israël, ni les pays Arabes, ni la communauté Internationale n’en veut à aucun prix.

Du même coup, il est toute une camarilla Libanaise qui est d’accord pour les naturaliser (en douce) et d’en finir une fois pour toute avec leur dossier, alors qu’une autre (parait-il) s’y oppose avec la dernière des énergies.

De ce fait, les consentants a l’implantation définitive des Palestiniens au Liban bénéficieront toujours de l’appui actif et inconditionnel de la majorité des forces Régionales et Internationales favorables a ce projet qui arrange tout le monde sauf les Libanais (mais ceci est une autre histoire)…, alors que les opposants se retrouveront constamment avec les trois quarts des forces planétaires sur le dos.

Parmi les principaux opposants farouches, il est le Hizballah, dont les causes ‘’idéologiques’’ discutables ne me persuadent guère, et le Tayyar du General Aoun dont le Nationalisme utopique n’est pas sans chatouiller les ultimes fibres idéalistes qui me demeurent ; reliquat probable d’une lointaine adolescence chimérique.

* * * *

Lorsque Jésus de Nazareth mit l’homme devant la décision de choisir entre Dieu et l’argent, certains trouvèrent ce rapport exagéré voire outrageux.

Or il se trouve que l’idée de Dieu n’est jamais plus précaire que dans la conscience d’un dévot ; voila pourquoi les Libanais (qui sont des dévots par nature), se laissèrent acheter (une fois de plus), avec la ‘’candeur’’ et ‘’l’ingénuité’’ de ‘’l’innocence’’.

Ainsi donc, l’argent Wahhabite s’acquit allégrement (et a prix finalement dérisoire) une nette majorité parlementaire Libanaise pour le compte de l’oncle Sam et de Rabbi Jacob, ainsi pour leur petit compte Sunnite personnel ; une faveur qu’ils ont amplement méritée.

Ce que les GBU-28 ‘’Bunker Buster’’ de Hel HaAvir et les Merkava de Tsahal n’ont pu accomplir, le petro dollar et le sectarisme aveugle sont en passe de le réaliser (mieux, de le légaliser) en douce et dans un climat quasi idyllique de réconciliation et de ‘’détente’’.

Ainsi donc, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ; pas vrai Jeannot ?

_ M’ouais (grincheux) ; mais gare a la mi-temps…


Paix a ta mémoire tourmentée ô Ray Charles, toi a qui je dois cette petite perle récoltée parmi les gemmes de ton luxuriant répertoire qui suinte la misère de l’âme dans un écrin clinquant de negro spirituals et de rythm & blues :

Whenever you in town and looking for a thrill
if Lincoln can't get it, Jackson sure will*



Ibrahim Tyan.

*l’effigie d’Abraham LINCOLN est représentée sur le billet de $: 10 alors que celle d’Andrew JACKSON se trouve sur celui de $: 20.

_ ‘’Greenbacks’’ Ray Charles.

Monday, June 15, 2009

Pleine lune sur le Metn-Nord.







Accoudé à la balustrade de ma terrasse, je savourais religieusement à la pointe du jour, la plénitude du premier café, la volupté de la première cigarette, et l’aube d’un soixante-troisième printemps prodigué par mère nature dans sa magnanimité infinie.

Et si le voile de la nuit agonisante demeurait assez dense pour masquer les détails du large panoramique circulaire embrassant du haut de ma tour, les montagnes du Metn-nord jusqu’au golfe de Dbaiyé en passant par la colline d’Achrafieh et le port de Beyrouth, l’air balsamique de l’été charriait jusqu'à mon esplanade les vibrations subtiles de l’éternelle nuit Méditerranéenne baignée d’un clair de lune dont l’hyaline magie composait admirablement avec l’envoûtement lascif des frangipaniers, mêlé a la fraîcheur innocente des orangers en fleur.

Et je me surpris à béer sans défense devant une pleine lune inconcevable accrochée au nadir indigo, et dont les tentacules arachnéens semblaient assez proches pour m’aspirer silencieusement dans son orbite glacée de déité absolue des ténèbres ; moi dont l’idolâtrie pour la lumière et l’astre du jour, rivalise en ardente dévotion avec le zèle mystique d’Akhenaton l’hérétique.

La hideur, la disgrâce et les altérations apportées par l’homme a l’Eden terrestre, s’estompent temporairement sous l’épais manteau d’ombre et de sérénité pour ne laisser place qu’aux voix mystérieuses de la nuit ; l’ululement étouffé d’une chouette, le hurlement lointain d’un chien perdu, la stridulation têtue des criquets et le chuchotement de la brise nocturne a travers les arbres sous l’éternité intersidérale constellée de myriades de vestiges éphémères des foyers éteints dans un passé immémorial.

La nuit est douce et clémente, et l’irrémissible sauvagerie de l’anarchie urbaine se dissimule sous sa voûte impénétrable pour ne laisser transpercer qu’un immense horizon dégagé ; et la montagne d’ordures de Karantina que les Beyrouthins appellent par dérision ‘’le Mont-el-Murr’’ vu les louvoiements et les fausses promesses de son excellence durant son interminable séjour au ministère de l’intérieur pour les en débarrasser, n’existe plus. Seules subsistent les féeriques lueurs du port reflétées par une Méditerranée dont la sagesse n’a d’égale que l’indulgence.

La nuit est intemporelle. Du haut de mon vain perchoir fait de verre, de béton et d’acier, je retrouvais le ciel de jadis ; celui de l’âge d’innocence et de la seconde maison paternelle bordant l’ancienne ‘’Route de Damas’’, où je passais le reste de mon enfance et une bonne partie de ma jeunesse avant que la guerre ne vienne emporter, demeure et vingt ans, vers des lieux où l’on ne revient pas.









En accordance avec l’amnésie chronique qui caractérise le conscient Libanais, personne, hormis quelques rares survivants ne mentionne plus cette mythique voie qui partait du cœur battant de Beyrouth, du centre même de la Place des Martyrs, longeait ce qui fut appelé durant les années noires : ‘’la ligne verte séparant les deux Beyrouth’’, traversait Furn-el-Chebbak et Aïn-el-Rommaneh qui était encore a l’état de bourgade semi agricole, bifurquait vers les hauteurs de Mkalles avant d’entamer l’ascension du Mont-Liban (le seul Liban que mentionne l’histoire), et de déboucher sur la plaine de la Bekaa et les anciens greniers de Rome.

