Saturday, July 14, 2007

Le café d'Aïn-el-Mraïsseh.




Il m’est arrivé souvent au cours mon enfance, d’entendre Feu mon père ainsi que d’autres adultes de sa génération, utiliser dans leur jargon d’anciens Beyrouthins une expression dépréciative qui consistait à comparer l’objet de leur désapprobation au ‘’Café d’Aïn-el-Mraïsseh’’.

Que de fois n’entendis-je le cher homme, après une inspection-surprise effectuée dans ma chambre, me sommer sur un ton sans réplique : ‘’Je te donne une heure pour mettre de l’ordre dans tout ce foutoir ; ma parole on se croirait au café d’Aïn-el-Mraïsseh ici’’.
Ou lorsque vaincu par l’ennui, il m’arrivait parfois de piquer un petit somme à l’église durant l’office du Dimanche, son souffle dans mon oreille me ramenait sans ménagement à la sainte réalité : ‘’Réveille-toi et tiens-toi bien droit’’ me chuchotait-il ‘’ici tu n’es pas au café d’Aïn-el-Mraïsseh’’.

Je dois donc aux tances paternelles dont l’unique effet fut d’éveiller en moi le désir de voir de plus près ce lieu ‘’peu recommandable’’, ainsi qu’aux directives de quelques camarades de collège natifs de la région, le privilège de la découverte dans ma prime jeunesse d’adolescent d’Achrafieh, du vénérable café ‘’Al-Bahreïn’’ dont le sobriquet populaire de ‘’Café d’Aïn-el-Mraïsseh’’ prévalut sur son nom véritable, et survécut ainsi dans la mémoire plébéienne.

Pourtant le coup de foudre ne fut pas immédiat, et l’endroit de prime abord avait tout pour rebuter le petit petit-bourgeois domestiqué et cul-bénit que j’étais.

Imaginez-vous des marches en bois branlantes fixées à même la roche, qui vous menaient en-dessous de la route, toujours plus bas jusqu’au niveau des vagues, vers une méchante bicoque sommaire aux vitres opaques de saleté, et dont l’intérieur sombre et enfumé débouchait sur une invraisemblable jetée faite de planches pourries qui fendait la mer, juchée sur des pilotis aussi précaires que vermoulus.

Un véritable coupe-gorge marin, sans doute l’œuvre d’un vieux charpentier à moitié toqué et ivrogne de surcroit.

Mais l’âge venant, ma vision des êtres et des choses s’éclaircit considérablement ; le fond primant désormais sur la forme, je commençais enfin à saisir pourquoi le Rabelais de ma jeunesse prêchait de casser l’os afin d’en extraire ‘’la substantifique moëlle’’. Il m’arrivait donc de plus en plus souvent en fin d’après-midi, de dégrafer ma cravate et de laisser mon bureau de Hamra aux bons soins du personnel, pour me rendre seul ou avec quelques amis au café d’Aïn-el-Mraïsseh.

Chaque étape principale de ma vie est attachée à un café que je choisissais pour sa personnalité qui rimait avec mon état du moment ; Pour le Café d’Aïn-el-Mraïsseh, le contraire s’est passé.

C’était ‘’lui’’ qui jeta sur moi son dévolu.

Insensiblement je devins un ‘’accro’’ de cette table située au bout de la jetée, que la Méditerranée cernait de trois cotés et de ces couchers de soleil grandioses, explosions chatoyantes de flamme, de splendeur et de tranquillité.

Apres la défaite quotidienne des légions de lumière, un long moment de paix et de silence s’installe dans l’univers, avant l’avance inéluctable de l’armée de l’ombre triomphante à travers le ciel, les êtres et les choses.

Assis devant ma table solitaire au bout de la jetée, entouré des derniers poudroiements d’or et d’écarlate, avec pour seuls compagnons ma cigarette et le chuintement langoureux de la Méditerranée, je ne pouvais imaginer de meilleurs auspices pour communier l’espace d’un éclair hélas trop furtif, microcosme éphémère avec le macrocosme éternel.

Avec le temps, je découvris que l’aspect rudimentaire de l’endroit n’était que pur leurre, le café y était excellent et de loin supérieur à la lavasse standard servie dans les Mövenpick, Strand, Modca, Express, et autres établissements à la mode du moment. Les Tasses et les verres étaient d’une propreté impeccable, dans les narguilés brulait un authentique tabac Iranien « Ajami » et non cette merde Egyptienne bon marché d’aujourd’hui, poisseuse de mélasse et de parfum synthétique écœurant, et le plat de Foul qui débordait d’huile d’olive extra-vierge arrivait accompagné de petits pains chauds et d’un extraordinaire plateau bigarré où la tendre ciboulette fraîche avoisinait avec de brillantes olives noires, des radis croquants, des branches de menthe verte et d’une belle tomate rutilante. Un pur délice.

Hicham, Zeidan et Bilal étaient à mes petits soins et réussirent à me faire croire que j’étais leur client préféré jusqu’au jour où je les vis s’occuper avec le même zèle de Michel Abou-Jaoudé (célèbre analyste politique du journal An-Nahar) qui venait souvent accompagné de Samir Nasri. (Critique cinématographique bien connu).

Mais mon mec favori était incontestablement Mahmoud le cuistot, qui était aux anges lorsque je pointais quelquefois en galante compagnie ; alors il sortait tout son art pour expédier à notre table un mezzé de derrière les fagots au milieu duquel trônait une succulente friture de poissons frais, de quoi épater ma compagne et de ‘’me blanchir la face’’. Et le bougre y parvenait !

