Monday, March 26, 2012



LE DERNIER DES HOMMES.








Charbel NAHAS.

EDUCATION:

1974-1976
Ecole Polytechnique, Paris - Option Economie
1976 - 1978
Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Paris - Option Transport et Infrastructures
1977 - 1979
Université de Paris -1, Diplôme d’Etudes Approfondies d’Economie du Développement.
1978 - 1980
Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris - Doctorat de 3ème cycle en Anthropologie Sociale.

_Auteur de nombreux livres, études et articles, Charbel NAHAS est actuellement consultant auprès d’organisations internationales, dans les domaines de l’économie, de la finance, de l’urbanisme et de la sociologie. Il intervient également dans des débats sur les relations régionales, les fonctions socioéconomiques de l’État, le fonctionnement institutionnel de l'État, la symbolique et légitimité des pouvoirs, ainsi que sur l’histoire sociale.
Source : Wikipédia Français.

Ce n’est là qu’un bref aperçu de l’homme dont le statut de ministre n’en modifia guère l’esprit plébéien, ni l’habitude de conduire lui-même sa modeste voiture usagée, dédaignant les nombreux privilèges conférés par sa position, notamment la sacro-sainte escorte de grosses cylindrées aux vitres fumées sans laquelle tout  ouistiti public Libanais se sentirait outragé dans son orgueil national.   

Qu’est-ce finalement Charbel Nahas sinon une valeur technocratique pareille à toutes celles qui constituent habituellement l’échine dorsale de l’administration dans n’importe quelle nation développée.

Mais de là à se figurer qu’une individuelle potentialité isolée puisse à elle seule apporter le moindre changement dans un système aussi constitutionnellement vermoulu qu’organiquement corrompu que le nôtre, équivaut à la sainte espérance en la reconversion de Sodome et Gomorrhe par la vertu d’un homme solitaire face à toute une nation pétrie d’iniquité et de perversité.

C’est les Ecritures et rien de moins, qui rapportent que Yahvé l’infaillible, désespéré de la vermine incorrigible qu’il a créé, décida d’en faire table rase pour tout reprendre à zéro. En d’autres termes : he nuked the hell of the goddamn motherfucking bastards, ceci dit selon le jargon des nouveaux maîtres de la planète, sans le consentement desquels rien ne va plus sur le tapis de la scène mondiale  ; chose qui vous sera confirmée quand vous le voudrez, tant par François (Hollande) of France, que par notre Tovarich national Charbel Nahas alors ministre des télécommunications, qui découvrit à ses dépens qu’oser toucher à un seul cheveu d’un fonctionnaire saboteur et véreux qui mérite au bas mot le Goulag à perpétuité, risque de provoquer un séisme généralisé dont les remous se répercuteront  de Washington jusqu’à la Mecque.  

…Il demeure qu’il existe de par le monde, avec des fluctuations variant d’un régime à l’autre, une force omnipotente et omniprésente contre laquelle la toute-puissance même de Dieu, s'avère inopérante.

Beaucoup plus formidable que la grossière parodie de Sparte qu’est le parti khomeyniste d’Allah, plus hermétique que la Franc-maçonnerie Ecossaise et plus soudée que la Cosa Nostra Sicilienne, elle se présente au Liban sous l’aspect d’une ligue de gros Banquiers, Importateurs et Entrepreneurs, autour desquels gravitent traditionnellement une pléiade de politiciens courtisans et de véreux dignitaires religieux.

Une oligarchie absolue qui garantit impunité et sanctuaire à tout KALB soumis à son autorité et prêt à exécuter ses desseins.

Dans le vent de l’histoire.
Lettres du Liban, le 12 Novembre 2009.

Et c’est justement à cette formidable nébuleuse que Charbel Nahas, promu ministre du travail, se trouva directement confronté.

Pour l’histoire, on retiendra pour notre plus grande honte (et la risée du reste du Monde), l’infamie des syndicats ouvriers subornés qui se rangèrent du côté des patrons et chefs d’entreprises contre l’intérêt de leurs propres syndiqués, allant même jusqu’à menacer de porter plainte auprès de l’OIT (Organisation Internationale de Travail), contre ce ministre du travail qui ne revendiquait pour les travailleurs que leurs droits légitimes les plus élémentaires ; lesdits droits étant demeurés ignorés durant des décennies par les négriers du système exploiteur (et comme pour confirmer le prophète du matérialisme à la barbe fleurie), qui n’ont jamais accordé à l’ouvrier que le strict minimum pour le maintenir en état de trimer, mais point de vivre.  

