Wednesday, November 7, 2012

PAPA VENIT PAPA RELIQUIT



Le Pape est venu et le Pape est reparti ; non sans nous avoir au préalable, institués dépositaires exécutifs de la nouvelle exhortation apostolique méticuleusement ciselée et dûment validée de l’auguste paraphe trois fois saint ; sublime consécration dont les Libanais (Chrétiens, en premier lieu,) s’empressèrent de s’en torcher éperdument sitôt verrouillées les portes de l’airbus sur la frêle silhouette partante ; tout juste comme ils le firent autrefois avec les préceptes de son illustre prédécesseur, qui trimballa en 1997 sa vieille carcasse moribonde jusqu’à chez nous pour galvauder la semence Divine en terre stérile.

 Mais en substance, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; et les Ecritures ne se trompent jamais quand il s’agit de prédéfinir un mauvais augure.

 Ceci dit, c’est dans la magnitude de l’accueil triomphal que les Libanais (Chrétiens en premier lieu) ont toujours réservé aux épigones de Simon Pierre, que réside l’aporie.


Mais n’est-ce point ainsi que les Israelites accueillirent jadis le fils de charpentier venu de Nazareth, croyant voir en lui un nouveau roi David ; Jusqu’au jour où la citation fatidique : Mon royaume n’est pas de ce monde, ne vint semer le schisme parmi eux jusqu’à la fin des temps ?

 Toujours est-il que les Chrétiens du Liban vécurent sur un nuage d’extase thébaïque tant que durèrent les 72 heures de la visite Pontificale. Ils se voyaient déjà redevenus maîtres incontestés de ce Liban qu’ils édifièrent au prix de mille sacrifices pour leur servir de fief et de havre, et les bannières de la sainte croix flottaient de nouveau sur les cimes enneigées du pays du cèdre. Dieu les avait enfin exaucés et le monde leur souriait.

 Mais le soleil du quatrième jour vint dissiper sans ménagement les veloutes illusoires des paradis artificiels.


Le pape ? C’est combien de divisions ?
C’est sur la foi d’un témoignage de Winston Churchill que cette boutade célèbre fut exprimée en 1935 par Staline, en réponse au Premier ministre Français Pierre Laval alors en visite à Moscou, et qui aurait demandé au dirigeant Soviétique d’avoir un geste de bonne volonté envers le Vatican.

Assis sur mon banc de pierre face à la sérénité infinie du bleu Méditerranéen, je m’évertuais à repousser les pensées futiles qui venaient troubler ma quiétude telles des mouches importunes.

Depuis longtemps, j’ai renoncé à définir l’esprit de ce peuple qui ne peut rien produire qui ne soit fraude et supercherie. Ces minables bovins pour qui, l’ignorance, la férocité, le passe-droit, l’autolâtrie, l’agression, la ségrégation et le fanatisme, constituent un code de vie transmis de père en fils.

Mais n’est-ce point ainsi que les Ecritures ont défini l’essence même de l’Homme depuis les premiers temps de la Genèse ?

Alors pourquoi tant d’hypocrisie ?

Après que la démocratie en ce monde s’est avérée être une mystification et le capitalisme un gouffre sans fond, le communisme une utopie et la justice une parodie, la charte des droits de l’homme un leurre et la religion un stupéfiant, une seule et unique idéologie souvent camouflée par une ou plusieurs des doctrines déjà citées semble passer l’épreuve du temps avec une remarquable aisance.

 Et pourquoi ne le ferait-elle pas puisqu’elle est née avec l’homme et ne cessera qu’avec lui.

 Le petit montage audiovisuel qui suit et que j’ai pris grand plaisir à réaliser, concerne une de ses manifestations les plus ostensibles dans l’histoire ; le tout est scandé par la vigoureuse ritournelle Wenn Die Soldaten entamée par la sulfureuse Marlène et reprise par le chœur des Schutzstaffel.

Avis aux (nombreux) sympathisants.
Quant à la minorité qui continue à croire que la vie n’est pas avant tout une affaire de crocs pointus et de serres acérées, et qu’il n’y a vraiment pas de quoi se considérer comme étant le plus méritant, ils seront toujours les bienvenus sur ma terrasse pour siroter avec moi un expresso bien corsé, fumer un bon cigare, et ouvrir les yeux sur le paradis oublié qui nous entoure.

Ibrahim Tyan.