Mahmoud avait entreposé dans sa cuisine un ancien poste de radio massif qui devait dater de l’époque de Marconi et dont l’aiguille chercheuse s'était volontairement bloquée sur une seule et unique station : « Saout-el-Arab Minal’ Kahira ».

Le soir tombé, les reflets dans l’eau des luminaires et le doux murmure continuel des vagues ajoutés aux effets bénéfiques d’une bonne bouteille dispensaient à la nuit Beyrouthine bien plus de magie encore.

Mahmoud, à travers la lucarne de sa cuisine me fait un clin d’œil en m’indiquant sa radio dont il hausse légèrement le volume. Il sait ce que j’aime, et les premières mesures de ‘’Keliobatra’’ (Cléopâtre) de Mohammad Abdel-Wahab fusent dans l’air balsamique de la nuit d’été, au dessus des eaux tranquilles d’Aïn-el-Mraisseh :

Notre nuit est faite de vin et de désir
Et d’un voile de lumière qui protège nos ombres…

Les buveurs de la nuit, ivres se sont assoupis
Mais nous ont devancés au réveil
Ah, s’ils avaient connu un amour comme le nôtre
Ils seraient encore paupières closes…

Chaque fois qu’une coupe trinque
Le buveur nous regarde avec indulgence…

Ô mon amour, ce soir je suis en mal d’amour
Ah si je pouvais te faire partager
Les joies de mon cœur.



Qui donc parmi les paroliers ou interprètes Arabes d’aujourd’hui, oserait écrire ou chanter pareilles strophes ?

Ibrahim Tyan.

Ps. Comme tant d’autres choses, le café d’Aïn-el-Mraïsseh à disparu aujourd’hui, remplacé par une horrible bâtisse kitsch et vulgaire et la jetée en bois à été démolie pour faire place à une rade en béton pour canots à moteur.

47 comments:

  1. Texte merveilleux

    à vous lire, on regretterait presque de ne pas avoir connu ce temps là.

    mais cependant, je préfère rester dans l'époque actuelle.
    Nous n'allons plus dans les cafés comme autrefois, le café en lui même a quelque peu changer. Oui il s'agit le plus souvent de lavasse comme vous dite, mais on a aussi un grand choix au Liban de café exquis, Plantation AA kenya ou indiens, Jamaïca blue montain :)

    A bientôt :) peut être en face d'une tasse bien corsée

    Cordialement

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  2. Hi, Eagle

    Votre appréciation me remplit de joie.

    Il est fort normal qu’on préfère ce qui existe à ce qui n’existe plus ; mais j’écrirais toujours ce genre de texte pour m’offrir, et vous offrir un petit voyage à rebours lorsque tout -ou presque- à déjà été dit sur la réalité sordide actuelle de notre pays.

    En consultant régulièrement votre site, j’ai cru comprendre que vous étiez un grand amateur de thé ; Autrefois, il existait à Hamra un établissement appelé ‘’The Indian Tea House’’ où je m’y rendais quelquefois en compagnie de quelques amis amateurs de thé comme vous.

    Le thé était servi dans des théières emmitouflées de tissu de laine (pour mieux le faire infuser, m’expliquèrent-ils)

    Les petites galettes Indiennes étaient infectes, par contre je n’ai pas pu m’empêcher d’apprécier l’arôme exquis du ‘’Darjeeling’’, moi qui suis essentiellement un adepte de la cafetière.

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  3. Ibrahim, j'ai posté de belles phots de Ain-el-Mraisseh et Zeitouneh sur SkyscraperCity, et j'en posterai d'autres.
    À propos de café, j'ai justement mentionné le Hajj Daoud, quelle coïncidence! Nous avons tous les deux la nostalgie d'une époque révolue.

    Vous povez consulter les photos à cette addresse:
    http://www.skyscrapercity.com/showthread.php?t=408084&page=7

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  4. Ah J'ai oublié, très beau texte, Ibrahim. J'écoute inlassablement Abdel-Wahab, surtout la chanson: Gafnouhou, aalama el gazal en regardant de vielle photos de Beyrouth. J'imagine les tarbouches, les chapelets, les nargilé, les taxi ford des années trente ou les mercedes des année ciquante, la rue de Tripoli, le Khan Antoun Bey la rue Allemby...tiens je vais aller poster des photo de la rue Allemby et de la rue Foch...

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  5. Allenby pas Allemby...

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  6. Bonjour Kheir

    Je vous remercie pour votre aimable commentaire ainsi que pour le lien pour les anciennes photos de Beyrouth. J’ai été particulièrement sensible à la photo du tramway que j’ai emprunté pendant de longues années pour me rendre à mon collège du Sacré-Cœur de Gemayzé.

    Tous les endroits que vous mentionnez font partie de ma jeunesse (et de la vôtre). J’ai fait mon premier stage dans le domaine du travail, fin rue Allenby, pas très loin de Khan Antoun Bey à la banque Française B.N.C.I. (aujourd’hui B.N.P.) Immeuble Fattal. Dans la périphérie se trouvait le fameux restaurant oriental « AL-AJAMI » ainsi que le plus prestigieux restaurant Français que le Liban ait jamais connu : le LUCCULUS ; et je possède encore des anciennes photos de mon père qui arborait fièrement la moustache, le tarbouche et le chapelet, comme tout mâle qui se respectait à l’époque.

