Friday, May 11, 2007

La voix de son maître.



Ce serait faire fausse route et commettre une regrettable erreur que de penser qu’il existe un grave désaccord entre les libanais sur le choix des issues à prendre concernant les dramatiques échéances auxquelles ils sont actuellement confrontés et desquelles dépend la survie même de leur Nation.

Cependant, et après deux années traversées de crises aigues, de pourparlers interminables, d’un soulèvement populaire et d’une guerre meurtrière, les Libanais sont toujours dans l’impossibilité de trouver la moindre ouverture concernant leurs nombreux sujets à litige, notamment.

- L’urgente nécessité d’un nouveau cabinet ministériel d’entente Nationale.
- La réinstallation du conseil constitutionnel, seul organisme officiel autorisé à remplir les fonctions de tribunal constitutionnel vis-à-vis des institutions du pouvoir.
- Une nouvelle loi électorale juste et équitable qui aboutirait à de nouvelles élections législatives anticipées en vue de la formation d’une nouvelle chambre de députés qui refléterait aussi fidèlement que possible la volonté du peuple.
- Un échange de vues lucide et transparent entre les antagonistes Libanais en vue d’établir un statut clair et des limites bien définies pour une juridiction équitable et sans équivoque d’un tribunal International qui rallierait l’adhésion Nationale.
- L’accord sur l’alignement politique le plus favorable à adopter vis-à-vis de la communauté Internationale et régionale, dans le seul dessein d’assurer la souveraineté du Liban et la sauvegarde de ses intérêts.
- Le statut définitif de l’incontournable Hizbollah au sein de la nation.
- L’expérience l’ayant prouvé, l’adoption d’une politique de défense Nationale dissuasive et efficace au lieu de s’en remettre exclusivement au protectorat étranger.
- La quête immédiate et assidue de solutions drastiques et radicales en vue de remédier le plus rapidement et le plus efficacement possible aux problèmes économiques et sociaux les plus pressants.


Pour l’observateur non averti, notamment pour le citoyen d’Occident longtemps mystifié sur les affaires du Moyen-Orient par une media biaisée et savamment orchestrée, il ne fait aucun doute qu’un fossé incommensurable sépare le peuple Libanais en deux factions bien distinctes :

- 1) Les ‘gentils’ démocrates, libéraux et pro-occidentaux qui croient à la liberté de leur pays et aux valeurs Occidentales.

- 2) Les ‘méchants’ pro-syriens et Iraniens, ennemis jurés de l’Occident Chrétien et terroristes de surcroit, dont les valeurs se limitent à la sublimation du suicide et à l’enterrement prématuré de leurs nouveau-nées du sexe féminin.


En vérité, le fossé incommensurable au Liban est bel et bien réel ; mais il existe seulement entre la majorité parlementaire et factice du gang du 14 Févier, et la majorité réelle et écrasante du peuple Libanais.

Aussi loin que je me souvienne, le triste spécimen du Libanais collabo à la solde de l’étranger pour de stupides idioties confessionnelles et sectaires ou pour de sordides intérêts personnels, à toujours existé.

Au fil des années, j’ai observé la longue lignée de cette faune, se mettre au service de la RAU de Nasser, du Fatah de Yasser Arafat, du Baas Syrien ou Iraquien, et même du toquard patenté qu’est Mouammar el Kadhafi. Mais toujours avec la même constante qui consiste à servir tous les intérêts possibles et imaginables saufs ceux du Liban.

Aujourd’hui, ils sont résolument du camp Américano- Wahhabite-Sioniste ; mais le plus inquiétant demeure leurs ramifications occultes qui rejoignent le fondamentalisme islamiste Sunnite soutenu secrètement par la CIA ; ce qu’ils prennent bien soin de camoufler.

Et puisque de nos jours, il est devenu chose aisée pour n’importe quel cocu, que de déposer plainte contre sa mégère auprès du tribunal International de l’ONU, et d’en obtenir gain de cause, dut-on recourir aux rigueurs du septième chapitre, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles Ya Médème et faire confiance à ce vieux dicton : J’appellerais toujours Tonton, quiconque veut bien baiser Maman. Principe qui s’avère de grande utilité à l’heure de la Pax Americana.

A peine la suggestion du Général Aoun, de recourir au suffrage universel pour l’élection du président de la république, énoncée, que la matraque médiatique du 14 février se mit en branle.

Et l’on vit alors l’orphéon habituel des derbakkeurs et des derbakkeuses ( de derbakké), des hazzazeurs et des hazzazeuzes ( de hizz ya wazz), des pleurnichards et des pleurnichardes, rivaliser à qui mieux, mieux, pour traîner dans la boue ce Général paria qui osa suggérer l’apport d’un changement drastique à cette sacro-sainte constitution qu’ils ont longtemps manipulé à leur guise, et traité aussi cavalièrement qu’il faut à un ivrogne pour baisser puis remonter la fermeture de sa braguette.

Le plus risible étant le spectacle de ces anciens bagnards (littéralement) et de ces criminels de guerre, qui se sont soudain découverts une érudition en matière de droit constitutionnel et se sont métamorphosés en de doctes juristes et législateurs pour s’évertuer à expliquer au pauvre bougre d’ignorant que je suis, le danger mortel que représente la proposition du General Aoun pour la survie et la continuité de notre prestigieuse démocratie.

Mais le plus tordant, hilarant, désopilant boyautant, navrant, attristant, poignant, pathétique et imparablement grotesque reste le suivant :

Je vous parie ce que j’ai de plus cher (en l’occurrence mes bijoux de famille) contre un gramme de Guano, qu’il suffit d’un bref contrordre (téléphonique) du gouverneur Jeffrey Feltman pour faire dramatiquement changer de discours à tout ce ramassis de zbélé de racaille.

L’on verra alors toute cette chorale mercenaire effectuer brutalement un virage-épingle à 180 degrés, pour se transformer comme par magie, en de chantres infatigables pour louer jour et nuit les bienfaits innombrables du suffrage universel.

Et qu'en savez-vous ! S'il le leur est demandé, ils iraient même jusqu’à clamer à l’unisson :

Ma badna gheir il Imad
Raïs il joumhourié


Ibrahim Tyan.

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