Sur qui ou quoi comptait donc le ministre militant pour partir ainsi en guerre contre les moulins à vent ?

Serait-ce sur un peuple Zombi qui ne réagit qu’au tam-tam du Vaudou de l’électoralisme sectaire ?

Ou sur les promesses d’appui inconditionnel de celui dont le trajet est pavé d’engagements non tenus, et de braves soldats, hauts officiers et fidèles partisans, abandonnés à leur sort dès 1990, jusqu’au vieux compagnon de lutte et d’exil, le vénérable général Issam Abou-Jamra qui sacrifia pour la cause famille et carrière, avant de se retrouver aujourd’hui mis gentiment à la porte, tel un petit chat qui dérange !

General Aoun,

Insensé est celui qui prétends connaitre le fond de la pensée des autres.

Mais être motivé ou non par les meilleures intentions est une chose, et Laisser en pâture aux chiens, celui qui a cru en votre parole, en est une autre.

Tout en ne vous rapportant strictement RIEN, le sacrifice de Charbel Nahas ne vous portera pas bonheur.

En espérant que la lecture du passage qui suit vous aidera à recouvrer quelque peu de raison.

Beaucoup plus qu’un Hassan Nasrallah ou un Michel Aoun qui ne seront jamais que des importuns sur la scène politique Libanaise, c’est les Istiz Nabih, les Walid Bey, les Cheikh Boutros, le Baron Abou-Elias de Bteghrine, l’Ingegneri Nassib, et leurs semblables qui constituent le prolongement naturel de la lignée accaparatrice et opportuniste qui a composé depuis toujours la flore quintessentielle du régime Libanais.

Un accord tacite sur le partage de la tunique du crucifié (le citoyen), semble unir cette Cosa Nostra du défaitisme et de la corruption en une puissante Franc-maçonnerie datant d’avant la première république…

Position intenable et dilemme Cornélien.
Lettres du Liban, le 22 Avril 2009.

Las de servir des perles aux pourceaux, le ministre du travail balança donc sa démission à la hure de qui de droit, et s’en retourna vers d’autres lieux où il est apprécié à sa juste valeur.

Outre la satisfaction quotidiennement renouvelée tant que dura sa présence au sein du gouvernement, je dois au ministre sortant, au moins deux délicieux moments que je ne suis pas prêt à oublier de sitôt.

1_ Au beau milieu d’une des dernières sessions du cabinet défunt de Saad el Hariri, lorsque ce dernier, excédé de ne pouvoir mettre le grappin sur les quelque US$ : 1 Milliard stockés dans la trésorerie du ministère des télécommunications, (montant qui correspondait comme par hasard au chiffre du déficit dans les finances personnelles du dyslexique), ce dernier perdit complètement les pédales pour cracher sa rancœur impuissante au visage d’un Charbel Nahas imperturbable : الله لا يخلّيني أذا بخلّيك يا شربل نحّاس  
Traduction approximative : (Qu’Allah me confonde si je ne te brise, ô Charbel Nahas.)

2_ Récemment, lorsque dans la conférence de presse télévisée qui suivit sa démission, Charbel Nahas qualifia le pouvoir au Liban de Régime Fasciste.

En entendant cette rhétorique quelque peu oubliée, un léger sourire me vint aux lèvres et ma mémoire vagabonda loin, très loin, jusqu’aux confins d’une époque à jamais révolue.

Celle du temps perdu de l’innocence.



Ibrahim Tyan,

1 comment:

  1. cher ibrahim

    ns sommes un groupe de jeunes (et de jeunes d'esprit) qui essaient d'offrir une nouvelle alternative politiquedans ce pays divisé et stagnant. notre groupe s'appelle 'our new lebanon': https://www.facebook.com/groups/newlebanon/154598064667757/?notif_t=group_activity

    j'espere qu'on aura votre support et que des gens cultivés et ayant ras-le bol de la situation actuelle, nous rejoignent pr accroitre notre voix dans une societé en plaine lethargie

    amicalement!
    JH

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