Tuesday, August 14, 2007

Tant qu'il y aura des âmes de bonne volonté...



Les familiers de ce blog savent qu’il n’est pas dans mes habitudes de publier en première page, les notes et commentaires qui me parviennent par voies diverses des nombreux lecteurs de ce site.
L’exception que je fais aujourd’hui est pleinement justifiée. Il suffit de lire le texte intégral qui suivra, de la lettre qui m’est parvenue hier en réaction à l’article « Main basse sur la ville » paru sur ce blog, pour saisir les raisons de ma démarche.



L’Exilée à ecrit:

Cher Monsieur,

Je viens de terminer, pour remplir une commande, des recherches sur votre ville dont j'ignorais tout jusque-là, étant d'un autre monde.

Je suis éblouie par votre énergie, vos souvenirs, votre espoir, et votre écriture. J'aurais voulu visiter cette ville qui n'est plus aujourd'hui. Je partage votre deuil.

Je viens d'une culture qui est en train de mourir, engloutie par le Géant qui malgré les apparences supporte mal les différences. Mais vous lisant, et comprenant mieux votre situation actuelle, je suis gênée par notre paresse et nos craintes, celles qui nous feront disparaître, sans violence, insidieusement.

Je trace sans doute des parallèles sans grande pertinence, puisque notre situation en apparence si paisible n'a à première vue rien de commun avec la vôtre. Mais voilà. Mes pensées sur le sujet. Nous partageons certainement avec vous l'envie de voir cohabiter dans la paix de nombreuses cultures comme c'est encore possible aujourd'hui dans notre métropole. Mais notre peuple a tout oublié. Cette amnésie et notre paresse nous conduit à appuyer des pays dangereux.

Je salue votre courage et vos idées.

Bien cordialement, et humblement,
Monday - August 13 – 2007


Réponse de Lettres du Liban.

Chère Exilée,

‘’Je viens de terminer, pour remplir une commande, des recherches sur votre ville dont j'ignorais tout jusque-là, étant d'un autre monde… J'aurais voulu visiter cette ville qui n'est plus aujourd'hui. Je partage votre deuil.’’

Ces mots généreux, issus d’un autre monde et d’une autre culture, qui ont traversé mers et océans, en destination de ce blog modeste, m’ont bouleversé l’âme et rempli le cœur de joie et de reconnaissance.

Merci de m’avoir rappelé que toutes les ténèbres du monde ne peuvent estomper la lueur d’une bougie, que le témoignage sincère trouvera toujours oreille attentive, et que les dirigeants les plus criminels n’ont jamais pu étouffer la voix des âmes de bonne volonté.

Encore une fois, en toute humilité,

Merci.

Ibrahim Tyan.

2 comments:

  1. Cher Monsieur,

    Je suis très touchée par votre réponse. Et aussi par cette image qui me ramène chez moi, là où je ne suis plus. Cette forêt est en quelque sorte mon refuge, mon espoir (mais sans doute cela doit vous paraître étrange), tout comme le langage qui nous permet d’échanger ces mots, cette compréhension.

    J’espère modestement, en poursuivant mes lectures, mieux comprendre encore ce que vous tous traversez. Cette ouverture est peut-être l’unique façon, à petite échelle d’homme ou de femme, d’échapper au piège qui se referme.

    Vous éclairez d’une belle lumière cette journée. Je vous en remercie.

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  2. Chere Exilée,

    Rien de ce que vous écrivez ne me parait étrange, au contraire, il ne m’est que trop familier.

    Dès que les barrières de la peur, de la haine et de la cupidité baissent, les humains se communiquent comme un charme.

    En témoignant de l’intérêt et de la compassion pour ma ville et mon pays, vous m’avez fait le plus beau cadeau qu’on puisse me faire.

    ** J’honorerais qui m’honore – la Torah Judaïque.

    ** On ne remet pas une pierre à celui qui vous offre un pain – l’Evangile Chrétien.

    ** Comment récompenser la charité, sauf par la charité – le Coran Islamique.

    Drôles de références pour un laïc convaincu, mais la vérité c’est la vérité, et un diamant restera toujours un diamant même au milieu d’une pizza :) :)

    Je vous souhaite une journée radieuse.

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