    Je suis un inconditionnel d’Abdel-Wahab dont je possède presque l’œuvre complète, même les hymnes patriotiques de l’époque de l’Egypte de Nasser. 'Gafnouhou' fait partie de mes chansons favorites, le passage de « Acha’alou N’nara Haoulana » atteint à mon avis des sommets de lyrisme passionné. Dans la même veine j’aime aussi ‘Achek-el-Rouh’. Mais il serait injuste d’en oublier d’autres car Abdel-Wahab est une mine inépuisable de talent et de beauté.

    A toute fin utile, voici un lien pour un site un peu mal tenu mais très riche de photos du Liban. http://www.habeeb.com/lebanon.photos.16.beirut.html

    Vous y découvrirez à partir de la page 15 quelques belles photos de Beyrouth.

    Ibrahim.

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  7. Cher Ibrahim, je connais déjà habeeb.com que a en effet de très belles photos.

    Mon père avait son bureau à la Chambre de commerce & d'industrie rue Allenby jusqu'en septembre 1972, date à la quelle la chambre a déménagé à son nouvel immeuble de Sanayeh, construit sans que mon père en tire profit ;)

    Je me rapelle du centre-ville bien que j'avais seulement neuf ans en 1975, car ma mère m'y emmenait souvent à Souk et Tawilé, Souk Sursock & Souk ayyass. De même que je me rapelle bien de Ajami (shawarma et sorbets délicieux), rue de Tripoli à côté des anciens bureaux de l'Orient. De même, ça fait plus de 25 ans que je m'intéresse à l'évolution de Beyrouth, je posais de nobreuses question à mon père et à mon grand-oncle, l'ambassadeur Ibrahim El-Ahdab né en 1904 et décédé en 1997, qui était aussi ingénieur civil diplomé des Ponts & chaussées à Paris, qui a participé à la construction de plusieurs routes et batiments publics. C'était son idée ainsi que celle de son père, de créer la rue Maarad, inspirée de la rue de Rivoli à Paris et de la place de l'Étoile. Son père était Hussein Bey El-Ahdab (cousin de mon grand-père), Mohafez de Beyrouth dans les année vingt et trente. La rue qui descend de la place de l'Étoile vers la municipalité porte toujours son nom.

    Je vais ajouter quelques photos de la place de l'Étoile datant de 1965 su www.skyscrapercity.com.

    À propos de l'école du Sacré-Coeur, j'y étais de 1973 à 1975, après avoir été transféré du collège de La Salle situé à côté de l'Holiday Inn dont j'ai vu la construction de ma salle de classe. Mon grand père a aussi étudié au collège du Sacré-Coeur alors que mon père a été au collège de La Salle avant de continuer ses études à L'IC.

    J'ai quelques photos de combats entre les Kataebs et les gendarmes prises en 1937 devant le collège du Sacré-Coeur. À l'époque, mon grand père premier ministre avait ordonné l'arrestation de Pierre Gemayel, Andnan El-Hakim et Antoun Saadeh, tous les trois responsables d'avoir formé des milices para-militaires. Le résultat a été la dissolution des ces milices (pour un certain temps comme vous le savez) et la reconnaissance sur papier d'Antoun Saadé de l'entité libanaise.

    Ce vieux Beyrouth a disparu en 1975 par la folie qui s'est emparée de notre pays...

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  8. Nostalgie....... Quand tu nous tiens........ J'ai, moi aussi dans ma mémoire et au fond du coeur un endroit magique. Ils est à Crevillent, en espagne, dans la région d'Alicante. C'est un vieux cordouan musulman qui l'a construit de ses mains au milieu d'un jardin que se disputent Allah et Eden... Cela s'appelle la teteria.... La théterie..... C'est là que je me suis dit que l nature est la chose la plus merveilleuse qui soit.... sauf en ce qui concerne les paons ! Comment un si bel oiseau peut-il avoir un si vilain ... cri ! On ne peut pas parler de chant en ce qui le concerne. En revanche, qu'est-ce qu'il peut aimer les raisins secs !
    Mais moi, j'ai la chance que ce petit bout de paradis existe toujours...
    Grâce à toi, Ibrahim, je viens de passer quelques minutes à la teteria..... MERCI...
    Un abrazzo fuerte, amigo, no me olvido de ti.

    Sixt'

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  9. A props de Nargilé, je n'arrive pas à trouver du Tombac Ajami à Montréal car j'en ai marre du tombac égyptien à la mélasse...

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  10. @ Kheireddine.

    Si vous avez fait les souks avec votre Maman, vous vous êtes probablement arrêtés pour vous désaltérer d’un bon Jellab au ‘’soda fountain’’ ou plutôt le ‘Berké’ de Antabli, située aux souks..

    Je sais qu’avec la mienne, on s’y arrêtait souvent.

    Votre père et votre grand-oncle ont eu une initiative merveilleuse dans la rue Maarad et la place de l’étoile. Je considère personnellement que le fait de les transformer en une agglomération de cafés et de restaurants n’était pas une bonne idée, et que la région de Zeitouneh, Ain-el-Mraisseh et Raouché, ainsi que Ramlet-el-Baida se prêtent beaucoup mieux à ce genre de projet, et puis on voit la mer. Cela aurait pu faire une superbe tourist-area au lieu de ce ‘downtown’ claustrophobe.

    Je salue votre Grand-père qui a coffré le Pharmacien, l’oculiste et l’illuminé du même coup de filet.

    Ou sont donc les hommes d’antan…

    Alors comme ca la saloperie à fumer Egyptienne à atteint le Canada ?

    Pour l’Ajami, je ne suis pas au courant des lois qui régissent les douanes Canadiennes, par contre je sais qu’aux USA, les produits Iraniens sont interdits d’entrée. Si les Canadiens calquent leurs lois sur l’importation aux Yankees, je crains que vos chances d’en trouver ne soient fort minces.

