Friday, December 11, 2015

PLUS FORT QUE LEILA ABDELLATIF(1)‎



Ce furent les sanglots que Christopher Gunness, porte-parole de l'U.N.R.W.A, ne put réprimer devant les cameras lors de son évocation du massacre des enfants de Gaza par la machine de guerre israélienne en juillet 2014, qui me portèrent à comparer entre la touchante émotion de l'Européen, et l'odieux détachement d'un Ban Ki-Moon, qui ne vit dans le déluge de phosphore blanc, déversé par une surpuissante armée de l'air sur des civils désarmés, qu'un acte de légitime défense, exécuté avec un usage quelque peu excessif de la force.            

Mais ne serait-il point arbitraire d'accabler le bureaucratique petit ouistiti Onusien, lorsqu'un épais linceul d'indifférence enveloppait au même moment, l'Ummah de Muhammad, du Golfe à l'Océan ?  

Un lourd silence à peine troublé par le croassement de quelque article haineux, de la veine de ceux dont nous gratifiait quotidiennement les feuilles de chou bédouines lors de l'agression Israélienne de Tammuz 2006, jusqu'à ce que la déroute humiliante de l'orgueilleux Tsahal sur le sol du Sud Libanais ne vienne rabattre le caquet à ces chameliers du pétrodollar (et preux des lupanars) qui avaient misé leur va-tout sur une victoire Israélienne qui briserait définitivement l'échine à l'ennemi Chiite abhorré.  

D'autre part, et point différent en cela de la majorité des Libanais de ma génération, j'admets sans ambages de ne point porter le Palestinien dans le cœur ; mais de là à frétiller de Schadenfreude au spectacle de centaines de pauvres petits corps d'enfants calcinés, relève d'une nature fétide, pétrie d'insanité latente et de satanisme élémental.    

Un sujet menant à l'autre, c'était au cours d'une discussion à bâtons rompus advenue il y a quelques années avec un interlocuteur sceptique, qu'il m'entendit lui affirmer qu'Allah seul connait le nombre de fois où les Wahhabites se prosternèrent aux pieds du dieu Yankee, et combien d'impensables concessions lui accordèrent-ils, en échange de la permission de poursuivre leur dessein en vue d'islamiser le Liban. 

Mais un panoramique rapide de la scène mondiale actuelle suffit pour constater que l'absurdité n'est pas un trait essentiellement bédouin, et que nombre de foyers allumés aux quatre coins du globe et dont chacun menace de dégénérer à tout moment en un conflit armé généralisé, découlent de causes étonnamment triviales.      

le monde actuel n'étant malheureusement plus un endroit propice à l'éclosion d'esprits tels que le probe Abe Lincoln, le Mahatma Gandhi, l'irréprochable Dag Hammarskjöld ou l'immense Charles De Gaulle, le sort de l'humanité dépends désormais d'olibrius du calibre du petit pet cireux de l'ONU, ou des pareils au dangereux illuminé Texan qui présida un jour à la tête de la plus grande puissance mondiale, ou encore aux semblables à ce vieil escogriffe qui troqua un jour, l'honneur de la France, contre une figuration sur la liste de paie de notre cher et regretté Rafic el Hariri dont l'âme pure ne connaitra de répit que lorsqu'elle aurait emporté avec elle, Liban et Libanais, dans un monde que l'on nous dit, meilleur.

Des décennies de sottise, de nullité, de lâcheté, de discorde, d'iniquité, de corruption, de fanatisme et de défaitisme, ont fini par nous accumuler une charge sous laquelle croulerait plus d'une nation, tel un château de cartes 

D'autre part, il semble hélas que le temps où ce modeste blog croyait encore à l'utilité de corner éperdument l'avènement du ''soleil satanique d'Al-Qaeda'', ou encore de tonitruer '' Medellin, Medellin...'' à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre, soit définitivement révolu.    

C'est avec la mort dans l'âme qu'il faut reconnaitre que La futilité des larmes de Perrette n'a d'égale que l'absurdité de cravacher un cheval crevé.     

Comme il existe des gens stupides de par le monde !

En exprimant cela, je pense notamment à certains corniauds de Libanais qui s'obstinent encore à mendigoter pacifiquement des miettes infimes de leurs droits les plus élémentaires, à une odieuse synarchie accaparatrice dont le seul exutoire possible est la guillotine.

Hélas, beaucoup trop de nœuds Gordiens barrent la route à cette généreuse envie, et point d'Alexandre à l'horizon.

Alors, laissons les morts enterrer leurs morts, avec juste un petit intermède à l'intention des Chrétiens Maronites, fondateurs légitimes de l'entité Libanaise, et que feu Abou Walid, ancien Gourou de la montagne et Grand-Maître suprême de la secte la plus hermétique et la plus xénophobe de la région, taxa un jour d'isolationnisme ; tant et si bien, que ces Chrétins finirent par y croire...!     