Le plus dur étant franchi, le reste devenait relativement aisé ; une dernière étape de plat menait tranquillement jusqu’aux frontières marquant la fin du territoire national et le seuil de l’entrée au Goulag…

Telles la légendaires route de la soie et celle des épices, la ligne de l’Orient Express et celle du Hidjaz que sublimèrent dans l’imaginaire Occidental les récits des chantres du colonialisme Européen et notamment Victorien, la route de Damas qu’arpentèrent le long des siècles, marchands et exilés, penseurs et conquérants, philosophes et renégats, saints et pèlerins mériterait une place identique dans la mémoire de l’Orient, si l’on n’y était trop absorbés a déterminer si la maternité de Jésus revenait a Marie fille de David ou a Mariam bint Omran et s’il vit le jour dans une grange a Bethlehem ou sous un palmier d’Arabie.

Agrippé aux vétustes barreaux en fer forgé de la balustrade du vieux balcon et guère plus haut qu’elle, l’enfant, quelque part dans le temps, guettait patiemment la rue éclairée d’un pâle réverbère et dont les deux bouts se perdaient sous un manteau de nuit.

Précédé d’une vacillante lueur et d’un crissement d’essieux mêlé à un cliquetis de sabots sur le macadam, la première charrette de la file émergea lentement de l’obscurité et le gosse ne perdait pas une miette du spectacle de la longue procession qui défilait fièrement a la lumière des lampes a pétrole et au petit trot, au son des grelots, des claquements de fouets et aux cris des charretiers.

Chargés de verdure, d’herbes aromatiques et d’autres produits maraîchers, les chariots porteurs de légumes et de fruits dont je n’ai plus retrouvé le parfum ni la saveur arpentaient chaque soir la route de Damas a rebours, avec pour destination finale la place des Martyrs et plus exactement le ventre de Beyrouth* qu’étaient les souks, véritables Halles luxuriantes et pittoresques qui ont évidemment disparu, partiellement remplacés par la massive et incongrue mosquée-mausolée de Mohammad el Amin, et le Saint-Sépulcre du Grand Bienfaiteur qui repose au milieu du carré aride et sans joie devenu la Place de Rien.



Ibrahim Tyan.

* le ventre de Paris, Emile Zola (1873)

Monday, June 8, 2009

LA NAUSÉE*

































* Jean-Paul Sartre, 1938

Tuesday, May 12, 2009

Le compte à rebours a commencé...


Pour mettre fin au règne des charognards.








HARDI LES POUSSINS,



L'ÉTENDARD ORANGE EST LEVÉ,



...et l'aube de la

TROISIÈME RÉPUBLIQUE.


Ibrahim Tyan.

Monday, May 4, 2009



Enfreignant la dicipline d’exclusivité rigoureuse qu’il s’était imposé depuis ses débuts, et suite aux rebondissements dramatiques dans l’affaire des quatre généraux incarcérés par la justice Libanaise depuis le 30 août 2005 pour leur implication présumée avec les services secrets Syriens dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février 2005, et ‘’leur remise en liberté avec effet immédiat’’ le mercredi 29 avril 2009 sur ordre du TSL basé a La Haye, leur culpabilité n’ayant, selon le juge de la mise en état, pas été établie, lettres du Liban reproduit exceptionnellement dans la partie qui suivra, et dans sa version intégrale et texte original, un article qui continue de soulever bien des remous depuis sa première parution sur les canaux médiatiques internationaux en 2007.

Ibrahim Tyan.

** Pour lire la version Française de l’article qui suivra, consultez le blog de mon ami Araadon.

* * * *









Rafik Hariri and the Salvador Option in Beirut
by Trish Schuh* Saturday February 10, 2007

Suppressed evidence on US-Israel role in killing of Lebanese Prime Minister Hariri.


"The only prospect that holds hope for us is the carving up of Syria... It is our task to prepare for that prospect. All else is a purposeless waste of time." Zionist militant Zeiv Jabotinsky, From "We and Turkey" in Di Tribune, November 30, 1915

"We should prepare to go over to the offensive. Our aim is to smash Lebanon, Trans-Jordan, and Syria. The weak point is Lebanon, for the Muslim regime is artificial and easy for us to undermine. We shall establish a Christian state there, and then we will smash the Arab Legion, eliminate Trans-Jordan, and Syria will fall to us." -David Ben-Gurion, From "Ben-Gurion, A Biography" by Michael Ben-Zohar, May 1948

"It is obvious that the above military assumptions, and the whole plan too, depend also on the Arabs continuing to be even more divided than they are now, and on the lack of any truly mass movement among them... Every kind of inter-Arab confrontation will assist us in the short run and will shorten the way to the more important aim of breaking Iraq up into denominations as in Syria and Lebanon... Syria will fall apart." -Oded Yinon, 1982. From "The Zionist Plan for the Middle East"

"Regime change is, of course, our goal both in Lebanon and Syria. We wrote long ago that there are three ways to achieve it- the dictator chooses to change; he falls before his own unhappy people; or if he poses a threat to the outside, the outside takes him out..." -Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA), From strategy paper #474 "Priorities in Lebanon & Syria", March 2, 2005

From mission statement to mission accomplished, the slam dunk cakewalks continue. But from Baghdad to Beirut, the forgery looks the same.

Unlike Iraq, there is no 'weapons of mass destruction threat' to facilitate toppling the Syrian regime. This time a United Nations Tribunal could provide the means, deploying Lebanese Prime Minister Rafiq Hariri's murder as the weapon. But like the US show trial to convict Saddam Hussein, the show trial to convict Syria for Hariri's murder, built by the United Nation's International Independent Investigation Commission (UNIIIC), has a history of problems.

Several of the UNIIIC's prime witnesses have admitted to perjury, accusing the US-Israeli backed Lebanese government of bribery and foul play. Witness Hussam Taher Hussam claimed Future Movement MP Saad Hariri (son of former Prime Minister Rafiq Hariri) offered him $1.3m USD to incriminate top Syrian officials. Witness Ibrahim Michel Jarjoura said he was assaulted and forced to lie by Lebanese Telecommunications Minister Marwan Hamade. Star witness Zuhir Ibn Mohamed Said Saddik, who had accused Lebanese President Emile Lahoud and Syrian President Bashar Assad of ordering Hariri's murder, bragged of earning millions by falsely testifying to the UN Commission. Though much of their discredited testimony is still included as evidence, both UNIIIC prosecutors Brammertz and Mehlis said that the use of lie detector tests was not an option.

