Friday, May 25, 2012

L'ÉTERNEL RETOUR.

Ce texte fut publié pour la première fois vers la fin de 2006 sur mon ancien blog chez Wordpress avant d’être repris en 2007 sur Lettres du Liban puis en 2008 sur Les Carnets du Beyrouthin. Les raisons de sa remise en évidence aujourd’hui sont aussi transparentes que le texte lui-même. I.T.

Ce texte fut publié pour la première fois vers la fin de 2006 sur mon ancien blog chez Wordpress avant d’être repris en 2007 sur Lettres du Liban puis en 2008 sur Les Carnets du Beyrouthin.

Les raisons de sa remise en évidence aujourd’hui sont aussi transparentes que le texte lui-même.

I.T.  

A REGARDER LA MER      



 Négligeant le sage conseil de ma femme de ne point trop me hasarder ces jours-ci en dehors de ma zone Chrétienne à l’Est de la capitale, me revoilà à Beyrouth-Ouest assis sur mon banc public préféré en plein cœur du fief Musulman Sunnite d’Aïn-el-Mraïsseh, sirotant rêveusement mon café face à la Méditerranée.

Je m’empresse de vous expliquer que je suis un adepte impénitent de la marche et que chaque fois ma séance de deux heures, invariablement achevée avec l’atteinte de la mer, il m’est devenu rituel de m’arrêter devant le modeste kiosque de Hajj Abou Ragheb avec lequel on est devenus les meilleurs amis du monde, pour m’acheter moyennant la somme modique de LL. 1500, un gobelet d’Espresso et un litre d’eau minérale glacée ; chose qui me fait toujours ricaner quand je pense qu’il m’arrive de payer jusqu’à vingt fois cette somme, (pourboire non compris), pour obtenir exactement la même chose dans certains établissements huppés de Beyrouth dont l’air climatisé charrie invariablement les mêmes relents de beurre rance, de cigare refroidi, et de pute de luxe.

Essayer d’empêcher le Beyrouthin invétéré de savourer à sa guise SA ville, SA mer, SON soleil SES rues et SES gens, et de L’obliger à se cantonner dans son enclave sectaire comme un cancrelat dans son trou, équivaut à essayer de capter à main nue une poignée de vent.

Il demeure que les Libanais sont des ânes !

Je ne sais plus à qui est due la parabole qui raconte qu’après avoir créé le Liban, le bon Dieu trouva qu’il avait si bien fignolé la chose que le petit patelin terrestre finit par ressembler point par point à son Paradis ; ce qui n’était point admissible vu que l’existence d’une réplique exacte ici-bas ôterait toute son unicité à l’original.

Le détruire serait tout aussi impensable puisque ce serait admettre sa bévue de la part du Créateur.

Alors Dieu créa les Libanais !

Bien le pardon Messire l’âne pour avoir injustement comparé votre aimable Seigneurie aux Libanais ; vous dont l’instinct sûr et la mémoire infaillible vous évitent de tomber à deux reprises dans la même fosse.

Mais pas les Libanais !

Avec eux, ça marche à tous les coups.

Ibrahim Tyan.

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