Tuesday, February 24, 2009

Le Père Noël est un enculé.










Comme surgie des tréfonds glauques de l’Hudson, l’orgueilleuse Babylone, étale l’écrasante morgue de ses tours-forteresses en verre et en acier, sa supériorité technologique et militaire indiscutable, et son opulence traduite par un revenu personnel excédant US $ : 100.000 per capita (2005), devant le reste d’un monde atterré et soumis.











la débordée NYPD, traite avec une indifférence blasée des babioles routinières telles que les vols, viols, arnaque, drogue, trafic, prostitution, kidnapping, meurtres et autres délits faisant partie du rituel quotidien de la cathédrale du capitalisme, mais reste interdite devant le dossier sans cesse grandissant d’atrocités d’une autre essence telles la pédophilie sous toutes ses formes, la traite des blanches, le marché sans cesse florissant de la torture et de l’assassinat virtuel fixés sur pellicule, ainsi que des rites Sataniques aboutissant au sacrifice humain, voire au cannibalisme.











Au fond de la jungle tropicale, a quelques heures d’avion de la nouvelle Métropolis, les indiens de l’Amazonie, ultimes survivants de l'âge de pierre pour qui la forêt reste la seule ressource et l'ultime sanctuaire, vivent en de petits groupuscules d’environ une cinquantaine d’individus qui pratiquent naturellement l’entraide, le partage et le bien commun.











Une sous-culture faite de mauvais romans et de films trash les dépeint comme des créatures plus proches de la bête que de l’homme, avides de sang, de torture et d’anthropophagie.

En réalité, le régime de base de ces paisibles primitifs qui ignorent l’hypocrisie, le mensonge, le vol et tout le volet des délits qualifiés de ‘’crapuleux’’ par les juristes et criminologues du monde civilisé, demeure essentiellement végétarien, quoique agrémenté des rares produits de chasse et de pêche permis par leurs moyens rudimentaires.

Les contacts avec la civilisation s’étant toujours avérés néfastes pour ces sauvages innocents, l’alcoolisme, la tuberculose, la variole et la syphilis apportés en ce monde vierge par l’homme blanc, continuent de décimer les derniers représentants de cette race en voie d’extinction, pour qui un simple rhume se mue en une épidémie mortelle.










Au Moyen-Orient, en plein cœur de la capitale de la première et dernière esquisse de république véritable, étouffée dans l’œuf par l’ignorance, l’intolérance et la corruption ainsi que par le rayonnement maléfique et convoiteux des théocraties régionales obscurantistes et antilibérales, eux-mêmes jouets des puissances mondiales implacables et inhumaines, une jeunesse égarée, ignorante de son passé, inconsciente de son présent et insouciante pour son avenir, essaie de vivre sa jeunesse comme elle le peut au sein du carré minuscule et factice qu’est ce downtown dont la reconstruction a coups de milliards engloutis dans le gouffre sans fond des panses prédatrices les as laissés, et leur progéniture, mortellement endettés pour des générations a venir.




















Epargnée du vandalisme des bulldozers de la rapacité, une infime parcelle restante des édifices historiques de style Ottoman et Renaissance Européenne qui firent jadis l’orgueil de la perle du Levant, affichent dans un mutisme honteux et résigné leurs nouvelles et mièvres façades tarabiscotées de maisons de poupée, fruits de la faconde créatrice des nouveaux esthètes-mercenaires d’un Liban qui n’a échappé a un infâme assujettissement que pour se retrouver sous le joug d’un autre.




































Des palaces de mille et une nuits constellent une capitale privée d’eau, d’électricité et d’un réseau sanitaire ou routier décents, tandis que des fortunes colossales érigent leurs gratte-ciel le long du littoral, transformant une simple vue sur la mer en un privilège exclusif pour hommes d’argent.











A quelques kilomètres de ce shangri-la doré pour Crésus et entremetteurs, une jungle urbaine présente depuis les années 1960 sous le nom de ceinture de la misère revêt aujourd’hui des proportions autrement plus inquiétantes ; conséquences inévitable engendrée par un régime où l’opulence incessamment croissante d’une minorité riche entraîne obligatoirement l’aggravation de la misère des démunis.