In his country, Mehlis has been rebuked for unethical and unprofessional practices. According to Germany's Junge Welt magazine, former UN investigator Detlev Mehlis received a $10m USD slush fund to rig the UNIIIC outcome against Syria. An inquiry by German public TV Zweites Deutsche Fernsehen found that Mehlis had relied on CIA, MI6 and Mossad intelligence in prior investigations, namely the Berlin Disco bombing of the 1980s where Mehlis knowingly used testimony supplied by Arab Mossad agent Mohammad Al Amayra in his case against Libya. Mehlis also relied on NSA intercepts of fake telephone calls that former Mossad officer Victor Ostrovsky revealed were made by Mossad agents, posing as Arab terrorists. The phone calls proved Libyan guilt and justified America's bombing of Libya.

In the Hariri case, German critics claimed "the choice of Mehlis was done because of his links to the German, American, French and Israeli intelligence agencies." Lebanese news source libnen.com, and Le Figaro confirmed that the British MI6 and Mossad have been supplying much of the UN Commission's intelligence.

When Mehlis resigned in disgrace, the UN hired Belgian prosecutor Serge Brammertz at Mehlis' recommendation. But Brammertz could also be vulnerable to US pressure if he assembles a verdict not to America's liking. Under Belgium's Universal Competence Law, Belgian legislators charged US Centcom General Tommy Franks, President George W Bush, VP Dick Cheney and Secretary of State Colin Powell with war crimes in Iraq. In 2003, Defense Secretary Donald Rumsfeld threatened to pull NATO headquarters out of Belgium if the prosecutions commenced. Shortly after, the Universal Competence Law was dropped.

At the UN, Brammertz told me questions about similar US retaliation against his country regarding an unapproved Hariri outcome were not relevant and were "unhelpful."

But much of the questionable case built by Mehlis has been retained by Brammertz. Though Brammertz's secretive style preempts most outside debunking of questionable evidence, it is clear that fundamental issues remain unresolved. Brammertz's latest UN report estimates that TNT and RDX explosives were used. But military experts and vehicle manufacturers claimed that blast damage to Hariri's heavily armored Mercedes had the distinctive 'melting signature' incurred by high density DU munitions. Israel's recent attack on Lebanon destroyed that evidence, by contaminating the crime scene with American DU-tipped GBU-28 bunker buster bomb residue.

It is also not certain where the explosion that killed Hariri was detonated. French experts assessed it was underground because the blast had cracked the foundations of adjacent buildings, manhole covers on the street had blown off, and asphalt was propelled onto nearby rooftops. After it was found that an underground explosion would not implicate Syria- but rather the pro-US/Israeli Lebanese government who had supervised road work in the days before Hariri died- the focus shifted to an above-ground blast via suicide bomber.

Then in a psyops setup reminiscent of the Pentagon's Al Qaeda cutout Abu Musab Al Zarqawi, (who terrorized the length and breadth of Iraq with a wooden leg), several UN reports feature a 'Zarqawi-inspired' suicide car bomber, Ahmed Abu Adass as the killer. 'Martyr' Adass's video confession debuted on Al Jazeera Bin Laden-style, with all the requisite hoopla. But according to Reuters and ABC News, the "Syrian-coerced" car bomber had never learned how to drive. (3/4/05)

America's United Nations Ambassador at the time, John Bolton, who usually criticized the United Nations as "irrelevent," praised Mehlis, Brammertz and the UNIIIC investigation's "great work" saying "the substantial evidence speaks for itself."

But the irrelevant evidence Brammertz refuses to speak of could prove far more substantial. Last June, the Lebanese Army discovered several networks of Arab mercenaries sponsored by Israel's Mossad conducting terrorist attacks and car bombings connected to the Hariri assassination.

Israel National News "Arutz Sheva" reported that Lebanese Foreign Minister Fawzi Salloukh was ignored when he protested to the UN about the discoveries. (6/25/06) The US Ambassador to Lebanon Jeffrey Feltman, who helped manufacture the Cedar Revolution through the American Embassy in Beirut, then threatened Lebanon with very "grave consequences" and a boycott of foreign aid if Salloukh filed a formal UN complaint about the findings.

Despite Feltman's ultimatums, Lebanese Military Investigating Magistrate Adnan Bolbol was to begin questioning witnesses over the Mossad assassinations in mid-July. On July 11, the Lebanese opposition publicized its demand for a United Nations Security Council Resolution against Israel, as well as a full inquiry into the Mossad's Arab-camouflaged spy killings.
Responding within hours on July 12, Israel hastily retaliated with a full scale attack on Lebanon using the Hezbollah border kidnapping as pretext.

Did the war on Lebanon cover up exposure of a "Salvador-style" slaying of Rafiq Hariri and and the other assassinations blamed on Syria?

Using the Salvador Option against Syria had first been raised by Newsweek and the London Times in January, 2005. After Hariri's death on February 14, Hariri's long-time personal advisor Mustafa Al Naser said: "the assassination of Hariri is the Israeli Mossad's job, aimed at creating political tension in Lebanon." (Asia Times 2/17/05) The Sunday Herald of Scotland hinted at a US role. "With controversial diplomat John Negroponte installed as the all-powerful Director of National Intelligence, is the US about to switch from invasions to covert operations and dirty tricks? The assassination of the former Lebanese PM has aroused suspicions." (Sunday Herald 2/20/05)

Fred Burton, Vice President of counter-terrorism at Stratfor, was also suspicious. Burton, who spent over 20 years as a counter-terrorism expert at the US State Department and the Secret Service, has investigated most terror attacks against US Embassies abroad, as well as the first World Trade Center bombing, and the murder of Israeli PM Yitzhak Rabin. Stratfor's Burton also specialized in Syrian terror operations and methods. He rejected both Syria and Hezbollah as the perpetrators behind the Hariri killing. "Syria lacks the finesse," and the "complex nature" of the remote-control technology needed to implement "the surgical nature of the charge" are beyond their capacity, he insisted. "This is not their style... and Hezbollah would not have this capability." (UPI 6/27/05)

According to United Press International, Stratfor's report on the Hariri crime concluded that the Lebanese assassinations were "so sophisticated that few in the world could have done it." Burton told UPI that only five nations had such advanced resources- Israel, US, Britain, France and Russia. "This type of technology is only available to government agencies." Burton then asked: "Suppose that these bombings were 'merely collateral'? That the true target in the plot is the Syrian regime itself? If Damascus were being framed, who then would be the likely suspect?"

