Wednesday, February 1, 2012





ممرّ وليس مقرّ*
*Traduction approximative : Un lieu de passage sans plus

C’est en ces termes exquisément rimés que notre ministre de l’intérieur s’adressa à ses concitoyens  à la veille du nouvel an, pour les rassurer avec une candeur touchante sur le statut actuel de leur pays, tel qu’envisagé  par les stratèges d’Al Qaeda.

Tout le monde ne pouvant être Ionesco, Camus, ou Schopenhauer, il est des absurdités qui ne valent même pas la peine de s’y arrêter ; et pourtant…

Le doute est semé ; et la seule pensée des assassins d’Allah zigzaguant  librement parmi nous, n’est pas une perspective des plus réconfortantes ; d’autant plus que notre valeureux ministre a négligé dans sa déclaration de nous éclairer sur les mobiles véritables de ces gens-là, et par où, et avec l’aide de qui, rentrent-ils et sortent de chez nous comme dans un moulin ; également si leur couloir Libanais fonctionnerait à sens unique ou dans les deux sens…

Mais trêve de batifolages!

Comment expliquer à l’Occidental moyen abruti par un bourrage médiatique indiscontinu, la réalité sur l’énigme d’Al Qaeda qui n’a guère importuné d’ institutions Juives ou de ressortissants Israéliens à travers le monde, mais qui  s’acharne impitoyablement, tant sur les Musulmans Chiites que sur les restants des Chrétiens de l’Irak, du Pakistan, de l’Egypte ou d’ailleurs ; mais jamais en Terre Promisele peuple élu s’est personnellement chargé de purifier le berceau de la Chrétienté de toute présence Chrétienne.
    
Comment faire comprendre au hooligan Européen ou au redneck Yankee, tous deux imbus de bière et de préjugés, qu’Al Qaeda d’aujourd’hui dont le haut clergé constitue paradoxalement un des alliés les plus efficients de l’Occident, a cessé depuis longtemps d’être une organisation, un parti, ou un groupe bien défini, pour muer en une sorte de croyance, d’un état, et d’un destin auquel  il suffit d’y croire pour y adhérer par action, par parole, voire par pensée ; d’où les innombrables factions, ramifications et transmutations qui s'y apparentent, ainsi que ses millions d’adeptes silencieux dans un monde Islamique Sunnite à la recherche d’un portemanteau pour y accrocher sa misère ou ses désillusions.    

Mais faut-il être né et avoir grandi en cette partie du globe et d’avoir le cerveau relativement épuré des préconceptions restrictives, pour être en mesure de saisir les raisons qui poussent  le Musulman Sunnite à se tourner vers  Al Qaeda, tout comme son coreligionnaire Chiite à se confier aveuglement à la volonté suprême du Faquih.

Un sujet bien triste, je ne vous le fais pas dire.    

Mais le pire reste encore à venir, et le ‘’Printemps Arabe’’ démystifié dès ses premiers temps sur les pages de ce blog, continue  son sinistre développement avec ces jours-ci en premier plan, le bain de sang Syrien.
  
Comment finira la guerre civile en Syrie ? Qui le sait ! Mais déjà une petite constatation (marginale) s’impose.

L’échec lamentable des services de sécurité Syriens et leur incapacité flagrante à prévoir l’ampleur de l’éruption qui couvait pourtant sous leurs pieds, est un démenti formel à la réputation d’efficacité que ces organismes acquirent naguère, lors de la période d’occupation Syrienne du Liban.  

Leur présente déconfiture sur leur propre terrain, démontre une fois de plus que leurs prouesses ‘’libanaises’’ passées, devaient  presque tout à la coopération zélée de leurs collaborateurs Libanais.

A la lumière ces entrefaites, lequel des deux partis aurait-il été selon vous, le plus criminel envers le Pays du Cèdre ?

Le monde Islamique traverse aujourd’hui une crise d’identité qui n’est pas sans rappeler celle du Christianisme Moyenâgeux de l'inquisition ; et l’intégrisme Islamiste ascendant,  ravit systématiquement aux jeunes générations Musulmanes assoiffées de liberté et de progrès, tous les fruits de leur lutte et de leurs sacrifices. Tellement, qu’une citation populaire qui circule actuellement en Egypte relate que le peuple est désormais scindé en deux factions distinctes :

 جماعة ألتكفير وألهجرة    

وجماعة ألتفكير في ألهجرة   

En Français : « Ceux qui espèrent en une Egypte Islamiste, et ceux qui aspirent à foutre le camp ». Malheureusement la verve savoureuse du jeu de mots en Arabe me demeure quasi intraduisible.

Finalement, gare au jour où l’autorité de l’admirable Shenoda III ne sera plus suffisante  pour contenir la rage des  millions de Coptes Egyptiens, las de tendre indéfiniment  l’autre joue.

Ce jour-là, le glas de l’Egypte aura vraiment sonné.

Et si le chaos ‘’révolutionnaire’’ apparait de manière plus discrète au sein du peuple Tunisien, c’est uniquement  grâce aux vestiges de l’héritage Bourguibien que les Islamistes n’ont pu encore altérer ; mais déjà, ce précaire rempart moral s’effrite sous les coups de boutoir des hordes qui considèrent que les règles et les préceptes de l’Islam sont les seuls acceptables pour gérer un Etat et établir une constitution.    
       





Mais encore une fois, trêve de verbiage inutile!

