Wednesday, December 12, 2007

Laissez toute espérance.



Laissez toute espérance en entrant dans l’Enfer.

_ Dante Alighieri / Canto Inferno III.
(La Divine comédie).

* * * *

En 1609, le roi James Premier d’Angleterre, souleva le couvercle de la boite de Pandore en découvrant la facilité déconcertante avec laquelle on peut semer la division parmi les rangs d’une population unie, rien qu’en attisant ses différends religieux. Le malheureux peuple Irlandais en fit la triste expérience durant quatre longs siècles de sang et de douleur.

Extrait de l’article intitulé « Les racines du mal »
Paru sur ce blog le 22 Avril 2007

* * * *

Tout le long de son histoire contemporaine, mais surtout depuis 1958, le Liban se traîna de crise en crise, de conflit en conflit et de guerre en guerre, avec des périodes d’accalmie relative inexorablement suivies par une recrudescence des hostilités toujours plus vicieuse et plus dévastatrice. .

Ce fait est dû à la constitution même du pays divisé en deux communautés majeures, Chrétienne et Musulmane.

Qu’on le veuille ou non, tout le mal dérive de là ; et ce blog (pourtant laïc et libéral à souhait) le constate avec une profonde amertume et regret. Mais cela n’est pas une raison pour mâcher ses mots ou chercher midi à quatorze heure.

Pour l’orthodoxe Hébreu, la loi Mosaïque est un code juridique intouchable issu directement de Yahvé pour gérer tous les aspects de son activité civique et personnelle, notamment : l'administration civile, le système judiciaire, le système militaire, le droit criminel, le mariage, les relations parents-enfants, les lois relatives à l'héritage, les biens immobiliers, la conduite et les devoirs individuels, les lois sanitaires et diététiques ; et cela souvent en contradiction importante avec les codes, lois et statuts civils et personnels d’un milieu moderne laïc et égalitaire au sein duquel, l’Israelite pratiquant pourrait être emmené à vivre.

Sans trop s’étendre sur le sujet, disons simplement que les Juifs, pourtant réputés d’habiles et malléables opportunistes, se transforment comme par enchantement en de monolithes bornés et immuables dès qu’ils butent sur le mur des commandements de ‘’ l’Eternel’’.

D’où leur échec durant des siècles à s’intégrer aux diverses communautés au sein desquels ils résidèrent, et leur cantonnement caractéristique dans de ghettos hermétiques cernés de toute part par l’hostilité générale ; jusqu’au jour où ils parvinrent, armés de preuves futiles et séculaires, à usurper à ses propriétaires légitimes un lopin de terre dans le Moyen-Orient, où une bonne partie d’entre eux demeurent cantonnés jusqu’à ce jour par la force unique de l’épée et de la protection du monde Occidental (secrètement soulagé de s’y être débarrassé), entourés de peuplades numériquement supérieures et foncièrement belligérantes.

Tel est le résultat inévitable lorsque l’enseignement ‘’Divin’’ s’éloigne de sa nature essentiellement éthique et morale à portée intemporelle et universelle pour se mêler aux étroites et circonstancielles législations ‘’terrestres’’ engendrant des décrets possiblement acceptables du temps de leur issue, mais rapidement dépassés par les changements drastiques que le cours irréversible du progrès imprime aux hommes et aux sociétés, et ceci pour l’insoluble dilemme des ‘’fidèles’’ pris entre le feu d’une législation ‘’Divine’’ rendue invraisemblable par la réalité même des choses et l’impossibilité de l’abolir ou de l’amender.

Dans un contexte comparable, l’Islam dont le code juridique reproduit presqu’intégralement les mêmes principes que son prédécesseur Judaïque, continue à faire face aux mêmes difficultés concernant l’intégration ou la coexistence de ses adeptes avec toute autre communauté possédant des lois et des statuts civiques et personnels différents.

Arrivé à ce point, il serait vital de préciser que ce que je viens d’émettre n’est nullement cité dans un esprit d’HOSTILITÉ ou de REPROCHE de ma part envers mes concitoyens Mahométans dont certains sont parmi mes amis les plus intimes, mais par simple CONSTATATION d’un fait regrettable certes, mais qu’il serait encore plus regrettable d’ignorer.

Pour mesurer la profondeur du gouffre qui sépare les deux communautés, il suffit de feuilleter rapidement les closes de la loi concernant le statut personnel du citoyen Libanais pour constater qu’il est formellement INTERDIT à un Musulman de coucher un Chrétien sur son testament et qu’un Chrétien bigame serait passible de prison alors que la même loi protège le Musulman polygame.