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  11. Il y avait un peu d'ajami en 1991 à Montréal. Malheureusement, il n'y en a plus. Vraisemblalement par ignorance, les consomateurs ne l'ayant jamais essayé.

    Mais oui, je me rapelle de Berket Al Aantabli à l'intersection des souks, d'ailleurs on a un Aantabli à Montréal mais ce n'est pas la même chose...il n'y a pas ce charme des souks d'antan. Humm du Jellab ça fait longtemps que j'en ai pas siroté, et du tamarin SVP, j'adorre le tamarin. Vous vous rappelez du Jalloul au tamarin? J'en buvais énormément Et une Kaaket Knefeh b'achta de chez l'Automatique...

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  12. @ SIXT’

    Tes apparitions sont pour moi source de joie authentique et sincère.
    Aussi d’un certain regret de ne plus pouvoir te lire aussi souvent qu’autrefois.

    Je considère que j’ai personnellement dit tout ce que j’avais à dire sur la situation au Liban et sur les paons qui nous gouvernent ( les tiens ont au moins l’avantage d’avoir un beau plumage, quant aux nôtres, ils sont bien vilains, ramage et plumage compris) – et si les tiens adorent le raisin sec, si tu savais combien j’ai envie d’en voir certains ici, réduits à l’eau et au pain sec, dans les tréfonds d’un cachot bien sombre.

    J’aime que tu aimes mes voyages à rebours, cependant je suis loin d’être un homme qui vit dans le passé ; mais la réalité de mon pays me pèse si lourd quelquefois que je me défoule en écrivant sur une époque où les choses étaient autrement faites.

    Mais ma plus grande félicité sera toujours d’apprendre qu’un texte que j’ai écrit t’a procuré du bonheur.

    Moi aussi je te fais un gros bisou, et je ne t’oublie pas.

    Ibrahim.

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  13. Et comment que je m’en souvienne !

    Je me souviens même de l’établissement Jalloul face à l’immeuble Azarieh au centre-ville où ses produits étaient vendus en détail à qui veut boire. Mais il a cessé d’exister en 1975 donc vous ne l’avez probablement pas connu. Le Jalloul/Tamarin était particulièrement réussi, il avait un piquant délicieux. A consommer bien glacé. La gamme jalloul était vraiment complète : Tamarin, incolore (7UP), orange, citron, ananas,mandarine, cola et steam (cocktail rouge transparent et délicieux). Je n’en vois plus sur le marché. Dommage.

    Je connais bien aussi l’Automatique d’Idriss, mais personnellement, je lui préférais le « Sémiramis » situé un peu plus loin vers Bab-Idriss.

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  14. Hello Ibrahim,
    ah tous ces endroits merveilleux et pleins de nostalgies que tu décris ainsi que Kheir. Je les ai connus en long et en large, j'ajouterai souk el ciyyageen, souk el samak, bouaasset el ahdab derrière l'Empire, Mahmmasset Fayed ou je me fournissais en "foustouc abido" avant de faire un ciné. Et la boucherie Aoun (le meilleur spécialiste en viande porcine)
    Quant à El Ajami je préfère tout de même l'original à la copie, chaque fois que je me rends au Liban avec ma famille, nous montons spécialement à Baalbeeck manger chez El ajami.
    Enfin Zeitouné, quel endroit magique, haut lieu de la vie nocturne et de la beauté en tout genre. Mon grand père y tenait un superbe commerce :)
    Sans nostalgie aucune je préfère de loin le centre ville d'antan et sa "cehét el chouhada" ultra vivante à une artère large de 50 mètres sans vie aucune.
    amitiés.

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  15. Bonjour Araadon,

    J’ai parlé longuement des marchés de poisson et des bijoutiers dans un ancien article de la série ‘ les carnets du Beyrouthin’ intitulé « Ombres et visages ». Par contre, tu m’as rappelé Fayed que je fréquentais aussi pour les mêmes raisons : acheter quelque chose pour grignoter au cinéma. Tu m’as aussi rappelé Aoun, et qu’il y avait sur la même ligne 2 autres boucheries porcines, Frem et el-Roumi. Aujourd’hui, seul subsiste el-Roumi dans la rue intérieure de Jal-El-Dib.
    Chaque fois que je passe par là-bas, il me donne la triste impression d’un ‘’déraciné’’.

    Je l’aimais bien mon ancienne place des martyrs avec sa splendeur, sa crasse, ses dandys et ses dames, ainsi que ses truands et ses prostituées.

    C’était chaud, turbulent et vivant, ça bougeait ferme, c’était LA vraie ville avec un cachet authentique.

    Solidere l’a transformée en une copie conforme d’une ville du Golfe : Des pierres sourdes sans âme ni personnalité.

    Heureusement qu’il y a encore à sa lisière, les tentes des grévistes, pour l’empêcher de ressembler définitivement à d’immenses catacombes.

    Amicalement.

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  16. Peut on allez fumer un narguilé sous les tentes de la Place Riad Solh? juste pour oublier les commentaires d'un fou nommé LNH qui intervient souvent sur le blog de Mostafa? Je n'ai jamais su que la haine de l'autre peut atteindre un tel niveau...

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  17. @ Kheireddine

    Lors de votre première intervention sur ce blog vous m’avez écrit :( …Bien que je ne partage pas certaines des vos opinions, je rends hommage à votre liberté d'esprit.).
    A cela j’ai répondu : (…Vous avez mentionné dans votre message deux termes importants : la liberté et le non-conformisme. Je pense personnellement que ces deux attributs à eux seuls peuvent en cas de leur disponibilité chez deux personnes pourtant d’opinions différentes, aplanir bien des obstacles.)