Mais après un quart de siècle d'une férule Islamite bicéphale, dont l'une éleva l'inconstitutionnalité, l'inculture, la corruption et le défaitisme au rang de valeurs nationales, tandis que l'autre instituait résolument un état parallèle fondé sur le bellicisme, le sectarisme, le totalitarisme et le séparatisme, comment ne pas remémorer avec nostalgie cet ancien (et présumé) Liban Chrétien, parti en fumée, victime de ses inconséquences et de la futilité de son cosmopolitisme utopiste.

Point de rancœur cependant ni d'amertume puisque le pari était de toute façon, perdant à l'avance.    

Advenue au beau milieu d'un contexte géopolitique, idéologique et théiste organiquement antagonique, le sort de l'expérience Libanaise ne pouvait qu'être scellé d'emblée, tel un destin inéluctable dans une tragédie Grecque.

Mais tout cela s'amenuise à présent devant l'ampleur du désastre qui a changé le Proche-Orient en une vaste zone sinistrée, enclenchant du même coup le compte à rebours pour un conflit universel réciproquement suicidaire.

De l'Occident qui survit à coup de trillions imprimés en monnaie de singe dans l'attente de l'inévitable épreuve de force à venir entre les pays de l'O.T.A.N et les anciens survivants et nouveaux alliés du Pacte de Varsovie, jusqu'à l'imminence du choc Israélo-Iranien, sans oublier pour autant le grand dragon qui affiche un bas profil trompeur, le monde vit sur une poudrière dont l'amorce est désormais détenue par l'Islam djihadiste et takfiriste.

Récemment, les renseignements de l'armée libanaise découvrirent des manuels complets pour la fabrication artisanale de gaz toxiques et autres saloperies chimiques, sur les disques durs d'ordinateurs pris à ''Daech''

D'autre part, et à l'exemple des hauts officiers Sunnites Iraquiens qui livrèrent sans coup férir, armes et bagages aux envahisseurs de ''Daech', qui peut garantir que l'arsenal nucléaire Pakistanais ne tombera pas demain entre les mains des Taliban ?

Et puisque nous sommes dans le domaine des conjectures, imaginons ce qui en serait advenu, tant sur le plan régional qu'international, si les États-Unis avaient eu la sagacité stratégique d'appliquer en Iraq une politique  plus ou moins analogue à celle  employée jadis par Douglas Mac Arthur avec le Japon Imperial vaincu; et ceci au lieu de lui octroyer un obscur bureaucrate en la personne d'un certain Paul Bremer (?!?), avec pour mission de démanteler sans le moindre scrupule, une des civilisations les plus anciennes du patrimoine mondial, parce que cela faisait les affaires d'un état Hébreu factice, de quelques cartels pétroliers Texans, et d'une poignée de bédouins stupides et rancuneux.

Mais si cette attitude est parfaitement compréhensible vu la nature à la fois autoritaire et conformiste du néo conservatisme yankee et le béotisme étriqué de ses valeurs Calvinistes pro Judaïques, il demeure que le spectacle du vieux continent, jadis berceau des libertés fondamentales et bastion de la pensée éclairée, réduit aujourd'hui à un état de soumission passive aux aberrations venues d'outre-Atlantique, de même que le cas de l'Européen moyen, séquestré derrière un véritable rideau de fer tissé d'ignoble chantage, d'odieux tabous et de désinformation systématique qui lui cache la tragique précarité de sa condition, est une affaire infiniment plus regrettable.                   

Est-ce bien là, l'Europe dont révèrent jadis, le grand Charles et le sage Konrad ?

Est-ce ainsi que le ''monde civilisé '' se prépare à affronter la lame de fond jusqu'au-boutiste qui arrive ?

Qu'il soit issu d'une éjaculation de Mohammad Ben Abdel Wahhab sous les palmiers de la péninsule Islamique, ou conçu dans les incubateurs des services secrets Occidentaux, l'extrait de naissance d'Al-Qaeda n'est pas le sujet de notre présent billet, mais plutôt le cas de ses millions d'adeptes repartis aux quatre coins du globe et prêts à se sacrifier jusqu'au dernier pour une cause qui ne l'est pas.

Que sont donc ces innumérables tentacules concrètes et agissantes, sans lesquelles, la nébuleuse terroriste ne serait que pure théorie alarmiste sans plus ?

Succinctement, ce sont les héritiers de ce que les bonnes gens appellent communément : ''la misère du monde'', et les descendants de générations de damnés qui ne côtoyèrent durant toute leur chienne d'existence que la poisse du sous-développement économique et sanitaire, mais aussi (et surtout) culturel, civique et moral.