Alors je me gausse de ceux qui, à l’exemple de l’inénarrable Carlos Eddé, soutiennent des balivernes telles l’abolition du confessionnalisme politique ou de la laïcisation comme solution radicale au problème Libanais.

On se doit d’établir une loi spéciale pour châtier exemplairement ces ahuris qui abusent les âmes naïves et les natures crédules de leurs divagations insensées.

Des divergences fondamentales et organiques dans la conception de facteurs essentiels tels la liberté individuelle, les droits civiques, la structure de l’état et de l’idée même du Bien et du Mal, formaient déjà en eux-mêmes un mélange hautement volatil auquel vinrent s’ajouter les menées criminelles des scélérats qui se sont succédés au pouvoir au Liban, et qui attisèrent la méfiance déjà existante entre les deux communautés en vue d’y consolider leur position privilégiée et de sauvegarder leurs intérêts personnels.

En résultat de cette politique de division et de discorde, le Musulman à été graduellement emmené à considérer la présence de la civilisation Chrétienne dans son pays comme un AFFRONT, et le Chrétien comme une MENACE, la pensée Islamique.

Il existe certes d’innombrables autres facteurs issus tant de l’intérieur que de l’extérieur qui contribuèrent à la détérioration et l’empoisonnement des relations entre les Libanais ; mais le virus originel qui avait dejà annihilé le système immunitaire du pays et ouvert la porte aux germes, microbes et autres misères qui par la suite vinrent s’y engouffrer, demeure le différend religieux et son exploitation ignoble par les dirigeants Libanais.

Dernièrement, trois événements caractéristiques qui advinrent au Liban méritent leur place dans le présent exposé :

_ En Février 2006, les Sunnites fondamentalistes saccagèrent et brûlèrent le quartier de Tabariss dans la région Chrétienne d’Achrafieh suite à la publication au Danemark de bandes dessinées portant atteinte au prophète Muhammad.

_ En Juin 2006, suite à la diffusion à la TV d’un épisode satirique s’en prenant à Sayyed Hassan Nasrallah dans le cadre d’une émission bien connue, les hordes Chiites en colère déferlèrent de la banlieue sud de la capitale jusqu’au centre-ville et les confins d’Achrafieh, barrant les routes et brûlant des pneus. Un conflit généralisé fut évité de justesse.

_ En 2007, le gouvernement de Fouad Sanioura abolit le congé national du Vendredi Saint ; s’en suivit une réaction vigoureuse de la part des Chrétiens, menaçant d’avoir recours à l’insurrection civile si le gouvernement ne revenait pas sur sa décision. Ce qu’il s’empressa de faire.

Entretemps, le contenu d’un paquet standard de pain est passé de la sempiternelle et sacro-sainte DOUZAINE à HUIT pains seulement.
Cette réduction qui touche pourtant à l’aliment de base par excellence du peuple Libanais n’a suscité nulle part la moindre réaction !


Dans un tout autre pays, un événement pareil aurait suffi pour déclencher une révolte déferlante qui aurait balayé tout sur son passage.

Mais qui va faire la révolution au Liban ?

Serait-ce l’illuminé ceinturé de C4 qui veut crever pour Allah, ou le Cro-Magnon Fasciste tatoué de la croix-poignard ? A moins que cela ne soient les traitres larbins prêts à vendre leur cul au plus payant !

Sans chercher à en expliquer les causes (trop long…), une nécrose générale ronge le peuple Libanais désormais composé en majorité de minables résignés, de loques apathiques ou de brutes insensibles.

Alors ma révolution, je la fais sur les pages de ce blog ; mais cela ne m’est d’aucune consolation.

Ibrahim Tyan.

* Visitez « Les carnets du Beyrouthin »

14 comments:

  1. Continue à la faire cette Révolution, nous serons tes compagnons de route Ibrahim.
    Que ceci ne te console point est sans importance, si tu me permets de l'exprimer ainsi.
    Sème-la cette graine et attends le vent, un vent nouveau se lèvera.

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  2. @ Araadon.

    Ta solidarité depuis le premier jour de la parution de ce blog m’avait poussé à l’époque à te nommer ‘’ le père des bloggeurs Libanais’’.

    Mon opinion là-dessus demeure inchangée.

    Je suis déçu par le peuple Libanais qui, à défaut de partis politiques sérieux qu’il n’a jamais pu constituer, s’est choisi le Maronisme, le Sunnisme, le Chiisme et le Druzisme comme partis politiques.

    Tfeh !