    Je n’ai pas demandé quelles étaient les points où nos opinions divergeaient car je les connaissais…

    En bref mon cher Kheir, L’IGNORANCE et LA HAINE sont deux jumelles indissociables.

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  18. Ibrahim, avez vous déjà dégusté des biscuit Jabre dans les années cinquante? Il parait que c'était bien meilleur que Ghandour et l'horrible 555 qui est même importé au Canada pour la clientèle libanaise friande de biscuits et de loukoums...

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  19. On continue note tchat sur votre site dû à la censure ;)

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  20. Frenchy et Ishtar sont des amis ; je les connais personnellement.

    Eagle est un jeune garçon, intelligent, cultivé, sympathique et très comme il faut ; Quant à Ishtar, c’est le talent, le charme, la gentillesse et la sensibilité personnifiées.

    Frenchy et moi on s’est un peu taquinés ce matin, comme on le fait quelquefois, mais toujours de bon cœur. T’a pas vu les textes pleins de smileys ?

    Alors tu peux t’exprimer là ou tu veux, tu seras toujours le bienvenu, j’en porte l’entière responsabilité.

    Cependant, il serait bon de te signaler qu’il y a une LOI qui régit ce blog, C’est de n’en avoir aucune. Tout passe, et Zebb-el-Ejl claque ici à souhait :) :)


    Les biscuits Jabre étaient les biscuits de mon enfance mon cher kheir ; si mes souvenirs sont exacts, elles venaient au début en forme carrée, dentelés sur les bords. Mais lorsque dans les années 1960 je crois, Jabre fusionna avec Pioneer (Edouard Nassar ??), la qualité de ses produits commença à régresser ; dommage.

    Si tu empruntes la rue qui descends de Bachoura à Riyad el Solh, Tu arrives en fin de cette rue, juste avant la bifurcation qui te mène à la place Assour, à la fabrique de Loukoum de Kamel Badaoui el-Bsat., et je te garantis que même en Turquie, tu n’en trouverais point de meilleurs.

    IL en faisait les ‘regular’ au Miské, mais aussi à l’eau de rose et au parfum de violettes. Il en faisait aussi, fourrés pistache ou amandes grillées sur commande. Un délice mon cher, meilleures que le Melben.

    Ps. J’ai pris l’initiative de te tutoyer, fallait bien en arriver là un jour , alors : The sooner the better ;-)

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  21. Cher Ibrahim, Biscuits Jabre appartenait à la famille de ma mère. Je t'ai posé la question juste par curiosité, pour avoir une opinion neutre, car mon père racontait aussi que la qualité a diminué quand Nassar a acheté la compagnie. Dommage, la vente était due à une mésentente entre le président, Kamal Jabre, mon grand-père maternel et ses neveux. Oui, Riad Solh s'appellait Assour par allusion à la muraille de la ville qui a été démolie au XIXe siècle. La rue qui descend de Bachoura commence comme rue Ibrahim El-Ahdab (mon arrière grand-père) et finit nommée rue de Syrie...Ah, les loukoums fourrés de pistache, j'adorre! Les loukoums au misqué aussi mais j'aimais bien le misqué qu'on mâchait et qui était très cher!

    À propos de Frenchy, c'est un chic type, et MJ aussi :)

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  22. Prés de la mosquée Al Omari, il y avait un type bien mis avec un petit étalage très propre sur lequel il était un joli coffre en verre plein de misqué de l’espèce la plus rare. Pour peser le misqué à sa clientèle, il employait une petite balance de bijoutier.

    Il vendait aussi de l’Ambre ‘’ambar’’ mais dans de petites boites métalliques hermétiquement fermées, pour que le parfum puissant de l’Ambre, ne vienne gâcher celui du Misqué.

    Chaque recoin du vieux Beyrouth vit dans ma mémoire et dans mon cœur.

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  23. J'ai lu sur internet qu'il y a un livre aux éditons Annahar intitulé Circa 1958, ils parait qu'il y a des photos inédite du Liban en 1958.

    http://www.gsd.harvard.edu/people/faculty/sarkis/circa1958.html

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  24. Si je ma rapelle bien, la mosquée Omari ancienne église du temps des croisée se situe rue des banque du côté de Bab Idriss. Vous m'avez rafraîchi la mémoire car je viens de me rapeller du vendeur de Miski avec la boite vitrée et la balance. Il la vendait au gramme!

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  25. Dans mon article avant-dernier, intitulé ‘’Pour entretenir le flambeau’’, les 2 premiers paragraphes n’ont pas étés mis en vain. J’essayais de démontrer comment les nations qui se respectent entretiennent religieusement leurs traditions et leur patrimoine, alors que chez la bande d’illettrés que nous sommes, le modernisme signifie qu’il faut faire table rase sur le passé.

    Un autre début d’article dans ‘’ les assassins de la mémoire’’ est écrit dans le même but.

    En outre, il est vraiment malheureux que certains Libanais préfèrent se recroqueviller dans leurs coquilles religieuses ou sectaires, alors qu’ils ont la chance de s’enrichir d’une façon unique et merveilleuse à 2 sources différentes mais également riches et profondes, qui sont la culture de l’Orient et celle de l’Occident., à portée de la main dans un même pays.

    Et c’est dommage car cela leur aurait évité bien des déboires.

