Monday, May 6, 2013

PER UN PUGNO DI DOLLARI...

                          ...ou, le vagabondage mental d'un citoyen candide et ingénu. 

Lorsqu'un billet évoquant la transformation inéluctable du Liban en un nouveau Medellin parut sur ce blog en 2009, certains parmi mes plus proches allèrent jusqu'à me taxer de défaitisme.

Mais si l'eau qui coule sous les ponts eut vite fait de dissiper nos futiles divergences, elle demeura sans effet devant la puanteur intraitable du cloaque Libanais.

 Ainsi donc, et pas plus tard que le mois dernier, les forces de l'ordre (!!!) mirent le grappin sur la canaille qui expédia par une nuit sans lune, quatre projectiles explosifs à partir de la région Tripolitaine et Sunnite de Bab-el Tebbaneh, vers la zone Alaouite avoisinante de Djebel-Mouhsen, y causant sur le coup, deux morts et plusieurs blessés; chiffre qui alla en s'amplifiant avec la flambée de violence qui s'en suivit entre les deux camps traditionnellement antagonistes.

Mais l'essentiel de notre sujet n'est pas là.

Interrogé par les FSI, la petite frappe d'à peine seize ans, avoua avoir empoché la somme de 20.000 Livres Libanaises, (soit l'équivalent de treize US $ et des poussières), pour la perpétration de son acte !

Inutile d'essuyer vos besicles; 13 Dollars (ou quelque 10 Euros env. si vous le préférez), est bel et bien la valeur intrinsèque du sang humain à la bourse du crime de la Suisse de l'Orient...

Medellin, Medellin ! ...Et mes chimères les plus noires n'étaient que réalité... 

Et même s'il est vrai que le crime politique, à proprement parler, a toujours existé au Liban, il demeure que l'on y assiste depuis peu, à la prolifération de nouvelles formes d'aliénation sociale jusque-là inédites; telles le racketeering organisé, le kidnapping moyennant rançon, le hold-up en plein jour, et une recrudescence effarante du crime individuel plus ou moins crapuleux.

Serait-ce l'effet du souffle délétère émanant du printemps Syrien avoisinant, ou plutôt une des conséquences escomptées de cette mondialisation si chère aux chevaliers de la révolution du Cèdre ?

Mais trêve de goguenardise !

Maudit soit le besoin; l'ignorance; et le fanatisme!

Et mille fois maudit soit-il, un régime mafieux, dont les sauriens d'un autre âge, n'ont de souci que celui de s'arracher à qui mieux mieux, une part plus importante du butin.

Mais trêve d'humanisme bon marché !

Voyez-vous; depuis la défaite de l'oncle Adolf, dont la gaffe monumentale fut d'avoir clamé tout haut ce que tous les autres admettaient tout bas, il est devenu impérieux de se déclarer affranchi de tout soupçon de racisme, de condamner énergiquement l'antisémitisme, et de soutenir l'idée de la liberté et de l'égalité entre toutes les ethnies; ceci, si l'on désire s'assurer un semblant de tranquillité au sein d'une communauté internationale régie par la mystification, l'hypocrisie et la raison du plus fort.

Mais trêve de vaines Lapalissades !

Qu'un peuple vénère la mémoire d'un Voltaire, ou trouve son idéal en les semblables d'un Pablo Escobar, relève en premier lieu de l'essence-même de ce peuple, et des caractéristiques irréfragables de sa congénitalité; après tout, n'était-ce point le Seigneur Jibril, Archange de son état et envoyé spécial du Très-Haut, qui dévoila le plan Divin au prophète illettré en ces termes : {...et vous auriez tous étés créés pareils, si tel avait été le dessein de votre Créateur...}.

Mais trêve d'absurdités iconoclastiques !

Et amusons-nous plutôt des obscènes tartufferies télévisées d'une valetaille à la solde de l'étranger, et de l'aliénation organique d'un peuple de broutards, tout juste bon pour servir de pâture aux vautours et aux chiens.

Assis sur mon banc de pierre face à la Méditerranée, je tirais religieusement sur mon Anglaise bourrée de bon tabac blond de Virginie, savourant intensément un éclair furtif de bonheur complet, sublimé par le plaisir coupable de transgresser délibérément le verboten formel de son dévoué toubib.

Et puisque chacun se divertit comme il le peut, c'est sur cet eternel banc que je me suis souvent amusé à faire défiler devant moi nos figures de proue nationales, affublés de sobriquets rigolos puisés dans l'histoire universelle, et dont je reproduis ici quelques exemples, histoire de se marrer un chouia:  
BrezhnevBoukharineIl DuceEvita                GoebbelsGiapNotre KarmaJFK                         TrotskiSacco & Vanzetti                     N0s SSNos Viêtcong

Et j'en oublie...

Tout cela, pour en arriver au dernier-né de la galerie; en l'occurrence. l'impétueux camarade, Hanna/Walesa, en pleine activité militantiste sur cette photo.  

 Étant un peuple particulièrement dévot, les Libanais ne sont pas peu fiers d'appartenir à cette partie du globe connue comme étant le berceau essentiel du monothéisme; ce qui ne les empêche pas de pratiquer tacitement une seconde religion commune qui reconnait un Dieu autre que celui des Écritures dont les innombrables aspects religieux et métaphysiques le rendent particulièrement difficile à définir.

 Et bien qu'ils continuent à vénérer ostensiblement le Dieu ancien (...après tout; et s'il existerait ...!?!), leur foi, leur amour et leur loyauté vont tout droit vers son concurrent direct qui possède l'avantage d'être accessible, concret, négociable, et diablement agissant, et que je vous sers dans la photo qui suit, faisant la roue dans toute sa splendeur.
Ibrahim Tyan.