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  3. Oui Ibrahim, la déception est grande, c'est elle qui m'a poussé à un exil doré au fin fond du pays basque.
    Mais que faire si ce n'est continuer le combat qu'on estime juste , qui sait? C'est une obligation morale en premier lieu.
    (très touché par ton élégance, j'apprécie avec sincérité, je ne mérité pas tant).
    Amitiés.

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  4. Dans le fond c’est peut-être ce qu’il y a encore de mieux à faire…

    Le grand poète Libanais Bechara El Khoury (Al Akhtal El Saghir) dit dans un de ses poèmes les plus connus :

    …Devant moi le chemin est tout tracé
    Il ne me reste de choix que de le suivre…

    Bonne journée l’ami.

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  5. "Je suis déçu par le peuple Libanais qui, à défaut de partis politiques sérieux qu’il n’a jamais pu constituer, s’est choisi le Maronisme, le Sunnisme, le Chiisme et le Druzisme comme partis politiques."

    Tout aussi décu que toi mon ami.
    Je trouve ton analyse très pertinente Ibrahim.

    Et ne te justifie surtout pas pour tes "constatations". La vérité a besoin d'etre dite meme si elle choque les esprits bornés. Seule la vérité peut encore sauver ce pays rongé par le mensonge et les compromis vicieux.
    Tu le sais bien, la vérité ne peut supporter les compromis, tout comme l'indépendance d'ailleurs.

    L'erreur des libanais a toujours été de se contenter de semi-indépendances, de semi-libertés, de semi-patriotisme ... et finalement de semi-pays, au nom d'un fatalisme que nos ordures politiques locales prennent bien soin de nourrir.

    Tu écris : "le peuple Libanais désormais composé en majorité de minables résignés, de loques apathiques ou de brutes insensibles."

    Bravo Ibrahim !
    Les libanais sont comme les enfants de bas age. Ils ont aujourd'hui plus que jamais, besoin d'entendre la vérité. Ils ont besoin de cette voix à la fois dure et autoritaire qui gronde et les sorte de l'état d'hypnose dans lequel nos ordures politiques( oui, répétition ! ils ne méritent pas l'attention et la peine qui m'est nécessaire pour leur assigner un autre titre, aussi péjoratif pusse t'il etre ) les plongent.
    Les discours mielleux ne manquent pas, les éloges et les superlatifs en tous genres non plus. Tout ce qui est suceptible de flatter l'égo des foules est le bienvenu. Alors on a le droit à : "ya sha3ba loubnan al 3azim", "ya sha3b 14 azar", ..., je passe directement au meilleur de tous : "ya a3zama al nass, ya akrama al nasr, ya athara al nass ya ya ya ... bla bla bla ... na na na ... amen ! ", à en croire que tous les libanais sont des imam Ali ou des prophètes en devenir !!
    Animé par sa boulimie émotive et aveuglé par son anorexie critique, le peuple libanais apprécie toutes ces balivernes, jusqu'au point d'en arriver à jalouser les partisants de l'auto-proclamé "victorieux divin", qui avaient eu droit à de plus flatteuses caresses verbales.

    Bravo pour cette gifle.
    Bravo pour ton réalisme aussi.
    C'est une gifle certes, mais une gifle assénée à un peuple en coma ( stade ultime ! ) depuis près d'un siècle.
    Autant dire que le réveil .. c'est pas pour demain !

    Plus les jours passeront, et plus les pains se volatiliriserons dans la rabta traditionnelle.
    Le choc au réveil n'en sera que plus pénible à encaisser.

    Jusque là, je me joins à toi.
    Et voici une baffe de ma part .. avec amour !
    Qui aime bien chatie bien !

    Amitiés.

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  6. Bonsoir Guardien :)

    Toute opinion personnelle mise à part, il est indéniable que l’Angleterre doit beaucoup à Sir Winston Churchill qui su galvaniser la volonté de la nation dans les heures les plus noires de la WW II. Les Anglais le lui rendirent bien et il demeure jusqu’à ce jour le seul sujet Britannique de sang non royal dont le portrait figure parmi la galerie des monarques d’Angleterre au palais de Windsor.

    Ce qui ne l’empêcha pas de perdre ainsi que son parti conservateur les élections en 1945, le public Britannique jugeant les reformes économiques proposées par son adversaire Clement Attlee et le parti travailliste, ‘’ plus réalistes’’ pour relever l’économie du pays exsangue par la guerre.

    Cet exemple est ‘’self explicit’’ comme disent les british, mais combien de Libanais en sont-ils conscients ?