"Israeli intelligence is standing behind this crime," claimed German criminologist Juergen Cain Kuelbel. In his book "Hariri's Assassination: Hiding Evidence in Lebanon" he wrote: "Syria is innocent and has nothing to do with that crime or the other assassinations." Kuelbel discovered that the jamming system used to disable the Hariri convoy's electronic shield was manufactured by Netline Technologies Ltd of Tel Aviv, an Israeli company co-developed with the Israel Defense Forces and Israeli law enforcement agencies, and sold through European outlets. The UNIIIC dismissed Kuelbel's findings as "ridiculous" and irrelevant.

But two months after the Hariri convoy was destroyed, Israeli-manufactured weapons began to appear near the homes and neighborhoods of politicians in Lebanon. On April 14, 2005 UPI reported that Lebanese security forces had discovered six Hebrew-inscribed mortar shells manufactured by Israel on a deserted beach near the the southern Lebanese village of Ghaziyeh.

Similar missiles and dynamite were also found along a road frequented by Hezbollah officials, and on December 10, 2005 four anti-tank rockets attached to wires ready for detonation were found planted on the road leading to MP Walid Jumblatt's Muktara Palace.

In February, 2006 Lebanon's Daily Star and An Nahar reported that Hebrew-marked 55mm, 60mm and 81mm rockets were discovered close to MP Saad Hariri's Qoreitem estate. Similar rockets had also been uncovered near the Majdelyoun home of Saad's aunt, legislator Bahia Hariri near Sidon.

While the pro-US/Israeli 'March 14' government automatically blamed Syria for the findings, one of several Israeli spy rings were captured trying to assassinate Hezbollah Secretary General Hassan Nasrallah. AFP sited nine "well-trained, professional" paramilitaries who were intercepted with an arsenal of B-7 rocket launchers, anti-tank missiles, pump action shotguns, hand grenades, AK 47 rifles, revolvers, silencers, computers and CDs.

Then in June 2006, Mahmoud Rafea a mercenary from the South Lebanon Army, (created by Israel during the civil war with $10,000 bonuses), was caught on camera after car bombing two members of Islamic Jihad, the Majzoub brothers. Israel's ynet.com reported that Rafea confessed to committing the Majzoub slayings for Israel's Mossad, as well as to a number of other high level assassinations.

Israeli website DEBKAfiles said that Rafea had assisted "two Israeli agents [who] flew into Beirut International Airport aboard a commercial flight on false passports three days before the Majzoub brothers were assassinated." They "replaced a door of the brothers' car with a booby-trapped facsimile" and left the country after an Israeli airplane "detonated the planted explosives with an electronic beam." (Daily Star, 6/20/06)

Mahmoud Rafea, who was trained in Israel, also confessed to distributing bombs and ordnance to various locations around Lebanon to destabilize the country. A raid of Rafea's home yielded high tech Israeli surveillance gear, fake passports, IDs, and appliances and baggage with secret compartments, and detailed maps of Lebanon.

But Rafea's network was only one among several. Lebanese Internal Security Forces are still searching for a different spy ring led by another Arab Mossad agent, Hussein Khattab. The Times of London wrote: "In a bizarre twist, Hussein Khattab, a Palestinian member of the spy ring, who is still at large, is the brother of Sheikh Jamal Khattab, an Islamic cleric who allegedly recruited Arab fighters for Al Qaeda in Iraq". (6/15/06)

Equally strange, Hussein Khattab's brother Jamal and his colleague Sheikh Obeida (mentioned in the UNIIIC report as head of Al Qaeda's Jund Al Sham) frequently met with the Zarqawi-inspired Hariri suicide car bomber Ahmed Abu Adass in the Ein Hilweh refugee camp of Lebanon. (Like Israel and the US, Zarqawi had demanded that Hezbollah be disarmed.) Israel National News "Arutz Sheva" (12/10/06) later wrote that "the US has been talking with Al Qaeda-sponsored terrorist groups in Syria in an all-out effort to topple the regime of President Bashar Assad".

In early January 2007, AP and the UK Telegraph reported that the CIA had begun covert operations in Lebanon using Arab proxies. During the riots in Beirut on January 20-22, a US proxy, the Progressive Socialist Party, distributed US weapons to fighters dressed as opposition Hezbollah/Amal supporters. The riots were then blamed on the opposition.

Comparing the Hariri car bombing to the mysterious car bombings in Iraq, Asia Times said: "What remains is the evidence of Baghdad in Beirut... The iron-clad certainty, on both sides [Sunni and Shia resistance in Iraq], is that these have been perpetrated not by "terrorists" as the US claims, but rather by Israeli black ops or CIA-connected American mercenaries, with the intent of fueling tensions and advancing the prospect of civil war. Now if only someone would come up with a Beirut smoking gun."

"The Gun" -as Meir Dagan is nicknamed- could be it.

Israeli website DEBKAfiles wrote that the above-named South Lebanon Army mercenary Mahmoud Rafea, had been assassinating/spying in Lebanon for Israel since 1989 when he was recruited by current Mossad director Meir Dagan.

In 2002, Meir Dagan was reappointed by Ariel Sharon to reprise the Mossad's covert operations in Lebanon, notably targeted killings abroad. Coinciding with Dagan's appointment, official Israeli policy was expanded to allow assassinations in friendly ally nations (including the US) using Kidon death squads from the Metsada Division. It was a job for which Dagan had ample experience. (The Australian 9/24/04 & UPI 1/15/03)

Under Ariel Sharon in 1970, Dagan commanded a secret assassination unit of the Israeli Security Agency called Sayaret Rimon that eliminated over 750 Palestinians in the Gaza Strip. In 1982, he helped command Israel's invasion of Lebanon. His main assignment was to manage undercover infiltrators, and to train Lebanese collaborators for the pro-Israel South Lebanon Army.

Dagan commanded the Lebanon Liasion Unit (Yakal or Yaagal Border Unit) which was notorious for its cross-border raids into Lebanon to kidnap opponents, as well as its secret prison Camp 1391, where detainees were tortured and disappeared. Haaretz alleged Camp 1391 was the prototype for America's Guantanamo facility.