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  26. Pareil au Québec, il y a beaucoup de franco-québecois qui ne pipent pas un mot d'anglais alors qu'ils se trouvent en Amérique du nord et à la frotière des USA et d'Anglo-québecois qui refusent le fait français. Quant au bilinguisme au Canada c'est une chimère...
    Périodiquement, il y a une polarisation de l'opinion au sujet de la souverainté du Québec. Mais il n'est nullement question de guerre civile comme souvent au Liban.

    Il y a 87 ans, en 1920, mes grand- parents paternels s'étaient mariés. Ma grand-mère était une grecque catholique de Zahlé dont le grand-oncle n'était nul autre que le Patriarche maronite Paul (Boulos) Massaad. Mon arrière grand père(le grand père de mon grand père) Cheikh Ibrahim El-Ahdab était mufti. Mon grand-père avait étudié chez les Frères du Sacré-Coeur à Gemmayzeh et à la Sorbonne. Donc il y a à peu près un siècle, mes grand parents étaient sortis de leur coquille religieuse sectaire et culturelle...alors que beaucoup de libanais encore, ne sont pas capables d'apprécier la chance qu'ils ont, d'être à cheval entre deux mondes et deux religions.

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  27. Malgré leurs différends, les Canadiens ont étés épargnés de plusieurs calamités ‘’Libanaises’’.

    1) Le différend religieux
    2) Le différend sectaire
    3) La présence Palestinienne armée
    4) Le voisinage des 2 pays les plus voyous de la région : la Syrie et Israël.
    5) La classe dirigeante criminelle et corrompue.


    Le différend sectaire peut à lui seul détruire des siècles de coexistence pacifique. Exp : l’Irlande.

    Voici pourquoi mon cher Kheir, j’ai renoncé depuis longtemps à la religion, et adore un Dieu neutre et épuré de toute falsification ou fatwa humaines.

    Paradoxalement, un de mes ancêtres immédiats n’était autre que le Patriarche Youssef Tyan qui siégea de 1796 à 1808, puis renonça volontairement à la tiare de ‘’Patriarche d’Antioche et de la totalité du Levant’’ pour se retirer dans la vallée de Quannoubine au Nord-Liban et passer le reste de sa vie dans un austère ermitage, fait de jeûne et de prière.

    Son corps entreposé dans le caveau des patriarches dans cette même vallée, demeure inexplicablement intact jusqu’à nos jours.

    Je ne suis pas FONDAMENTALEMENT contre la religion.

    Si le Christianisme retrouve l’esprit même de l’époque de JESUS, ou l’Islam celui du temps de la SAHABA., je ne serais pas contre.

    Mais je sais aussi hélas qu’avec tous les MOUCHRIKIN et MOUNAFIKIN actuels, cela est désormais un rêve impossible.

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  28. Je me situe comme vous vis-à-vis de la religion, de même votre description de la sitation libanaise est pareille à la mienne. Finalement on partage les mêmes idées! ;)

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  29. tiens, je te vouvoie de nouveau, mes excuses!

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  30. *blushing*



    :)

    a propos de thé, il est vrai qu'il faut qu'il soit emitoufflé, je dispose en effet d'une théière mariage frère. En fait, ca garde au chaud le thé.

    Vous savez, y a également darjeleen et darjeleen, cela dépend de la plantation et de l'année, tout comme d'ailleurs le café.

    Je n'aime pas le genre blending, qui est une lavasse comme vous le disiez.

    j'aime le bon thé, j'aime le bon café, et cela dépend de l'humeur du moment, un jamaica blue mountain quand on a besoin d'un peu de douceur, le gout acre d'un éthiopien, le gout plus usuel d'un excelcio à la place du santos plus commun :)

    je n'ai pas connu la période dont vous discutez ensemble mais j'aimerais dire une chose. Je trouve toujours plus beau de construire un avenir que de penser au passé.

    Cordialement

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  31. Vous avez raison Frenchy. Mais avec les mauvaises nouvelles de tous les jour, comment croire en un avenir meilleur? On dirait que le Liban est condamné au suplice éternel...Si il y avait paix et stabilité au Liban, je serais revenu. Mais ayant assisté au première loges à toute la guerre des quinze ans, l'instabilité actuelle me fais peur.
    Tiens, j'ai toujours ce truc bizarre pour emitoufler le thé, je l'ai hérité de mes parents...

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  32. Why the blushing? :) :)

    Hi Eagle,

    Pour sortir de l’obscurantisme du moyen-âge, les hommes de la Renaissance Européenne se sont tournés vers le lointain passé lumineux de la civilisation Hellénique et Latine pour y trouver les amarres qui leurs permettraient de renouer avec le progrès.

    Je ne suis pas un chantre du passé, mes autres écrits non ‘’nostalgiques’’ démontrent que je vois souvent juste et loin. Et toujours à l’avance. Mais j’aime me retourner vers le passé pour l’utiliser comme plateforme pour ce que j’aimerais que le Liban devienne un jour à l’avenir, la présente situation n’étant guère une bonne base pour arriver à quoique ce soit de bon.
    Pire, c’est une situation qui n’est même pas ‘’Libanaise.’’

    Dans les 25 ou 26 textes qui forment ce blog, il est une ligne de pensée continue, jamais trahie et toujours constante : la quête assidue pour un nouveau Liban meilleur et l’analyse impitoyable des éléments qui l’ont conduit à sa perte, au risque de me faire insulter quelquefois (et vous en avez été témoin) par quelque branleur conformiste ou réactionnaire.

    Aussi, j’adore m’adonner de temps en temps au texte (apparemment) nostalgique, ce qui me permet de donner libre cours à un style d’écriture que j’affectionne et que je ne peux employer lorsque je fais de l’analyse politique.