Autrefois, l’immense Charles De Gaulle n’hésitait pas à afficher son mépris pour l’ONU en l’appelant dédaigneusement : « ce machin… ». A présent, rares sont ceux qui ignorent encore que  l’ONU, autant que la Cour Pénale Internationale, ne sont point des organismes au service de la paix comme on veut nous le faire croire, mais de véritables instruments de guerre au service de l’impérialisme Occidental qui va jusqu’à sacrifier  EN TOUTE IMPUNITÉ, des nations entières, pour la sauvegarde de ses intérêts…

En dernier exemple, le difficilement  justifiable charnier Libyen qui laissa sur le sol plus de 100.000 victimes, dans un pays ravagé d’un bout à l’autre.

Mais qu’à cela ne tienne puisque les sites d'exploitation pétrolifère demeurées miraculeusement intactes, fonctionnent toujours à plein régime sous la jalouse égide de l’OTAN.            



D’où l’absurdité d’aspirer à un avenir meilleur dans un monde où les porte-flambeaux présumés de la civilisation se trouvent être de cyniques arnaqueurs sans foi ni loi ; et leurs supposées victimes, d’immondes scélérats indignes de toute compassion !!!

Un bien désolant tableau à la lugubre monotonie si elle n’était rompue de temps à autre par d’extraordinaires transmutations qui relevaient dans un passé encore proche, du domaine de l’impensable.

Tel le néo-communisme capitaliste au sanctum du Maoïsme.



Ou le Néo-Tsarisme à peine camouflé au berceau du Bolchevisme.       
  


En revanche, il est à craindre que la race des Charlots politiques absolus n’ait pris fin avec la disparition de la scène mondiale du regretté Mouammar Kadhafi. En tel cas, on ne peut que souhaiter longue vie au Maboul d’Istamboul, travaillé par un conflit intérieur aussi intense que complexe, partagé d’un côté par la mission qui lui a été assignée par ses maitres Occidentaux  et qui consiste à assumer pour leur compte le lourd turban du Sultan Selim I Calife de l’Orient et Emir des croyants (chose qui n’est pas pour déplaire à l’égocentrisme exacerbé de l’intégriste refoulé), et de l’autre, par sa pleine conscience de son statut réel qui n’excèdera jamais celui d’un Bachi-Bouzouk à la solde de l’OTAN.
Pour se défouler, l’ambitieux descendant  des Seldjoukides se rabat sur les restes de la Turquie Ataturkienne, déterminant ainsi sa fin de ses propres mains.    
             

















Hélas les autres personnages sur scène ne pouvant être aussi rigolos, les grosses pointures d’un Occident qui a troqué les lumières de l’humanisme contre une fuligineuse identité Judéo-Chrétienne, finissent tous par recourir à la prophylaxie de  l’inévitable coiffe protectrice des incalculables misères qui guettent tant le tracé public que privé, de tout politicailleur Occidental insoumis.    



Telles les épaisses nuées annonciatrices du Déluge, les présages d’un conflit armé généralisé s’amoncellent à l’horizon et ne se dissipent pas.

A quoi bon d’en énumérer une fois de plus les causes, puisque de toute façon, notre zone jusque-là épargnée des grandes boucheries de l’histoire, pourrait bien cette fois-ci, servir d’amorce pour la charge qui pourrait facilement emporter avec elle la majeure partie de la planète.  

Là-bas, au-dessus d’un petit détroit reliant le golfe Persique au golfe D’Oman et qui doit son nom à l’ile Iranienne d’Ormuz, Azraël aiguise posément sa faux, avec l’impassibilité de ceux qui ont toute l’éternité pour eux.     





















La video qui suit est tirée de l’excellent film de Tony Richardson; The loneliness of the long distance runner -1962.

Dans l’Angleterre des années 1960’, de jeunes délinquants dans une maison de correction, chantent en chœur le cantique de Jérusalem*, généralement considéré comme l’hymne national officieux de La Grande Bretagne et dont les paroles sont dues au poème à la fois mystique et avant-gardiste de William Blake.     

*Cet hymne fut dernièrement entonné par la chorale de Westminster Abbey lors de la célébration des noces des deux parasites sociaux, William et Catherine dite ‘’Kate’’.



…/…
Bring me my bow of burning gold;
Bring me my arrows of desire;
Bring me my spear, O clouds unfold,
Bring me my chariot of fire.

I will not cease from mental fight,
Nor shall my sword sleep in my hand;
Till we have built Jerusalem,
In England’s green and pleasant land.

Hahahahahahahahahahahahahaha!

AMEN, AMEN, AMEN et AMEN !

Ibrahim Tyan.

EPILOGUE.

Quel est donc  cet élément démoniaque enraciné dans l’esprit des hommes qui les pousse constamment à changer leur paradis en enfer ?



_ Soylent green . Richard Fleischer 1973.


4 comments:

  1. un article bien juteux que je viens de relinker sur ma page fb.

    long time no see!

    amicalement
    Josef Haddad

    www.protect-lebaneseheritage.com
    www.protect-lebanesheritage.com/blog
    fb: stop destroying your heritage

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  2. C’est très gentil de ta part Joe.

    J’ai été très pris ces derniers mois, mais maintenant je suis un peu plus libre.

    Amicalement.
    Ibrahim.

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  3. Notre Ibrahim Tyan, silencieux pendant de nombreux mois, nous revient avec une plume tout aussi fougueuse et corrosive. A lire et à relire... pour en comprendre toutes les subtilités, toutes les références et les sous-entendus.

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  4. Hi Chris :)

    Ces jours-ci, j’éprouve un besoin croissant de recourir à la puissance évocatrice de l’image qui peut condenser beaucoup de mots tout en permettant à l’imagination de vagabonder …

    D’où les nombreuses illustrations qui accompagnent ce billet.

    Toujours un plaisir de te lire.

    Amitiés
    Ibrahim.

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