Dagan also operated the IDF Military Intelligence Unit 504, whose expertise was assassination, sabotage and spy running in Lebanon. The Israel Defence Forces call such spy saboteurs "Mista'aravim"- "soldiers disguised as Arabs". Used for clandestine reconnaissance and to frame enemies in false flag operations, these IDF soldiers impersonating Arabs and their proxies are "trained to act and think like Arabs", and to blend in to the target population with appropriate manners and language. (In 2002, this writer encountered at least one such Israeli 'student' who claimed to be in Beirut "learning to think like 'the enemy'".)

One Mista'aravim specialty is the donning of Arab garb. In 1973, Israel's "Spring of Youth Operation" conducted by the IDF Sayaret Matkal in Beirut included future Prime Minister Ehud Barak dressed as an Arab woman while conducting death squad hits. Mista'aravim provocateurs camouflaged as Palestinians are still used in the West Bank and Iraq. Jane's Foreign Report said Mossad's Dagan had advised US officials in September 2002 on how Israeli special ops could help the US war effort in Iraq. Mista'aravim methods were exemplified in Basra where British SAS troops dressed as Arabs in a vehicle loaded with explosives were seized before detonating a car bomb. According to Israeli intelligence expert Ephraim Kahana, Sayaret Matkal is modeled on Britain's SAS.

Mista'aravim also specialize in close quarter urban combat using micro-Uzis, short-barreled M-16s and sniper rifles. Due to fluid street and residential changes, these teams rely on satellite photos and real-time drone imaging- like the complex technique used in the killing of the Majzoub brothers, where overhead drones monitored ground activity via cameras mounted on nearby objects- a level of capability not possessed by Syria.

Concerning the 2006 Lebanon War, DEBKAfiles boasted of other Israeli Mista'aravim successes: "two spy rings of Lebanese agents which the Israeli Mossad" operated had "planted bugs and surveillance equipment at Hizballah command posts before and during the war. They also sprinkled special phosphorus powder outside buildings housing Hizballah's war commands and rocket launchers as markers for air strikes. Well before the war, the Beirut ring had penetrated the inner circles of Hizballah and was reporting on their activities and movements to Israeli controllers... Run by veterans of the South Lebanese Army (the force Israel created during its occupation), its job was to "paint" targets for the Israeli Air Force and artillery.." DEBKAfiles claimed that Lebanon was "heavily penetrated by agents working for Israel intelligence."

One Lebanese in particular, General Adnan Daoud, even appeared on Israeli televsion smiling and drinking tea with IDF soldiers while taking them on a four hour tour of his military base in Marjayoun. An hour after the Israeli soldiers' departure, IDF bombed the Marjayoun site. (AP/Jerusalem Post, 8/7/06)

Regarding yet other Mossad agents DEBKAfiles wrote: "Hizballah's security officials detained two non-Lebanese Arabs wandering around the ruined Dahya district, taking photos and drawing maps. Several forged passports were in their possession..."

All factions concerned with the Hariri killing- the UNIIIC, Stratfor, Hezbollah, Syria, the US, Israel and the Lebanese 'March 14' movement, agree on one thing- the Hariri perpetrator also carried out the other 22 assassinations, and possibly more. Lebanon's Daily Star quoted the FBI: "the same explosive was used in Hawi, Kassir and Hamade crimes" as that used against Hariri. On May 27, 2006 the Daily Star revealed that the killers of Hariri and the Majzoub brothers could be the same: "Internal Security Forces, forensics experts, judiciary police and members of Hizbullah's security apparatus inspected the blast site shortly after the bomb detonated. The shrapnel and iron balls found extensively around the explosion indicate the bomb was a specialized mine to assassinate individuals, and it is similiar to Hawi and Kassir's explosives."

Sources in Lebanon and at the UNIIIC in New York concluded that the same party responsible for Hariri's death and the other Lebanese assassinations also committed the Majzoub killings. In June, Mossad agent Mahmoud Rafea admitted killing the Majzoub brothers for Israel.

But such irrelevant evidence has been deliberately ignored by the UN International Independent Investigation Commission. At the United Nations, this writer questioned various officials over a period of months about a possible US-Israeli role in Hariri's murder, and if it was being investigated by the UNIIIC. Prosecutor Serge Brammertz stated that because the issue wasn't raised by the US/Israeli-backed Lebanese government, that line of enquiry would not be pursued. It seems only facts supporting a guilty verdict against Syria will be considered.
"As far as Israel is concerned, it would be difficult to imagine a more convenient scenario. Its stubborn enemies, Iran and Syria, are now being accused by the international community, one for its nuclear program, the other for its behavior in Lebanon... Israel has hoped for this outcome since the 9/11 terror attacks in the United States in 2001. Immediately after the collapse of the Twin Towers, Israeli officials began to speak about the anticipated change, and expressed a hope that the United States would bring order to the region, and would deal with Iran, Syria, Hezbollah, and not only Iraq." -Aluf Benn, Haaretz, October 25, 2005
From Baghdad to Beirut, the democracy dominoes keep falling. After Syria, an Iranian "Shah and Awe" forgery is the next imminent threat...

* Trish Schuh was a co-founder of the Military Families Support Network and is a member of Military Reporters and Editors. She has lived and studied in Lebanon and Syria. This the third piece in a three part series on the attempted overthrow of Syria. See also "Faking the Case Against Syria" and "Operation Change of Location."

Wednesday, April 22, 2009

Positions intenables et dilemme Cornélien.









Seules deux choses sont infinies, l'univers et la stupidité de l'homme. Et encore, je ne suis pas sûr de la première!

Albert Einstein.


La piètre prestation télévisée de Sayyed Hassan Nasrallah au cours de la soirée du Vendredi 10 Avril 2009 en réponse a la riposte dévastatrice d’un régime Egyptien saturé des ingérences provocatrices et répétées du Secrétaire General d’Allah dans ses affaires intérieures, demeurera dans la mémoire des inconditionnels du Cicéron de la Banlieue-Sud, comme un souvenir aussi fâcheux qu’embarrassant.

Présentement, nous assistons a la dégradation progressive de l’image de probité et de crédibilité que le Hizb a tant œuvré pour s’en bonifier aux yeux des Libanais.

Serait-ce le résultat d’une incapacité grandissante de la résistance à s’autocontrôler, ou plutôt de la présence de points de vue divergents au sein de son politburo ? A moins que le Parti de Dieu n’ait subi le sort de ses ennemis jurés d’outre-frontière en contractant ironiquement a son tour, le virus mortel de l’arrogance et de l’infatuation !