    La toute denière phrase de mon dernier article porte le message de tout le texte : (Qui donc des paroliers et interprètes Arabes d’aujourd’hui oserait écrire ou chanter pareilles strophes ?)

    Ps. J’ai goûté l’année dernière aux USA un Kenya AA, qui était un café vraiment hors-série. Le Yémen (Adani) est aussi bon mais un peu acide, quant au Santos, il forme une bonne base pour n’importe quel blending, sans plus.
    Ah j’oubliais, le Colombian est très racé et très équilibré.

    Quant au thé, j’avoue être là un ignare complet. :) ;-)

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  33. Je suis rentré il y a moins d’une heure et les rues étaient noires dû à la coupure d’électricité.
    Et si demain j’appelle à une grève générale pour qu’on ait de l’électricité 24/24, nous qui payons la facture de courant la plus chère au monde !
    Personne n’y répondrait.
    Mais il suffit que je clame qu’on s’attaque à la mémoire de Jésus-Christ ou qu’on insulte la religion de Mohammed pour mettre le pays à feu et à sang.
    Dans le restaurant bien connu où je dinais ce soir avec des amis, il y avait 4 tables occupées dont la nôtre. Le reste était vide et nous avions 3 garçons + le maitre à notre service.
    Navrant.

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  34. En effet, incoryable qu'il y ait encore des coupures de courant. Quelle honte! En 1954, Georges Naccache a écrit daNS l'Orient ce qui suit concernant une coupure de courant de 8 heures survenue le 26 août 1954:

    ...Et c'est alors cette image, douceur vengeresse, qui viendrait irrésistiblement à l'esprit.

    Deux ministres de la république (ès qualités) (Abdallah El-Yafi & Gabriel el-Murr), un directeur général (idem), MM. Saadi Mounla et Jamil Nammour, directeurs de l'Electricité de Beyrouth. les 4 frères Kettaneh et leur Lahoud (Salim) de service, déculottés collectivement sur la place publique - et, sur cette auguste brochette des 10 postères solidairements responsable de leur malheurs, 450,000 pieds de Beyrouthins, venant un à un se poser.

    Au total dix fois 450.000 coups de pied quelque part...
    -Cela ne rétablirait pas la lumière?
    Cela fera réfléchir, en tout cas, les suivants de ces messieurs...''

    Nous, on utilisera Zeb El-Ejel!

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  35. Moi aussi, je suis complètement ignare en thé et je trouve que le meilleur café reste le café arabe (ou turc...)

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  36. Les noms énumérés dans ton judicieux dernier envoi (à commencer par Abdallah el Yafi), me rappellent combien on critiquait ces gens là à l’époque (à tort ou à raison, qu’importe…). Mais c’étaient des hommes d’état véritables ; bons ou mauvais mais hommes d’état quand même, en comparaison au ramassis actuel d’incroyables hurluberlus inqualifiables malgré la richesse de la langue Française, mais requérant plutôt l’usage du jargon Arabe le plus ordurier, puisé dans les bas-fonds les plus sordides de la région la plus déshéritée et la plus abjecte de Beyrouth, pour leur régler une part infime de leur dû.

    Il te faut 2 zebb-el-ejel mon cher pour leur régler leur compte.

    1 pour pour leur zébrer le fondement et le second pour le boucher.

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  37. J’ai une fois goûté (sur les instances d’un ami Egyptien) à un thé très spécial au Caire ; il était de couleur noir d’encre et servi dans des petits verres pansus au rebord doré. Ayant été rebuté par sa couleur trop sombre, j’ai été ensuite surpris par son arôme étrange et excessivement puissant
    Apres dix minutes, j’ai eu les lèvres et le bout de la langue engourdis et comme anesthésiés. C’était une sensation à la fois étrange et agréable…mais je n’ai pas recommencé :)

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  38. La première fois que je me suis vraiment intéressé au darjeleen non pas commercial mais de qualité de mon coté, c'était justement chez mariages frères en france.
    J'avais choisi un dargeleen puttabong 1ere récolte de printemps accompagné d'une mousse au thé.

    Je m'étais senti enivré justement par ce thé au sens propre, mes sens remplis d'une sorte de mélancolie tendre, perdant la notion de temps.

    Je n'ai retrouvé cette sensation que dernièrement avec un thé japonais, thé des samouraï justement, un thé vert et non pas noir comme le Darjeleen avec des senteurs proches de vanille notammment.
    ce thé est si merveilleux que vous ne pouvez pas ne pas en avoir à votre portée de main si tôt gouté, telle une drogue peut être.

    Il n'empeche sur l'électricité:
    9 milliards de dollars investis depuis 90, autant que ce qu'il faudrait pour réhabiliter le réseau irakien pour qu'il puisse fournir 24h/24 de l'électricité.
    Le Liban lui ... n'en a toujours pas, nous n'avons d'un coté pas assez de production et de l'autre pas de rentrées pécunieres suffisantes, alors qu'il serait pas exemple très facile et pas très couteux de mettre des systèmes pay as you go sur les compteurs electriques des maisons.

    A savoir que le système de facturation de l'edl remonte aux années 70 (l'un des premiers systèmes informatiques installés au Liban), la moyenne d'age de l'edl elle est au dessus de 50 ans actuellement.