Une misère abjecte et inconcevable, sans nom ni visage, génératrice de tout fanatisme, ultracisme et intolérantisme…











Telle cette dictature des ‘’démunis’’ ; héritiers paradoxaux tant du NSDAP que de la dictature du prolétariat…



















Ou de ces héritiers de rien du tout, revenus de tout et capables de tout…









Ou de ce petit loup sans terre ni identité, mais qui se fait déjà les dents dans l’attente de son implantation définitive et officielle en territoire d’autrui.

Ce jour-là, petit loup sera devenu fort et grand ; et les reliquats des contestataires autochtones encore réfractaires trouveront en lui à qui parler.

Coucou !

Et dire qu’il y a encore des abrutis de Libanais qui croient toujours a cet enculé de Père-Noël.

Ibrahim Tyan.

7 comments:

  1. Excellent billet Mr Ibrahim, le desenchantement du monde a passe bien par le notre monde, jadis voue a se faire enculer par des Peres et pas forcement a la saison de Noel.

    D'ailleurs, si le Pere Noel etait la comme dans les fables romanesques, il serait un politique de premier rang, ou son existence serait mis un cas politique et sur lequel on va surement mettre dessus la misere de ce monde.

    Mr Ibrahim, avez-vous deja suggere que vos billets soient publies dans un ouvrage de memoire de Beyrouth?

    Timbales Terroristes

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  2. @ Timbales Terroristes.

    Lettres Du Liban s’est toujours fait un point d’honneur de répondre le plus rapidement possible a tout lecteur qui prends la peine de lui écrire tant sur ce forum que via e-mail.
    Mon retard pour donner suite a votre aimable missive est dû au fait que j’étais en déplacement hors de chez moi.

    Pour en revenir a notre sujet et ‘’To make a long story short’’ comme disent nos amis les Anglais, il me semble de plus en plus que de tous les courants de pensée qui ont traversé l’humanité, la doctrine fasciste semble être hélas celle qui offre le plus de compatibilité avec la nature humaine.
    Je l’ai déjà dit et écrit a maintes reprises, et en suis aujourd’hui plus convaincu que jamais.

    Pour ce qui est du deuxième volet de votre message, je crains de ne pas en avoir très bien saisi le sens : Me suggéreriez-vous de publier un recueil des notes du ‘’Beyrouthin’’ ou c’est autre chose ?

    Si vous voulez bien avoir l’obligeance de reformuler votre question, je me ferais un plaisir de vous répondre.

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  3. Mr Ibrahim,

    Le fascisme et le Pere Noel (figure totemique de ce regime) seraient ainsi lies sur le vecteur Monde, si c'est cela que vous proposer pour vision du monde.
    Que s'est-il passe alors de la vision classique d'un monde misereux et des hommes heureux?

    Pour le second volet, c'etait a dire si vous publiez un recueil si vous le nommez ainsi des billets des Lettres du Liban qui seront un excellent essai historico-critique de votre Beyrouth.

    Merci,
    Timbales Terroristes

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  4. @ Timbales Terroristes.

    C’est le terme ‘’Heureux’’ dans votre note qui m’a le plus arrêté, le bonheur (qui n’est finalement pas aussi sujet a la relativité qu’on a tendance a le considérer) étant dans l’absolu le but ultime de toute personne ‘’normale’’.

    L’ancienne Lapalissade qui stipule que pour rester en vie, aucun être humain aussi grand ou petit soit-il, ne peut échapper aux deux besoins fondamentaux de se remplir et de se vider est simple mais non simplette. L’admission de l’acte de ‘’se remplir’’ et de ‘’se vider’’ excédant les simples besoins physiologiques pour embrasser tous les paramètres de l’intellect et de la liberté d’expression comme droit sacré, est déjà un premier jalon d’importance.

    Merci pour l’intérêt que vous manifestez envers mes modestes écrits. Un ouvrage complètement inédit englobant cependant une bonne partie des textes déjà publiés sur le blog est en chantier. J’y travaille régulièrement mais sans hâte superflue.
    Ce serait Antoine Blondin (si ma mémoire ne me joue pas des tours) qui aurait écrit : L’homme est un long et silencieux plongeur.

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  5. Ahlan wa sahlan ya sayid!

    Un petit passage pour saluer ce billet plein d'énergie et seine indignation mâtiné de l'humour du désespoir. Toujours un plaisir de vous lire.

    Ma3sslama

    Cédric, du Cèdre et du déclic...

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  6. Ahlan fik Cédric :))

    Tout le plaisir est mien de voir ces petits fragments épars qui forment ce modeste blog appréciés par un lecteur de votre trempe.

    Ibrahim.

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