La réalité probable, serait un dosage de ces éléments réunis, auxquels vient s’ajouter le cumul de facteurs essentiels qui vont de la mise en cause de la légitimité de la résistance après l’an 2000, jusqu'à la conscience sans cesse grandissante chez les Libanais, de l’incompatibilité absolue entre un puissant parti khomeyniste et paramilitaire, fortement endoctriné, lourdement armé, supérieurement organisé et fondamentalement totalitaire, et le coquet petit patelin de vacances, sommaire et frivole, qu’est le pays du Cèdre.

Entretemps, le Seigneur de la Resistance, sévèrement hypothéqué avec son secte pour le compte d’un Shylock intraitable, n’a devant lui d’autre issue que celle de poursuivre un combat commandité où son charisme et son talent oratoire exceptionnels ne lui sont plus d’un grand secours pour la défense d’une position de plus en plus indéfendable.

Pour s’opposer aux forces de ‘’l’axe Syro-Iranien’’, la seule et unique alternative offerte aux Libanais est celle de réélire la coalition des raclures survivantes du système qui a étouffé dans l’œuf tout mouvement de libéralisme, de développement et de progrès véritable, depuis les premiers moments de l’indépendance jusqu'à nos temps présents.

Beaucoup plus qu’un Hassan Nasrallah ou un Michel Aoun qui ne seront jamais que des importuns sur la scène politique Libanaise, c’est les Istiz Nabih, les Walid Bey, les Cheikh Boutros, le Baron Abou-Elias de Bteghrin, l’Ingegneri Nassib, et leurs semblables qui constituent le prolongement naturel de la lignée accaparatrice et opportuniste qui a depuis toujours composé la flore quintessentielle du régime Libanais.

Un accord tacite sur le partage de la tunique du crucifié (le citoyen) semble unir cette Cosa Nostra du défaitisme et de la corruption en une puissante Franc-maçonnerie datant d’avant la première république. Ce qui fit qu’aux premiers jours de la victoire du Tayyar en 2005, Abou Elias complotait déjà pour déserter les rangs de ces ‘’oisillons’’ de Rabieh auxquels il ne ressemblait ni par le plumage, ni par le ramage.

Et il le fit.

Accueilli tel l’enfant prodigue dans les rangs des ‘’QuatorzeMarsistes’’, les effusions et les honneurs s’évanouirent brutalement lorsqu’il apparut clairement qu’il n’apportait pas avec lui les voix escomptées du Tashnag…

A loup, loup et demi, et Walid Bey sera toujours là pour vous le confirmer.

Heureusement qu’il y a le Cheikh en herbe Nadim, le Pharaonique Michel et Madmouzèle Nayla, les valeureux candidats du 14 Brumaire a la première circonscription Beyrouthine où je vote, qui vont redorer le blason du Liban après avoir restitué a la nation le reste des territoires occupés, donné une bonne leçon de conduite au régime Syrien, réglé jusqu’au dernier centime les dettes du Liban et délivré le pays de la menace Syro-Perso-Aouniste.

Une anecdote remontant au temps du RPF prête l’expression ‘’Mort aux cons’’ a Louis Vallon lors d’une réunion, et a laquelle Charles De Gaulle aurait répondu : « Vaste programme, mon ami, vaste programme »*

On dit qu’avec l’âge, les ambitions s’amenuisent et acquièrent des proportions plus modestes. N’échappant pas à cette règle, je reconfirme que j’ai décidé d’exercer mon droit d’électeur à un âge avancé et pour la première fois de ma vie, en votant pour le Tayyar.

C’est la réduction sensible sur la facture outrageuse des télécommunications, malgré les piaillements stridents d’un Sanioura courroucé, l’amélioration considérable et la distribution équitable en courant électrique dans toutes les régions, et la lutte quotidienne livrée par les ministres du Tayyar pour assurer un minimum de sécurité sociale et médicale et un meilleur service au contribuable, tout en essayant de le soulager autant que possible du joug scandaleux des taxes arbitraires, alors que de l’autre côté, les ministres de la ‘’majorité’’, notamment les chrétiens d’entre eux, se liguent dans un manque de coopération aussi honteux qu’incompréhensible pour essayer par tous les moyens de contrecarrer ces projets de strict intérêt public, voire de les saboter, qui m’a finalement emmené a prendre ma décision qui n’a rien de politique.

Le court séjour au pouvoir du Tayyar s’étant avéré assez concluant, j’y réagis à l’instar de n’importe quel citoyen du monde libre et ‘’civilisé’’ pour lequel sa fiche d'impôts, ainsi que la liste des allocations et services gouvernementaux, constituent l’intérêt électoral unique, sinon majeur.

Le dilemme Cornélien touche à sa fin.

Pendant plus d’un demi-siècle, j’ai vu se succéder au pouvoir, la crème de la crème des salauds et l’extrait concentré des ordures de la terre, qui ont fini par dénaturer définitivement et irréparablement le pays de mes rêves ; alors qu’ais-je encore a redouter puisqu’en accordant au Tayyar sa chance pour se prouver, il n’y a strictement rien a perdre et possiblement de la justice sociale a en récolter ?

Et puisque dans tous les cas, pour Chimène, c’est foutu.

Ibrahim Tyan.

* "De Gaulle, Pensées, répliques et anecdotes", éd. Le cherche midi, 1994, rééd. France Loisirs, Paris, 1995, p. 198.

* De nombreuses versions de cette anecdote proposent d’autres variations ou contextes mais presque toutes concordent sur la réplique magistrale du général.

I.T.

Wednesday, April 8, 2009

Le déclic d'Aïn-el-Mraïsseh, ou les effets du surdosage en faucilles.



Ressassements ?
Nostalgie ordinaire ?
Ou tout juste un syndrome latent d’inadaptation, d’après l’hypothèse chère aux analystes du Dimanche ?

Qu’importe.

Il demeure que dans les deux photos qui suivront, il n’est guère difficile de constater, possèderait-t-on un degré de discernement n’excédant pas celui d’une linotte ou pas, le dramatique contraste entre la grâce élégante du petit sérail qui siégeait a l’ancienne place des canons, (le tout, disparu depuis sous les chenilles du cannibalisme socioculturel), et le sinistre alignement des actuelles faucilles noires de l’inculture et de la vulgarité, avec leurs becs acérés se détachant sur le crépuscule flamboyant d’Aïn-el-Mraïsseh tels des oiseaux de cauchemar générés par le crayon fantasque d’un Philippe Druillet.