    Il s'agit d'une institution totalement en faillite et les seules compagnies ayant marqué un intéret pour acheter l'edl en cas de privatisation sont iraniennes à condition que l'état recapitalise au départ la compagnie

    Autant la mettre en faillite donc pour redémarrer les turbines (jeu de mot gratuit)

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  39. Hi Eagle,

    Avec quel amour et quelle passion vous parlez (en connaissance de cause) du thé.
    Sixtine qui n’apparaît plus hélas sur ce blog aussi fréquemment qu’avant en est aussi une grande amatrice ; votre discours l’aurait intéressé à maints égards. Quant à moi, et malgré mon ignorance, j’ai pu quand même constater la différence du Darjeeling, des autres thés que j’ai bus dans ma vie (fort peu). Mais à vous lire, c’aurait pu être facilement un sous- produit que j’ai consommé. Je ne savais pas que dans le thé encore, existaient des années, et des crus.

    Mais c’est le seul nom de ‘’thé des Samouraï’’ qui m’a envoyé rêver.
    Pendant quelques minutes, j’ai visualisé le sabre tranchant pendu au mur, le kimono de soie sombre, les cheveux gominés et lustrés tendus vers l’arrière en une queue de cheval d’un noir de jais, les ustensiles du cérémonial de thé, le tout bien entendu dans un décor net et dépouillé à l’extrême dans le plus pur esprit Zen. Un Bonsaï dans un coin, et le silence absolu que n’entrecoupe que le tac tac rituel de la cuillère et de la tasse en bois, pour signaler la fin de chaque phase du cérémonial.

    Quel déchirement que de quitter ce tableau magnifique pour retourner aux déboires d’Electricité du Liban.

    Si ma mémoire ne me trompe pas, je crois qu’une étude faite par les experts Américains du temps du mandat de Paul Bremer, estimait que la facture pour le rétablissement du réseau électrique en Iraq remonterait à $ 1 milliard et demi.

    Avec les $ 9 milliards déjà gaspillés chez nous, on aurait pu éclairer une bonne partie du Moyen-Orient.

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  40. Ibrahim, je me suis trompé. La mosquée Omari n'est pas située rue des Banques, c'est la mosquée El-Monzer...je pense que tu le savais ;) Il reste que je ne peux pas oublier l'odeur atroce de Souk El-Nourié...mais je me rapelle bien des portefaix (aattaline) et de leur panier énorme en osier. Ces pauvres bougres étaient payés 1 L.L. par course.

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  41. De mon temps, moi qui suis le plus vieux d’entre nous-deux, leur tarif standard variait entre 0,25 et 0,50 P.L. la course :)

    Mais il faut prendre en considération qu’à la même époque, je prenais le Tramway de la région du Sodeco jusqu’à la place des Martyrs pour 0,05 P.L., puis je changeais de voie pour prendre celui de la place des Martyrs jusqu’à mon collège à Gemayzé pour encore 0,05PL, puis je refaisais le même trajet à rebours le soir pour la même somme. Il m’arrivait donc de prendre quotidiennement 4 trains pour la somme totale de 0,20 P.L.

    A ton époque, le tramway avait disparu, remplacé par le bus qui taxait 0,10 PL. par trajet, soit le double de ce que coûtait le tramway, du même coup, le tarif des Attals, comme tu le cites, semble avoir aussi doublé.

    Morale, malgré toutes ses vicissitudes, il semble que la roue économique de l’ancien Liban tournait plus adéquatement qu’aujourd’hui...

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  42. Tu confonds L.L. & P.L. ;)
    J'ai encore de l'ancienne monnaie!
    Est ce que les prix rue Al-Moutanabi avaient aussi doublé :D
    Qu'est-il advenu de Madame Marika?
    Mon père habitait Rue Ibn Sina à Ain Mreisseh, il m'a parlé des artistes. Un jour, il vois un cousin de Zhalé, un homme marié, ouvrir la fenêtre d'une chambre de l'hôtel d'en face. Quel a été l'embarras du cousin quand il a vu mon père lui faire signe!

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  43. Tu as raison :))))))))))))))

    J’aurais dû écrire soit, 0,05 LL soit tout simplement 5 pl, etc.

    Voila ce qui arrive, quand on écrit, parle au téléphone et regarde la TV en même temps.

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  44. Ibrahim, je me suis rapellé de toi aujourd'hui, J'ai vu pour la première fois sur DVD le film M. Ibrahim avec Omar El-Charif (ou Michel Chalhoub si tu veux ;)), l'as- tu vu?

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  45. Non mon cher Kheir, je n’ai pas vu Mr Ibrahim et le regrette d’une certaine façon, car outre qu’il semble que c’est le dernier film d’Omar, j’en ai vu des extraits sur France2 et TV5 il ya quelques années lors de sa sortie, ainsi que la critique extrêmement élogieuse sur le film et Omar lui-même qui obtint si je ne me trompe, un César pour son interprétation du rôle.

    Je me méfie d’habitude des films montrant l’amitié Arabo-juive, mais il semble que celui-ci, sensible et intelligent est une exception.

    Suite à la ‘déculturisation’ galopante au Liban il est pratiquement impossible d’en trouver sur DVD des films tels Mr Ibrahim, par contre si tu veux les derniers navets Hollywoodiens, ou du porno, tu es servi.

    Ps. Michel Chalhoub est mort et enterré depuis plus d’un demi-siècle. Pour moi, Omar Sharif sera toujours Omar Sharif :) :)

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  46. Ibrahim, la raison pour laquelle ça m'a pris trois ans pour le voir est justement celle que tu évoque. Mais en réalité, c'est un film très touchant; Monsieur Ibrahim est turc et pas arabe...il n'y a pas de clichés dans le film. Je te le recommande vivement!

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