AUX DERNIÈRES NOUVELLES:
David Welsh : … Un retour à la normale est impensable au Liban avant le désarmement des milices armées. (le Hizbollah)
Nicolas Michel : …le recours au chapitre sept au conseil de sécurité est devenu indispensable pour l’imposition du tribunal international…
Ahmed Fatfat au 'Figaro' :…aujourd’hui le terrain est prêt…les Druzes continuent de s’entrainer, les Chrétiens des FL et du Général Aoun ( !?!), la milice Chiite d’Amal aussi, et je ne parle pas du Hizbollah…
Le roitelet Jordanien à 'Haaretz' : …la Jordanie ne considère pas le Hamas et le Hizbollah comme faisant partie de ses amis... – Au lieu de parler du droit de retour des refugiés Palestiniens, il serait plus seyant de parler plutôt de leur droit à une certaine compensation. Mais là aussi, le versement de cette compensation n’incombe pas uniquement aux Israéliens, mais aussi aux pays Arabes riches…
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En 1609, le roi James Premier d’Angleterre, souleva le couvercle de la boite de Pandore en découvrant la facilité déconcertante avec laquelle on peut semer la division parmi les rangs d’une population unie, rien qu’en attisant ses différends religieux. Le malheureux peuple Irlandais en fit la triste expérience durant quatre longs siècles de sang et de douleur.
Si jamais l’administration de George W Bush réussissait dans son dessein pour semer la division au sein du monde Islamique en attisant le conflit entre les Musulmans Sunnites et Chiites, la vieille tactique colonialiste qui consistait à diviser pour régner connaitra un nouvel essor, de même que les régimes autocratiques régionaux alliés aux Américains ainsi que les cartels internationaux de l’énergie.
L’alliance des régimes à dominance Sunnite, notamment l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban et l’Egypte avec Israël et le Fatah Palestinien, constitue le véhicule principal du dessein Américain. En deuxième temps, il n’est pas exclu de voir la Turquie et le Pakistan se joindre à ce front anti-Chiite.
L’objectif de cette attaque ne semble pas être uniquement l’Iran mais la totalité du ‘’croissant Chiite’’ selon le terme émis pour la première fois par Abdallah, le roitelet Jordanien, et qui inclut le Hizbollah Libanais et le régime Alaouite Syrien.
Paradoxalement, le régime Iraquien pourtant à dominance Chiite est généralement exclu de ce tableau, dû à son alliance avec les forces d’occupation Anglo-Americaines.
Une nouvelle rhétorique telle que « le raz-de-marée venu de l’est » et « la menace Persique » (terme cher à notre Walid bey) fit son apparition à travers les outils médiatiques de la région, mais reste cependant en contradiction flagrante avec la position du citoyen Arabe ordinaire qui ne considère pas l’Iran comme une source de menace. Un vaste sondage récent effectué par la Zogby International, en Egypte, Arabie Saoudite, Liban, Jordanie, Maroc et Emirats du Golfe montra que 81% des personnes enquêtées considéraient Israël et les Etats-Unis comme étant la source de menace principale pour le monde Arabe, contre 11% qui pensent que le Danger vient de l’Iran.
En réalité, l’objectif Américain est beaucoup plus important que la visée du ‘’croissant Chiite’’, le but final étant d’affaiblir l’Islam et de le détourner des intérêts réels des Etats-Unis dans la région pour l’embourber dans un conflit sectaire.
En 2020, les Etats-Unis seront réduits à la nécessité d’importer les 2/3 de leur consommation pétrolière. En considérant qu’à la même époque, et avec le déclin des autres sources mondiales, 70% de la réserve planétaire restante sera exclusivement située dans la région du Moyen Orient. Il n’est donc point nécessaire d’être un maitre stratège pour deviner le jeu des Etats-Unis, qui consiste à DIVISER pour CONQUERIR, et d’établir un contrôle stratégique sur les ressources d’énergie dans cette zone.
En outre, l’état de tension créé ainsi dans la région s’avère être une affaire énormément lucrative pour l’industrie d’armement Américaine puisque les contrats signés entre l’Arabie Saoudite, le Koweït, les Emirats du Golfe et Oman en 2006 pour l’achat d’armes et d’équipements militaires et s’étendant jusqu’à 2008 s’élèvent à la somme mirobolante de $. 60.000.000.000.
Poursuivant sa stratégie de diviser pour conquérir, l’administration de Bush n’hésite pas à soutenir les groupes extrémistes Sunnites qui épousent une vision violente et militante de l’Islam, et sont organiquement hostiles à l’Amérique et sympathisants envers Al-Qaeda.
L’expérience n’est pas nouvelle et le souvenir d’Al-Qaeda et des Taliban de l’Afghanistan est encore frais dans nos mémoires. Pour les stratèges Américains, la question se pose ainsi : Pourquoi changer une tactique qui s’avère toujours payante ?
Bien que la division entre Sunnites et Chiites remonte à 632, le fossé qui les sépare est bien moins profond que la propagande Américaine et ses instruments régionaux veulent le démontrer. En fait il est bien moins grave que les divergences existant entre les Chrétiens Catholiques et les Protestants et certainement anodin en comparaison du différend mortel entre Chrétiens et Juifs.
Les divisions réelles peuvent être minimes, mais les conflits à caractère religieux ont toujours étés un moyen pour véhiculer d’autres intentions. En Irlande, elle divisa les Catholiques natifs et les colons Protestants pour le profit de l’Angleterre. En Egypte, les Anglais (toujours eux…) manipulèrent les Chrétiens Coptes contre les Musulmans, en Chypre les Chrétiens Grecs contre les Musulmans Turcs et aux Indes les Musulmans contre les Hindous.
Les Irlandais découvrirent beaucoup plus tard, à leur grande déconfiture, combien des questions somme toute futiles, d’ordre religieux et ésotérique, peuvent engendrer lorsqu’ils sont exploités politiquement, un feu mortel qui peut ruiner des siècles de coexistence pacifique.
Une fois le brasier allumé, personne n’est en mesure d’en évaluer l'étendue ou le nombre de victimes.
Ces jours-ci, les Libanais sont en pleine ligne de mire.
En sont-ils conscients?
Ibrahim Tyan.