    Si je n’étais pas pétri d’Amour pour ma patrie et mes concitoyens, et si l’or bleu de la Méditerranée ne coulait pas dans mes veines avec mon sang, j’aurais déserté ce pays depuis longtemps, ayant à ma disposition des facilités considérables pour le faire.

    Je te remercie pour l’intérêt que tu portes pour ce modeste blog ainsi que ton beau commentaire qui enrichit ce forum.

    J’attends de te lire bientôt sur ton blog et de commenter à mon tour.

    Amicalement

    Ps. Pour toi, le peuple Libanais est en coma, ce qui implique qu’il est dans un état d’inconscience complète.
    Mais le voyant encore capable de proférer des conneries et d’agir pour provoquer des catastrophes supplémentaires, j’ai employé le terme ‘’nécrosé’’ qualifier son état actuel.

    J’ai comme une impression que l’ami Araadon est le plus qualifié de nous trois pour définir avec exactitude le sens de ce terme ;) :)

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  7. Massa el Kheir camarade.

    Si tu pouvais savoir combien l'or bleu dont tu parles me fait défaut ici, dans le pays du ciel gris ...

    Il faudrait qu'Araadon m'explique alors, car apparamment il y'aurait un petit quelque chose entre vous deux que j'aimerais bien partager ! héhé.

    Sinon j'ai trouvé le temps cette semaine d'écrire un petit quelque chose qui rejoins d'une certaine manière ce beau texte.
    J'essai d'écrire le mieux possible vu le peu temps qui m'est offert ..

    Au plaisir de te relire bientot.

    Embrasse pour moi ( du regard ! ) ce bel or bleu, et fais lui parvenir mes meilleurs sentiments.

    Très amicalement.
    Ton compatriote, frère de sang, fils des Cèdres.

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  8. En vous lisant tous les deux, non sans une délectation certaine, deux mots m'ont fait vibrer et je me suis vu fredonner des refrains de 2 chansons que vos connaissez certes, l'une interprétée par le Grand Charles :

    " Camarade Camarade Tu étais mon seul ami, mon camarade
    Tous les deux nous avons fait des barricades Les maquis, les commandos, les embuscades Mon camarade
    ............................

    Camarade C'est fini j'arrête ici mes jérémiades
    À bientôt qui sait dans une ou deux décades
    Et je signe comme au temps de nos gambades
    Ton Camarade "

    Le second refrain sur lequel j'avais énormémnt vibrer il y une trentaine d'années, je le dois au non moins grand Claude :

    " Donne-moi ta main, camarade,
    Toi qui viens d'un pays
    Où les hommes sont beaux.
    Donne-moi ta main, camarade.
    J'ai cinq doigts, moi aussi.
    On peut se croire égaux.

    Regarde là, ma ville.
    Elle s'appelle Bidon,
    Bidon, Bidon, Bidonville.
    Me tailler d'ici, à quoi bon ?
    Pourquoi veux-tu que je me perde
    Dans tes cités ? A quoi ça sert ?
    Je verrais toujours de la merde,
    Même dans le bleu de la mer.
    Je dormirais sur des millions,
    Je reverrais toujours, toujours Bidon.

    Donne-moi ta main, camarade,
    Toi qui viens d'un pays
    Où les hommes sont beaux.
    Donne-moi ta main, camarade.
    J'ai cinq doigts, moi aussi.
    On peut se croire égaux.

    Serre-moi la main, camarade.
    Je te dis : "Au revoir".
    Je te dis : "A bientôt".
    Bientôt, bientôt,
    On pourra se parler, camarade.
    Bientôt, bientôt,
    On pourra s'embrasser, camarade.
    Bientôt, bientôt,
    Les oiseaux, les jardins, les cascades.
    Bientôt, bientôt,
    Le soleil dansera, camarade.
    Bientôt, bientôt,
    Je t'attends, je t'attends, camarade".

    Aznavour comme Nougaro sont trés petits de taille, mais quelle force et quelle foi ...

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  9. Pour assouvir ta soif, gardien du temple, ;) je dirai que Ibrahim et moi, nous vivons sur une même planète, partageons la même vision, déversons les mêmes colères, dissertons sur les mêmes sujets, chacun à sa manière, envahis par les mêmes doutes.
    Et encore plus que tout nous aimerions faire notre Révolution, refaire 1789.

    Ceci étant il nous reste beaucoup à partager, certainement le pain et le sel.

    Amitiés aux dos amigos.
    /)

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  10. Malheureusement, j'ai bien peur que je ne sois trop jeune pour savourer vos douces liqueurs musicales d'autant.
    Situation pour le moins frustrante ...
    Je me console alors le mieux possible avec un air de l'éternelle Fairuz.
    Elle au moins fait l'unanimité !

