Saturday, May 19, 2007

L'éveil du Kundalini.



Le sarcasme amer qui se ressent parfois dans mon discours adressé aux chefs de l’opposition Libanaise, n’est point preuve d’hostilité à leur égard, mais serait plutôt à considérer comme signe d’exaspération et de dépit devant la maladresse et l’inefficacité avec laquelle ils manœuvrent leur barque, face à un adversaire rusé, dénué de tout scrupule et dont la fourberie ne connaît plus de bornes.

Qui aime bien châtie bien.

* * * *

Jour après jour, les mâchoires de la tenaille se resserrent inexorablement autour de cou des dernières forces vives qui s’opposent encore à la vassalisation du Liban, et de sa métamorphose en République Bananière assujettie au Tagoth Américano-Sioniste, gouvernée par des Karzaï d’opérette, tributaires serviles d’un néofascisme désormais affiché sans ambages par ceux dont le représentant au conseil de sécurité à l’ONU, déclara sans fardage inutile, qu’il était risible de juger le massacre d’enfants Libanais selon les mêmes critères utilisés pour évaluer la mort d’un enfant Israélien.

Est-ce le fait d’être détenteur du bouclier des Cèdres qui venait juste de lui être discerné par les preux chevaliers libanais de la croix-poignard, qui exhorta ce WASP distingué à défendre notre cause du haut de la plus éminente chaire Mondiale avec autant de générosité et d’exaltation ?

Surtout que l’on ne se leurre pas ; car si les choses ont aujourd’hui changé de forme, leur fond n’a guère évolué depuis l’époque lointaine où l’Occidental considérait la totalité du restant de l’humanité comme étant un composite fait d’inferieurs ignorants tous juste bons à être escroqués de leurs richesses en échange de ridicules babioles et verroteries multicolores, ou des colons en puissance dont la valeur humaine n’excède en aucune manière, celle de la houille ou de la graisse nécessaires pour le bon fonctionnement de ses usines.

Qui donc peut démontrer la différence (proportions mises à part) entre la moralité d’un Dr. Joseph Goebbels, d’un Dr. John Bolton et d’un Dr. Ahmad Fatfat ?

Juste une différence de grade dans une hiérarchie du larbinisme, traditionnellement alignée au service d’un fascisme immuable et sempiternel.

Comment ne pas déceler l’abominable similitude entre un Francisco Franco jubilatoire devant une Guernica rayée de la carte de SON pays par les stukas nazis de la légion Condor, et le soulagement de nos innommables dirigeants au spectacle des F15 et F16 de Heyl Ha’Avir rasant jusqu’à terre LEUR pays et hachant menu la chair et les os de LEURS enfants ?

Ah, les larmes de crocodile du Tartuffe.

Et la vanité engoncée du Walid quand il claironna du haut de son odieuse suffisance naturelle de suzerain féodal d’ancienne lignée : J’ai déchiqueté le tabou de sainteté qui auréolait la Résistance.

Aujourd’hui, les forces terrestres de l’OTAN (et non de l’ONU comme on veut bien nous faire avaler) campent en force sur nos frontières terrestres du Sud, tandis que la flotte de guerre Allemande, qui n’avait guère plus bougé du fond de ses tanières glacées des mers du Nord et de la Baltique depuis la fin de WWII, s’étire le long de nos côtes méditerranéennes avec pour mission de veiller sur la sécurité d’Israël et non de la nôtre, comme l’annonça sans fioritures superflues, la chancelière ménopausée.
La CIA à désormais ses bureaux de surveillance au sein du complexe de l’Aéroport International de Beyrouth, tandis qu’un dispositif hermétique Américano-allemand destiné à contrôler les frontières Syro-libanaises est en passe d’être installé.

Pas plus tard qu’hier, Fouad Sanioura dépêcha l’ultime message officiel requis par le conseil de sécurité de l’ONU pour le placement du tribunal international institué à l’intention du Liban, sous l’égide du chapitre VII, achevant ainsi de nous livrer pieds et poings liés dans la gueule du loup.

Bilan pour l’opposition : Echec total sur toute la ligne.

C’était à prévoir.

* * * *

Vers la fin de l’année dernière, dans la soirée du premier jour du « grand soulèvement » auquel j’avais assisté de visu, j’écrivis à un ami avec lequel j’entretiens une correspondance soutenue, que malgré les masses imposantes qui remplirent les rues et les places en faveur de l’opposition, j’avais la certitude que la poudre était éventée et qu’il n’en sortira rien de valable de tout ce bruit et de cette fureur.

Quelque temps après, j’écrivis de nouveau à ce même ami, pour lui signifier combien l’opposition serait futile et maladroite si, de guerre lasse, elle se résoudrait soudain à barrer des routes et brûler des pneus.

