LE SANG DES BÊTES
(Georges Franju, 1949.)
A-t-il
jamais été question dans les annales de la mythologie populaire, d’un vampire
qui aurait consenti à lâcher sa proie à l’amiable ?
Partant
de là, l’obstination aveugle du régime Syrien à ne s’en aller que par lambeaux
sanglants, relève autant de l’obtuse barbarie inhérente à sa nature, que de
l’implacable inhumanité de ses maîtres protecteurs.
Lovée
dans le giron de l’ours Sibérien, la chauve-souris Baasiste n’en reste pas
moins vulnérable au pointage systématique de l’oncle Sam qui a rarement été à
pareille fête.
Sans
précipitation inutile, le Yankee mène son affaire avec une économie de moyens
exemplaire, jaugeant l’usure progressive des antagonistes impliqués de près ou
de loin dans le bourbier Syrien, avec la calme assurance de celui qui se sait gagnant
à tous les coups.
Derrière
lui, toute une pléiade de ténors du monde civilisé (ou pas), allant de Saoud El
Faysal jusqu’à James Cameron, d’Ehud Barak à Hamad bin Jassem, et d’Ahmet
Davutoğlu à Ayman El Zawahiri, lui font écho, condamnant les atrocités du régime
Syrien avec la dernière des énergies.
Qu’Allah
bénisse l’entente mondiale !
Et
combien malchanceux fut le peuple Libanais qui ne bénéficia guère de cette généreuse attention au cours du siècle dernier, lorsque l’ancien reptile Baasiste écrasa en
toute impunité les zones chrétiennes rebelles de Beyrouth sous un déluge de fer
et de feu.
Mais
il faut dire qu’à cette époque-là, l’existence du monstre faisait les affaires d’un
Occident cynique et pragmatiste dont l’unique réaction aux appels de détresse
des Libanais, fut de leur proposer le transfert immédiat vers la quiétude
des steppes Canadiennes où, parait-il, un territoire spécial leur avait été déjà assigné.
Longtemps
je me suis imaginé, le cul fouetté par la cruelle bise du nord Canadien, debout
au milieu d’une longue file de réfugiés, tenant d’une main un baquet et de
l’autre une gamelle.
Mais
laissons les morts enterrer leurs morts, et retournons au présent.
Son
numéro cousu fil blanc accompli, Kaffir Annan de la ligue des
baratineurs unis, pas mécontent de de retrouver la quiétude de ses pantoufles
Ghanéennes après les empoisonnements de l’imbroglio Syrien, passe le relais à Sid Lakhdar Brahimi, charognard Onusien de son état, et fossoyeur
patenté des causes les plus diverses.
Quelles nouvelles misères tramées par tes Sid Otaniens,
nous rapportes-tu encore dans ton bec, ô vieux corbeau issu de la terre du
Yasmine, du Tajine, et des beurettes coquines ?
Selon toi, combien de manières existe-t-il, pour
expliquer le cas de tout un peuple, dressé comme un seul homme contre une
dictature usurpatrice et criminelle qui n’a plus pour elle que le noyau dur
d’une armée sectaire et fanatisée qui massacre ses concitoyens avec la
sauvagerie aveugle de ceux qui se savent perdus quoique il advienne !
La réponse se trouve peut-être dans les nouveaux
cafés toc de Beyrouth où les spéculations toc-toc vont bon train et où l’on y
discute ferme de l’axe Tartous-Vladivostok, d’Alep nouveau Stalingrad, et de la
Syrie-Corée dont la partition inaugurerait une nouvelle ère de guerre froide
universelle…
Mais il me semble que l’on néglige quelque peu de rappeler
que les porte-flambeaux du communisme d’antan ont déjà basculé depuis belle
lurette dans la forme la plus odieuse du capitalisme, et que de tout temps, les
guerres entre capitalistes n’ont jamais étés froides !
Quand et comment finira le conflit Syrien ?
C’est là une question qui hante l’existence des
Libanais de tout bord ; de l’infime limaçon plébéien jusqu’au gros cafard
à merde politique, ils sont tous dans l’attente de l’issue finale de la
bataille pour la Syrie, afin de s’entresauter illico à la jugulaire.
Le plus drôle dans l’affaire c’est que personne
ne peut savoir au juste si cette issue est une question de Temps ou de Timing ;
d’où la perspective de voir le brasier Syrien durer des décennies, ou cesser
demain.
Idem pour le Liban qui aurait bien pu s'éviter cette
duplication funeste, avec un brin de mémoire, un bout de jugeote, et un minimum de patriotisme.
Sacrés Libanais ! Je les imaginais quand même,
un peu plus futés que ça !
J’ai eu tort.
Ibrahim Tyan.
Dans
une petite ruelle adjacente à Aïn-el-Mraisseh, j’ai pris avec mon portable la
photo d’un faire-part accroché à une vieille porte fermée depuis si longtemps
que les méchantes herbes y ont envahi l’entrée.
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