    Bonne nuit camarades.
    " Au revoir.
    A bientot.
    Bientot bientot. "

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  11. Parlez vous de Révolution ?
    Avec le GRAND "R" ?

    Depuis le temps que j'y revais !!!

    Je ne serais pas de trop n'est ce pas ? :)

    Vous aurez surement besoin de la fougue si propre aux jeunes gens. :)

    Le pain et le sel ? J'adore .. surtout quand il est fait au saj ! :)

    Discussion à suivre j'espère.
    Re-bonne nuit compagnons.

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  12. Bonne nuit Guardien , tomorrow is another day.
    Passe une bonne nuit que je te souhaite en charmante compagnie. Quand on est jeune, on dort mieux à deux.
    Après, on fait mieux la révolution :) ;)


    Hello Araadon et quelle joie de nous rappeler deux ‘’petits’’ géants : Aznavour et Nougaro.

    Un détail étonnant : Aznavour à été consacré à New York il y a quelques années comme étant ‘’le plus grand homme de scène vivant’’. Cela m’étonne de la part des ricains…

    A un niveau bien plus modeste se situait un écrivain/chanteur/compositeur : Alain Barrière dont je te reproduis ici le texte d’une de ses chansons les moins connues : MARIA.

    Il suffit cependant de substituer mentalement au nom de MARIA celui de BEYROUTH pour que les mots somme toute banals, acquièrent soudain une résonnance poignante et inattendue.


    Si je rêve de toi, Maria, Maria,
    perdu dans la pénombre y a si longtemps déjà,
    si je rêve de toi, Maria, Maria,
    c'est que les années tombent, tombent entre toi et moi.
    Mais aura-t-on le droit de vouloir être libre,
    mais faut-il qu'à vingt ans on s'arrête de vivre ?

    Si j’ai crié si fort,Maria,Maria,
    c'est la misère du monde qui criait par ma voix.
    Si je pleure parfois, Maria, Maria,
    c'est que les rides gagnent sur mon front, sur mes doigts.
    Mais le temps s'est perdu, Maria,
    mais le temps s'est enfui, Maria;
    l'espoir d'une autre vie, Maria,
    tout espoir s'est enfui, Maria!

    Si je rêve de toi, Maria,Maria,
    perdu dans la pénombre y a si longtemps déjà,
    si je rêve de toi, Maria, Maria,
    c'est que les années tombent,
    tombent entre toi et moi.
    Si du creux de ma nuit j'en appelle à mes rêves,
    c'est que je ne crois plus qu'un autre jour ne lève.

    Si je pleure, tu vois, Maria, Maria,
    c'est que l'espoir s'effondre de te revoir à moi.
    Et si je prie parfois, Maria, Maxia,
    c'est pour que la mort vienne,
    qu'elle emporte ma voix.

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  13. En parlant de revolution et de chansons, apres la lecture du billet et des commentaires surtout, c'est une chanson d'Yves Montand qui me vient a l'esprit et qui resonne en ces temps : (et que Frenchy aime bien), avec le spectre des mauvais jours qui nous guette et cette situation qui n'augure rien de bon :-(
    "Le chant des partisans"

    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
    Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
    Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

    Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
    Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
    Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
    Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

    C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
    La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
    Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
    Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

    Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
    Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
    Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
    Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

    Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...

    P.S. j'ai remarque que vous referencez l'adresse de mon ancien blog qui n'existe plus depuis un certain temps :-)
    si vous voudrez bien remplacer l'ancienne voici la nouvelle
    adresse : http://blog.libnanews.com/mariejosee/

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  14. (Sourire tendre et nostalgique, le regard perdu dans le lointain)…

    Bonsoir chère M-J et Merci de m’avoir rappelé cet Hymne attachant dont la mélopée lancinante et bien scandée (une véritable chanson de marche) vous attrape pour ne plus vous lâcher.

    Elle fit partie (avec tant d’autres choses) des symboles qui peuplèrent ma jeunesse rebelle et anticonformiste.

    Repris par beaucoup d’interprètes Français, la version de Montand demeure aussi ma préférée, malgré celle très puissante de la môme Piaf.

    Dans la même veine, je te recommande (si tu ne l’as pas encore entendue) l’INTERNATIONALE que tu pourras facilement télécharger ici :

    http://www.hymn.ru/internationale/index-en.html

    Et lire les paroles en Français là:

    http://en.wikipedia.org/wiki/The_Internationale

    Toutes mes excuses pour le lien pour votre blog, (il n’y a guère longtemps il fonctionnait encore)

    Ce sera réparé sur-le-champ

    Amitiés.

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