Mais la perte irréparable d’anciennes places et de vieilles pierres, entraînant la dissipation graduelle de toute mémoire inhérente, demeurera un malheur relativement secondaire devant la perspective d’un avenir dont les prémices annoncent l’ascendance inéluctable d’une nouvelle Medellin a la place de ce qui fut jadis la capitale mythique de la Suisse du Levant.

Acculé entre deux aberrations dénaturées et survivantes de la préhistoire, dont l’une n’est qu’un immense Goulag Stalinien et l’autre une réplique Biblique de ce qui fut l’enclave Rhodésienne d’Ian Smith, le Liban, affligé en surplus d’un régime dont le banditisme et la corruption forment la constitution véritable, ainsi que d’une population composée en majorité de pitoyables quadrupèdes fanatiques et sous-développés, s’est définitivement engouffré dans l’étroit couloir qui ne peut mener qu’a une seule porte : celle des chiottes publiques.

Mais il serait injuste d’accabler excessivement le Liban et les Libanais lorsque l’on constate que ‘’l’élite’’ qui compose les quelque 1/5 de la population mondiale, et qui continue d’accaparer de gré ou de force les 4/5 des ressources planétaires, s’obstine dans son arrogance capitaliste a s’injecter frénétiquement Trillion sur Trillion dans une tentative absurde pour renflouer une économie irrémédiablement estropiée, plutôt que d’avoir le courage de recourir une bonne fois aux solutions drastiques et inévitables ; ce qui leur épargnerait (et le reste du monde) l’imminence d’un désastre généralisé, dussent-ils pour cela étouffer leur voracité colonialiste a peine dissimulée sous un lustre rendu tellement mince qu’il ne sert plus qu’a leurrer quelques Bédouins crédules.

Et voila.

Le buffet de la démagogie populiste est rouvert ; avis aux amateurs…

* * * *

Une faucille noire interposée entre mon banc de pierre d’Aïn-el-Mraïsseh et la Méditerranée semble me narguer de son méchant bec crochu.

Par quel truchement mystérieux de l’inconscient, cette hideur urbaine me ramena aux ‘’Caves du Vatican’’, le récit burlesque d’André Gide ? Allez donc savoir !

De fil en aiguille ma mémoire vagabonda de Gide à Raskolnikov, le personnage central de "Crime et Châtiment" de Dostoïevski, avant de s’arrêter sur le dialogue entre les deux frères, Glaucon et Adimante, du le livre III de ‘’La République’’ de Platon.

Je dois au discours de l’illustre Athénien sur l’autonomie ou l’hétéronomie de l’acte, le déclic qui mit fin à mon nomadisme cérébral.

Jaillie des tréfonds comme Moby Dick face à Achab, la décision était là devant moi aussi soudaine que brutale.

Alors que par principe je n’avais encore jamais voté de ma vie, je quitterais ma tanière du Metn-Nord dans la matinée du Dimanche 7 Juin 2009, et me rendrais à Achrafieh pour glisser dans l’urne électorale la liste du Tayyar, Zaï ma hiyé.

Si pour Meursault dans ‘’l’Etranger’’ de Camus, « C’était a cause du soleil », pour moi, c’est a cause des faucilles.

Il y en avait une de trop.

Ibrahim Tyan.

Monday, March 16, 2009

LE LIVRE, LE CIERGE ET LE GLAS,










OU L'ARME DIVINE ABSOLUE.













A la mémoire de Jean Ray, Edgar Poe, H.P. Lovecraft, J.K. Huysmans et toute la pléiade des suppôts de Satan dont les chroniques sulfureuses firent les délices de ma prime jeunesse ; cette première partie est dédiée.

Au dehors, une cruelle bise glaciale hurlait a la mort sur la colline sacrée, entre les branches pétrifiées des arbres centenaires, et la lueur mourante en ce début d’après-midi d’un vendredi morose et blafard, n’éclairait guère le chemin brumeux qui sinuait jusqu’au vieux portail séculaire de la chapelle patriarcale.

A l’intérieur, une épaisse pénombre a peine tempérée par la lumière sépulcrale filtrée a travers d’anciens vitraux ternis, enveloppait d’un lourd manteau d’ombre et de silence la nef, la voûte et le chœur où se dressait l'autel central au crucifix voilé d’un épais suaire noir comme aux jours de grande détresse.

Debout sous les lustres éteints, le dos tourné a l’autel, six prélats vêtus de bure, cagoule rabattue et portant chacun un long cierge allumé, entouraient sa sainteté posté devant un guéridon sur lequel clignotait un cierge et un épais livre parcheminé ouvert.

Point d’encens, ni de lumière pour accompagner cette étrange cérémonie, et encore moins d’auditoire ; juste une sourde litanie psalmodiée dans une langue morte par des hommes sans visage, a la lueur fantomale des cierges.

Le silence de catacombe qui suivit la fin du lancinant mantra pesa pendant d’interminables minutes, avant d’être brutalement déchiré par le timbre à la fois fluet et perçant de sa sainteté qui égrena sans préambule ni préliminaires, les trois noms :

- Celui du séditieux ex-général des armées du Roy, rentré au royaume après un long exil au pays des Francs.

- Celui du jeune et iconoclaste Duc du Nord, descendant d’une lignée royale déchue.

- Et celui du fielleux magistrat-écrivain et orateur, aisément reconnaissable tant par l’acerbité de la langue que par la brillance de la calvitie.

Livide et contracté, sa sainteté enchaina néanmoins avec une détermination farouche, appuyant fermement sur chaque syllabe de la terrible invocation, avec un ton qui montait en crescendo jusqu'à l’atteinte d’une stridence quasi insoutenable :

« Nous les excluons du sein notre sainte mère l’église, et les jugeons condamnables au feu eternel avec Satan, ses anges, et tous les réprouvés, tant qu’ils n’auront brisé les fers du démon, fait pénitence, et rendu satisfaction à l’église »

Arrivé a ce stade, sa sainteté souleva le livre de la vie posé grand ouvert devant lui, et le referma avec tant de violence que l’écho s’en répercuta a travers nef, chœur et absides, tel une balle de grâce tirée a bout portant sur la tempe d’un condamné.