Ils le firent, et vécurent pour le regretter.

Mais ce qui m’avait le plus stupéfait à l’époque était l’affirmation du Hizbollah de vouloir donner à sa révolution (car c’en était une), un caractère GHANDHISTE (sic). Ainsi, les Sayeds, Cheikhs et Ayatollah se transformèrent en de pacifistes Gourous qui tendraient passivement l’autre joue à qui voudrait bien les souffleter ; et les autres ne s’en privèrent pas.

Et puisque le seigneur de la résistance , (qui arbore pourtant à l’entrée de son camp les scalps de Dan Halutz et d’Ehud Barak) à décidé de suivre les pas de l’illustre Mahatma ( dont je ne lui souhaite pas la fin), avec les résultats qui s’en suivirent et que l’on connaît tous à présent, cela ne m’étonnerait point qu’il n’entame demain la grande marche du sel à la tête de son peuple vers les rivages de Ouzaï pour en fabriquer le premier bloc de sel national sous le nez et la barbe du Radjah Saadeddine Khan et de ses âmes damnées, le prince Walid-Singh et le Fakir Samir.

Simultanément, le Mahatma Michel, du haut de son Ashram de Rabieh, torse nu et vêtu de son pagne orange, filerait sur son rouet devant la foule en adoration, le premier fil de laine nationale en provenance directe du pelage de ces célèbres chèvres libanaises dont le bercail sur les cimes du Liban suscita tant de convoitises depuis la nuit des temps.

A moins que le fakir Samir ne pointe à la dernière minute pour jouer les trouble-fête, ce qui est désormais une probabilité à ne pas négliger.

Le yoga deviendrait alors discipline nationale, ce qui adviendrait fort à propos dans un pays de plus en plus appauvri et affamé, les vertus indéniables du yoga pour surmonter la faim n’étant plus à prouver.

Ceci dit, il serait utile de mentionner ici qu’il existe un incroyable éventail de variantes et de grades dans le yoga qui vont du Hatha-yoga des néophytes jusqu’au Raja-yoga pour les illuminés, en passant par le Kundalini-yoga qui est mon yoga favori.

J’explique brièvement : cette discipline stipule l’existence d’un serpent symbolique (le Kundalini) enroulé à la base de la colonne vertébrale de chaque individu, et qu’on devrait éveiller en pratiquant ce genre de yoga pour le diriger vers le haut, le long de l’échine, jusqu’à atteinte du cerveau ; d’où, illumination garantie.

J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai réussi sans aucun effort à obtenir un superbe éveil du Kundalini et de réaliser du même coup l'exploit inédit de le diriger vers le bas !

Mon secret ? Rien de plus simple !

Il m’a suffi d’admirer pendant quelques instants, la moue dévastatrice de la pulpeuse Béatrice.

Ibrahim Tyan.

6 comments:

  1. Je m'associe complètement à ton point de vue en ce qui concerne la clairvoyance et la "sagaGhandesque" d'une opposition à bout de soufle, incapable de se projeter dans l'avenir, la majorité ayant, tous larbins confondus, un coup d'avance.
    L'aliénation mentale n'est pas ton fort ni mon sport favori, force est de (leur) dire certaines vérités.
    Amitiés.

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  2. Rep. Araadon.

    Bonjour mon ami.

    Il n’est pas un fait du hasard que du fond de ton pays Basque et moi du cœur de mon Beyrouth émettons presque simultanément depuis un certain temps, les mêmes signaux d’alarme et les mêmes craintes pour cette opposition Libanaise sur laquelle nous avons fondé tant d'espoirs.

    Il est un proverbe Arabe qui dit : SADIKAK MAN SADAK. Ce qui veut dire à peu près ceci : Un ami véritable est celui qui te dira toujours la vérité.

    Tu crois qu’ils nous entendent ?

    Ibrahim.

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  3. Petit coucou rapide en passant, je n'ai pas le temps de lire tout ce que j'ai en retard mais je promets de le faire bientôt......

    Amitiés,

    Sixt'

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  4. Nous rentrons dans une période de troubles extrêmes, le déluge avant (?) l'aacalmie.
    Take carefull.
    Amitiés.

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  5. Rep : Araadon.

    Merci pour tes pensées amicales cher ami.

    Plus de longues balades à pied pour le moment ; je retourne au club.

    La mer d’Ain-el-Mraisseh va me manquer ; mais avec AL-Quaeda, on ne plaisante pas.

    Le déluge ? Certainement.
    L’accalmie ? Pas si sûr que ça !

    Amitiés,
    Ibrahim.

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