C'est les dominions d'hier, affligés de régimes odieux dont la malfaisance et la tyrannie excédant l'oppression de l'ancien carcan colonialiste qu'ils remplacèrent sans pour autant, l'annuler ; c'est les courbés, les écrasés et les broyés d'un système mondial livré à la sauvagerie d'un capitalisme ''libéral'' et débridé, qui se trouvèrent dans la nécessité de muter en une sorte d'espèce qui n'a plus d'humain que l'apparence, afin de survivre à une réalité dystopique, pétrie d'horreur, d'injustice et de désespoir.

C'est enfin (et surtout) les rescapés des geôles du ''Nationalisme Arabe'' bidon, où pourrirent avant eux, leurs pères et grand pères, et les survivants des chambres de torture dont l'atrocité a surpassé celle des oubliettes de la sainte inquisition Espagnole.            

Conséquemment, peut-on imaginer un achalandage plus propice à l'opportunisme des manipulateurs et pourvoyeurs de Captagon des peuples ?

Il m'est devenu objet d'amusant, que d'assister à ces interminables débats stériles sur la question du terrorisme mondial, diffusés régulièrement sur les chaines de TV Occidentales, et de guetter le moment où l'un ou l'autre des participants sortirait immanquablement  le roman allégorique de Mary Shelley en guise de paradigme. Ledit roman étant comme on le sait, la fable d'une créature qui se retourne contre son créateur.

Doit-on considérer cela comme une sorte d'aveu ?

D'autre part, et pour l'histoire dont peu s'en souviennent, ce fut avec la chute du sacro-saint Nassérisme suite à la défaite écrasante des forces Musulmanes coalisées contre les Juifs en 1967, suivie par la montée de l'intégrisme dévot du Wahhabisme, que l'islam prit un tournant décissif dont les conséquences se font sentir aujourd'hui plus que jamais.  

Que le fait soit abusif ou non, il demeure qu'à l'heure actuelle, le terme de ''Musulman'' est passé synonyme de ''terroriste'', et l'Islam, un portemanteau idéal pour y accrocher toutes la vilenie d'un monde en folie.    

Pour sortir de cette ornière, certaines bonnes âmes suggèrent un concile Islamique universel qui se tiendrait au plus haut niveau, pour rejeter en bloc tout acte de terrorisme perpétré au nom de l'Islam.    

Louable intention sans doute. Mais quelles sont ses chances de réussite, à l'ombre d'un obscurantisme Wahhabite qui pèse de tout le poids de ses capacités financières considérables, pour entretenir et attiser la malédiction d'un schisme millénaire qui divise le monde Islamique en deux nations fratricides ?  

Et où trouver les autorités responsables et compétentes pour la proclamation d'un tel ''synode'' en l'absence de toute hiérarchie religieuse Islamique concrète et centralisée ; d'où l'anarchie débridée qui sévit actuellement dans les rangs d'un Islam livré à toutes les extravagances, à commencer par les fatwas insensées des cheikhs usurpateurs ?

Il faut du courage, de la lucidité et la force d'une foi sincère, pour admettre la nécessité impérieuse d'une drastique réforme qui épurerait l'Islam de toutes les scories d'un traditionalisme ignorantiste et grégaire qui le rends de plus en plus incompatible avec le cours irréversible du progrès universel, et de lui restituer toute la latitude, le rayonnement et la confiante indulgence de sa belle essence originelle.        

Hélas, les derniers recensements affichent une bonne quarantaine de pays Musulmans Sunnites qui seraient favorables à ''Daech'', le considérant comme étant leur ultime protection contre la menace Chiite !

Ô Athéna, n'existe-t-il donc point de limite à la stupidité des hommes ?       

Ne savent-t-ils donc pas que le phénomène de ''Daech'' est voué au néant d'où il est sorti, mais seulement pour faire place à quelque chose d'infiniment plus atroce, et dont la nature ne se bornerait peut-être plus au caractère exclusivement Islamiste que nous connaissons aujourd'hui ?

CHICHE  !       
  
La haine, la rage et la rancune aveugle de ceux qui n'ont plus rien à perdre, ne connait ni dieu ni maître.


****

En cette fraîche et radieuse journée d'hiver, l'ami Giuseppe(2), l'ami Orson(3) et le grand Will(4), vinrent gracieusement me tenir compagnie sur mon banc de pierre, face à l'immensité bleue qui scintillait comme un miroir sous le merveilleux soleil de Décembre.

Who could ask for anything more?


Ibrahim TYAN.



    

(1) - La Madame soleil Libanaise.

(2) - Giuseppe Verdi.

(3) - Orson Wells.

(4) - William Shakespeare.

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