Ensuite il souleva de son socle le cierge allumé, le retourna prestement, et en écrasa la flamme sur les dalles de l’église avant de le rejeter d’un geste expiatoire et rageur ; suivant son exemple, les six cagoulards postés derrière lui, retournèrent leurs cierges a l’unisson et les éteignirent sur le sol avant de les envoyer rouler sur les marches de l’autel.

A cet instant précis et alors que le son lugubre du glas se faisait entendre au dehors en synchronisation parfaite avec l’achèvement du rituel excommunicatoire, une bourrasque d’une rare violence, forçant grandes ouvertes les portes de la chapelle, s’y engouffra avec une sauvagerie inouïe, renversant sur son passage bancs, icones et statuettes, soulevant du même coup les robes des cagoulards qui s’empressèrent de battre en retraite, leurs longs caleçons blancs mis a découvert ; et sa sainteté qui dans un dernier sursaut, réussit a clamer d’une voix terrible : VADE RETRO SATANAS, avant de s'écrouler évanoui sous les lustres qui virevoltaient d’une folle sarabande.

Au dehors, la tête courbée devant l’orage, le sonneur, borgne et bossu selon la plus pure des traditions, ahanait a tirer obstinément sur la corde comme le damné qu’il était.

* * * *

A la mémoire du très cher et très regretté Luis Buñuel, cette deuxième partie est dédiée avec une grande humilité.

Bien engoncé au fond du siège arrière moelleux de sa limousine-salon dont l’intérieur sentait bon le cigare, l’eau de cologne et le cuir de luxe, son excellence n’était point mecontente d’avoir échappé au dîner a la colline sacrée, annulé pour permettre a sa sainteté de se remettre des séquelles d’un malaise heureusement passager.

En vérité son excellence qui n’a jamais porté sa sainteté dans le coeur, méprisait intérieurement les modestes origines rurales de ce dernier, déplorait son manque flagrant en finesse et en subtilité, et détestait franchement son ascétisme irritant d’octogénaire circonspect, sa table frugale et peu ragoûtante, son immense bicoque remplie de courants d’air, et présentement cette absurde cérémonie d’excommunication a laquelle il dut s’exécuter de mauvaise grâce, de même que cinq autres évêques semblablement contrariés.

Ayant extirpé de la poche intérieure de son élégant manteau en haute laine doublé d’Astrakan une fiasque argentée de laquelle il éclusa une bonne rasade de pur V.S.O.P, Monseigneur pria le chauffeur de baisser les stores électriques lors de son passage au beau milieu des bidonvilles qui faisaient pourtant partie intégrante de son diocèse.

Sale histoire quand-même que cette affaire d’excommunication fulmina-t-il en allumant son cigare d’un briquet plaqué or massif et frappé des armes de son excellence.

Comment traiter à présent des conséquences de l’expulsion de ces personnages hors de leur secte, alors tous les pronostics les y donnent confortablement vainqueurs aux législatives prochaines, sans pour cela tomber dans un chaos monstre sur le plan juridique, civique, social, personnel et religieux ; sans compter la menace d’un schisme fatal entre La majorité des Maronites et leur église; sinon une vague massive d’irréligion chez les Chrétiens restants dont les rangs s’amenuisent sans cesse ?

L’arrivée a la grille imposante de la somptueuse demeure épiscopale arracha son excellence a ses noires réflexions pour lui rappeler qu’il recevait ce soir des invités de marque (qu’il s’était empressé de contacter dès l’annulation du ‘’banquet’’ patriarcal), dont notamment un éminent cardinal de passage sur lequel le charme, la classe et l’érudition de son excellence (qui maitrise la langue de Dante a faire pâlir d’envie un Gabriele d’Annunzio), opérèrent si bien qu’il en devint d’emblée l’ami, voire l’allié a la cour papale.

Assis au milieu du confort luxueux de son bureau-bibliothèque aux murs recouverts de tableaux de maître et d’éditions rares, son excellence se versa un verre de sherry avant de sonner son majordome qui apparut comme par enchantement, preste, compassé et obséquieux. Son excellence dicta ses ordres : Lui faire couler un bain chaud, convoquer son masseur, lui sortir la tenue de soirée qu’il rapporta de Savile Row lors son récent séjour a Londres, et finalement de lui communiquer le menu du dîner.
Cette dernière requête étant prête, le larbin sortit du mince cartable qu’il portait sous le bras une liste de deux feuillets qu’il remit cérémonieusement à son excellence, qui chaussa son pince-nez doré avant d’y lire :

SALADES et ENTRÉES.

Salade panachée.
Salade verte.
Salade saison.
Gaspacho façon Madrid.
Pointes d’asperges sauce citron – moutarde ou vinaigrette
Champignons de Paris au four.
Cuisses de grenouilles à l’ail et coriandre.
Filets d’anchois aux câpres à l’Espagnole.
Filets de sardines marinés à la Portugaise.
Thon en Sushi façon Kyoto.
Assortiment d’huitres fraiches sur glace
Tourte d’esturgeon et caviar a la Saint-Pétersbourg.
Truffes au Champagne.

PLATS PRINCIPAUX.

Truites au Champagne
Filets de bar grillés sauce Italienne.
Loup de mer au sel.
Riz aux crevettes et petits légumes,
Buisson d’écrevisses a la Paul Bocuse.
Pâté de saumon d'Ecosse.
Homard royal.

FRUITS ET DESSERTS.

Fraises à l’Italienne au sucre-citron.
Ananas au kirsch a la Bavaroise.
Pommes- poires- pêches- abricots en compote.
Mandarines givrées a la Parisienne.
Sorbets divers aux fruits.
Corbeille de fruits exotiques.

Le deuxième feuillet comprenait une liste éclectique de vins, notamment des blancs de France, d’Italie et du Rhin ainsi que quelques champagnes prestigieux.

Avec un hum…hum approbateur, son excellence dont les petits yeux espiègles pétillaient de satisfaction contenue s’adressa négligemment au factotum toujours en garde a vous :

_ Je constate avec plaisir que le fait qu'on soit en plein mois de carême, et de surplus un vendredi, n’a point échappé a la sagacité ni au savoir-faire de notre maître-cuisinier...

...Chair maigre et point de gras, légumes, céréales et fruits ; en voici-là un menu de jeûne irréprochable qui ne manquera pas d’impressionner favorablement son Eminence...

...Congratulez donc le chef de ma part et dites-lui que Monseigneur est content de lui.

Ibrahim Tyan.